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Je mange mon petit déjeuné. Je ne sais même pas depuis quand je suis là. Les semaines passent tellement vite, quand il aura extrait toutes les informations dont il a besoin, il me tuera c'est sûr. Je ne laisserais pas cela arriver.

Il est assis en face de moi, le livre presque finit, il en a pour deux jours maximum, à la vitesse à laquelle il va.

- Quechque tu vas lire après cha ? Je lui demande, des céréales dans la bouche. Ma tête ridicule l'aurait fait rire, si c'était une personne normale, mais je suis face à un robot. Il lève les yeux quelque secondes puis continue sa lecture. Chi tu veux, je continue, je connais plusieurs livres dans che chtyle, chuper interrechants, terminais-je.

- Avale déjà, daigne-t-il me dire. Enfin une réaction.

- Voilà c'est fait. Alors t'as une idée ? Exaspéré, il finit par m'avouer, levant enfin les yeux.

- Je vais le relire.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Tu ne comprendrais pas. Dit-il en baissant les yeux de nouveau. Je l'ai perdu, encore.

- Essaye toujours, je pourrais te surprendre, rétorquais-je, la tête penchée vers la droite.

- T'essaye de faire quoi là ?

- Quoi ? Comment ça? Rien.

- Ne me prend pas pour un con, dit-il, commençant à perdre son calme légendaire.

- Je m'intéresse juste... A toi. T'es probablement la dernière personne que je vais connaître avant de mourir; Autant te connaître, actuellement.

- Mais oui, bien sur. Dit-il en roulant des yeux. Une réaction humaine ! J'avance, c'est bon signe.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse, je veux juste parler. Torture moi, le travail c'est le travail, mais quand tu ne le fais pas, on peut parler, non ? Je passe toute-

- Si je te répond tu vas fermer ta gueule ?

J'hoche la tête, enthousiaste, comme une enfant.

- Une personne importante pour moi aimait beaucoup ce livre. Quand- Il s'arrête, comme si il allait en dire trop. Les murs qu'il s'est construits sont si épais, que faire.  Je le regarde, il me fais un peu pitié, en faite. Pas dans le sens péjoratif, je ressens juste de la compassion pour cet homme. Même si je l'avoue, il m'a kidnappé et a commencer à me torturer, il a besoin, de façon vitale, d'une épaule sur laquelle se reposer.

Je continue, pour couvrir le silence :

- Et tu l'a lu combien de fois, donc ?

- Trois, sans cette lecture là.

- Ah oui, ça fait beaucoup quand même.

- Quoi t'as un problème avec ça.

- Pas du tout, j'ai même pas mon mot à dire de toute façon.

Il se calme immédiatement, confus, comme si je lui avait arraché les mots de la bouche. Après avoir pris ma dernière cuillère, je lui indique que j'ai finis, et il me rattache puis débarrasse. Quand il reviens dégager la table, je lui dis :

- Tu fais quoi après ?

- Après, tu veux dire quoi.

- Maintenant quoi. Jusqu'au déjeuné;

- Je bosse. Sur ces doux mots, il quitte la pièce. Vraiment charmant.

Quelque heures plus tard, Asher arrive le déjeuné en main. La routine : il pose  la table, la ramène, me détache et s'assoie sur le canapé et lit son livre. Je remarque qu'il est à la fin de ce dernier. Je commence à manger et la question me trotte dans la tête. Je le fixe en y pensant, tout en mangeant mon repas. Je ne peux pas me retenir de me le demander et c'est normal, je trouve. Qui est-ce ? Qui est cette personne pour laquelle il relis ce livre, encore et encore. Quelqu'un qui l'a quitter, peut être, ou qui est décédé. C'est probablement ça parce qu'il a parler d'elle au passé... Ou lui, peut-être ?

- Asher

- Quoi, réplique-t-il sèchement;

- C'est qui ?

- C'est qui quoi ? Réplique-t-il toujours aussi froidement.

- La personne, à qui tu tenais.

- Quelqu'un, mange maintenant. Je souffle d'agacement et m'exécute. Je déteste quand il me donne des ordres. Seulement, il me regarde en coin.

- Quoi ? Demandais-je agacée.

- Lève toi. Et monsieur continue.

- Ça va tu veux pas que je te suce aussi ?

- M'oblige pas à me lever Allison.

- Après c'est moi la chiante. Je me lève et il me détaille du regard. Tu me matte ou quoi ? M'exclamais-je.

- T'as maigris. J'ai remarqué que tu finissais pas tout les repas que je te donnais. Tu dois mieux manger. M'annonce-t-il avant de retourner à sa lecture. Je me rassis, un peu perturbée. C'est quoi ça? Est-ce qu'il... s'inquiète ? Non, ce serait trop étrange. Je préfère retourner à ma nourriture. Je termine mon assiette, me fais rattacher et il disparaît, aussi vite qu'il a apparut.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant