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Je n'arrive pas à dormir. Je fixe le plafond et décide de sortir. Je m'habille puis descend au bar le plus proche. Je prend un verre de vodka et vais vers la piste de danse. Il y a déjà du monde, mais comme on dit, plus on on est, plus on rit ! je me déhanche au rythme de la musique à fond dans mes oreilles. La petite foule se déhanche au rythme de la basse et je fais de même, enchaînant les verres. La chaleur monte en moi et brûle ma peau, je me sens invincible. Et ça, c'est jamais bon signe.

PDV Asher

Je n'arrive pas à y croire, mon estomac noué m'empêche de réfléchir. Tellement d'idées et d'image refont surface, ne me laissant pas le temps de réaliser ce qui se passe. Je prend un joint dans mon sac que j'allume difficilement. Je finit par le caler entre mes lèvres, inhalant la fumée dansante entre mes narines, et ma gorge. J'arrive enfin à me calmer. Je retourne sur la terrasse, penseur.

Il est la raison que je suis aujourd'hui l'affreuse personne que je suis. Il ne devait pas sortir, il n'aurait jamais dû. "Libéré sous caution" disent-t-il. Si LUI est libéré sous caution, la justice doit vraiment être baisée dans ce pays. Il doit être deux heures du matin quand, à mon troisième joint, qui ne me fait même plus d'effet on toque à ma porte. Je me dirige vers cette dernière tire la poignée. Le Josh, je pense, est devant ma porte, en tenue de sport, une lettre à la main. Qu'est-ce qu'il fait là celui là encore ? Me fixant droit dans les yeux, il me tend la lettre :

- C'est la dernière paye d'Allison.

- Et pourquoi tu me donne ça ? Dis-je, froidement.

- Elle n'a pas l'air d'être dans sa chambre, elle doit être dans la tienne. Oh, pauvre Josh qui a le coeur brisé. J'esquisse un petit sourire en coin en regardant la lettre.

- Ca te fous la gerbe qu'elle t'es laisser tombé hein.

Il ne me répond pas, évitant mon regard puis finit par me cracher :

- Figure toi que je suis bien content que tu sois arrivé, sans toi, j'aurais jamais su ce dont elle était capable.

Mon expression intriguée lui indique que j'attend un développement.

- Oh, qu'elle est prête à faire la pute pour un hotel de luxe. Je sais pas toi, mais je paye pas pour baiser, moi.

Un rire mécanique apparaît sur mon visage quand je lui dis :

- Hahahaha, je pense que j'ai mal entendu. Elle quoi ? La tension escalade d'un coup sec et il me fixe tandis que je souris, les joints surement. Il brise enfin ce silence pourtant si savoureux :

- C'est. Une. Pute.

A une vitesse phénoménale, je sors du cadre de la porte et lui balance un coup de poings et son arcade sourcilière s'ouvre et pisse le sang. Au sol, je lui réplique d'un ton serein.

- C'est toi la pute. Maintenant casse toi, et si on m'embrouille pour ce qui s'est passé... Vaut mieux pas. Il se relève difficilement, la main sur sa blessure, un seul oeuil pour voir. Apeuré et déboussolé, il se dépêche de se lever et s'en aller. Pathétique, tout ces mecs sont pathétique. C'est pour ça qu'aimer c'est faible, ça finit toujours mal, parfois pire que d'autre. Je ne comprend vraiment pas ce monopole de l'amour, ça n'existe que dans la tête des gens, de toute façon. C'est une hormone libérée par le cerveau, pour permettre la reproduction c'est tout. Nous sommes des animaux, alors ces histoire d'âme soeur spirituelle de je sais pas quoi c'est le truc le plus débile jamais entendu.

Je retourne sur la terrasse, faisant jouer une petite musique de fond, histoire de ne pas penser à mes problèmes, mais je ne peux pas. Ce connard à en plus le culot de me demander de le chercher. C'est juste... Pas croyable. L'effet du joint que je viens de finir se dissipe et la colère remonte en moi à la simple image de son visage.

Des gros coups résonne dans la pièce. Je me dépêche de prendre une arme dans ma valise. Je vais vers la grande porte en bois, d'ou on frappe encore. La mafia ? J'ai pourtant fais attention à effacer mes traces... Ils me croient toujours mort. Je me met dos au mur, respire un bon coup puis ouvre la porte d'un coup sec et pointe l'arme vers l'ennemi. Allison, torchée pousse l'arme du revers de sa main et rentre, énervée mais à peine capable de marcher droit.

- MAIS T'ES MALADE ? Crie-t-elle. Je ferme la porte, soulagé.

- T'es bourée? Je demande.

- Non ! Me dit-elle clairement saoule. Elle est folle de sortir comme ça la nuit ? Et si il lui était arrivé quelque chose ? C'EST PAS CA LE SUJET DE TOUTE FAÇON, poursuit Allison. TU L'AS DÉFIGURÉ T'ES FOU ? Je ne peux m'empêcher de rire face à ses allégations.

- Tu te calme déjà, je l'ai à peine frappé. Dis-je en essayant de retourner vers la terrasse.

- Mais t'es COMPLÈTEMENT MALADE MA PAROLE !

- Et bien sûr, "bout de chou" cours chez maman quand il se fait mal.

- Je- Son expression me fait tellement rire parce que bourrée, elle est là, avec son assurance, mais si je la pousse d'un doigt elle se prend le sol en pleine figure.

- T'es juste jaloux hein ! me dit-elle d'un air arrogant. Ai-je bien entendu ce que je crois avoir entendu ?

- Jaloux ? De quoi je serais jaloux ? De son métier de rêve ? De toi peut-être ? Ne te surestime pas petit coeur. Je t'ai seulement sauvé la vie, ne l'oubli pas. Son visage se décompose, mais bien sûr, elle continue :

- N'agit pas comme si je te devais quelque chose Asher. Je t'ai déjà cracher tout ce qui faisait que t'étais horrible, alors me répéter ne sert à rien. Tout ce qui est autour de toi meurt, et je n'ai pas besoin de te connaître pour savoir ça. Tu me feras le plaisir de ne plus approcher mes amis, merci. Me dit-elle avant de tourner les talons. Je hais dire ça, je le hais, mais ses yeux et son ton était tellement sincère que ses mots m'ont paru comme des épines. Ils ne devraient pas, je ne laisse personne avoir ce pouvoir sur moi, mais dans ce cas, pourquoi me fait-elle cet effet là ?

- Dit la fille qui s'est tellement fait détesté par ces parents qu'ils l'ont fait kidnapper et torturer. Ce n'est pas moi qui ai parlé, mais mon ego. Allison se fige, puis se retourne vers moi, les yeux humides. Elle s'approche de plus en plus et le coup part. Ma joue brûle de sa gifle puissante, mais je ne bouge pas, il faut avouer que je l'ai mérité.

- Asher, baisse tes gardes deux minutes, arrête de faire le gros dur et je veux que tu me dise combien de personnes tu as tué. Combien de vies tu as ôté, combien de famille tu as brisé, combien d'enfants ont dû grandir trop vite, par ta faute. Dis moi, et réalise ce que t'as fais.

Vous pourriez sauter d'un toit pour 2millions? ? C'est très probable que vous ayez réfléchis à la réponse malgré l'absence de contexte. C'est comme ça, le cerveau essaye toujours de trouver des réponses aux questions, et c'est précisément ce que le mien à fait. 12, 15, 18... Les noms et les visages de mes victimes défiles devant mes yeux. 20... Leurs noms, leurs familles, leurs enfants- Tommy. Mes yeux se ferme à la simple pensée de ce souvenir que j'avais pourtant enfoui si profondément dans mon esprit. Cette façade que j'avais construis pour me détacher des ces actions s'effrite malgré moi.

Je me sens si petit pour ce que je ressens. J'ai toujours été plus fort que ça.

- Tu regrettes ? Dit-elle d'une voix bienveillante. Je veux lui hurler que je ne veux pas de sa pitié, que dans ce bas monde, c'est tuer ou se faire tuer mais elle à l'air de venir d'un autre monde, un monde de paix. J'ai cette impression qu'elle est si pure que c'est une fleur dans ce monde de brute. C'est le joint, ça ne peut être que ça.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant