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Endormie malgré les vibrations de la vitre contre ma tête, je finis enfin par ouvrir les yeux. Tout à l'heure, j'ai acheter d'autres vêtements avant de monter dans le train. En me changeant, j'ai trouver le téléphone au fond de ma poche. Je sais que je devrais le jeter, pour marquer ma nouvelle vie qui commence, mais je ne peux pas, je n'y arrive pas. le portable indique 14 heures, cela fait donc 4 heures à peu près que j'ai embarqué. Je regarde le paysage défiler devant moi, que fais-je faire une fois arrivée ? Il faudrait que je trouve un petit boulot, déjà. Serveuse, femme de chambre... Je trouverais bien.

Assise, je sens quelque chose me lécher la main. Par réflexe, je retire ma main vigoureusement avant de regarder l'origine de ce coup de langue. Mes yeux fondent quand je vois un chien, je ne distingue pas sa race mais les taches sur ses longs poils et ses yeux globuleux le rendent seulement plus mignon.

- Coucou toi ! M'exclamais-je en le caressant sous les oreilles. Il se lève, les pattes avant sur le siège vide à côté de moi. Une femme âgé dans le siège d'en face dessine une expression de dégoût.

- Tu fais quoi ici tout seul ? Des pas pressés arrivent derrière moi. Je vois un grand blond, très ressemblant à Dennis Mojen.

- Je suis vraiment désolé, s'empresse-t-il de dire en attachant une laisse au collier du chien. Je l'ai laissé tout seul deux secondes et-

- Il n'y a pas de soucis, vraiment. Le coupais-je. Comment il s'appelle ?

- Finch, me répond-t-il souriant. Je ne peux m'empêcher de lui sourire en retour.

- Et c'est quoi comme race ? J'ai jamais vu ça avant...

- Oui c'est, c'est un mutt, un mélange. Je l'ai trouver puis adopté, ce démon. Il a tellement l'air d'être de bonne humeur et de bonne compagnie que je n'ai pas pu m'empêcher de l'inviter à s'asseoir sur le siège à côté de moi.

- Donc tu vis à Las Vegas ?

- Oui hahaha, je suis allé voir de la famille à Phoenix, mais il faut retourner au travail ! déclare-t-il.

- Carrément. Tu travaille où ?

- C'est quoi un interrogatoire de police ? Demande-t-il le sourire accroché sur le visage. Parle moi plutôt de toi. Tu viens d'ou ?

- Albuquerque.

- T'es loin de chez toi dis donc. Tu voyages ?

- Je ne dirais pas ça haha... C'est... compliqué. Mais j'aimerais rester à Las Vegas, le seul problème, dis-je en fouillant mes poches, c'est que mon capital actuel s'élève à 17$ et 67 cents. Pas très prometteur pour une ville où un mouchoir coûte 5$. Il rit puis me dit :

- Je suis réceptionniste dans un hôtel de luxe, peut être qu'on peut te trouver quelque chose.

- C'est vrai ? je riposte, ce serait génial ! Merci !

- Hahaha attends reste tranquille j'ai dis "peut-être" qu'on trouve quelque chose.

- C'est déjà super. Merci beaucoup. Le train s'arrête et il me préviens qu'il va chercher ses valises. l'étranger me laisse Finch et s'engouffre dans la foule du le train. Je sors, n'ayant aucun bagage et l'attend devant l'engin. Quelque minute plus tard, il sors une valise et un sac à la main, me cherchant du regard.

- C'est quoi ton nom, d'abord, lui demandais-je.

- Johnny. et toi ? Non attend, laisse moi deviner. Je le regarde, l'air joueur.

- Ok alors, j'ai une tête de quoi, monsieur ?

- C'est hispanic ?

- Nop

- Chloe ? Sara ?

- Pardon ? Criais-je outrée. C'est des noms de conasses ! Déçu de toi John. Il rit tandis que je feins de bouder. 

- Vu ta tête, je t'appellerais ChLoE juste pour revoir cette gueule, rétorque-t-il se pliant de rire.

Nous prenons ensuite un bus pour le centre ville. Johnny m'a proposer de rester chez lui le temps que je puisse me payer un hôtel mais j'ai refusé, je ne vais pas dormir chez un inconnu, je ne suis pas une mendiante. Quitte à dormir deux nuit dans un hôtel, c'est déjà mieux que de squatter chez ce gentilhomme. Vu mes capacités financières, nous avons opter pour un motel en centre à 30 dollars la nuit à peu près. Je m'installe dans ma chambre, vivement que j'ai un salaire et un appartement.

Johnny rentre chez lui sur cette note. Il est autour de 19 heures quand nous sommes chacun tranquille. Je prend une douche puis va sur mon lit. Un carnet et un stylo sont posés sur la table de chevet. Je devrais faire une liste de tout ce que j'ai besoin, pour être sûre. Je commence à gratter le papier : vêtements, sous-vêtements, brosse à dent, shampoing, un rouge à lèvre parce que ça fait beaucoup trop longtemps. Un téléphone, aussi, je veux dire un vrai, avec internet et tout. Je pense que ce sont les bases. Je garde la feuille sur la table de chevet, pres de moi.

Dans les draps propres, je me dis que dire que ma vie d'avant ne me manque pas serait mentir. Certes, c'étais un mensonge, presque tout était un mensonge, mais il y avait de bonnes choses, comme mes amis, déjà, Mariza, ma meilleure amie, la fille de ma gouvernante. Oh Mariza, ma pauvre, elle me manque terriblement. Nous avons grandis ensemble, et penser à elle me rend si nostalgique. J'appellerais bien les garçons, mais moins ils en savent mieux c'est pour eux. Quand mes parents réaliserons mon absence, ils me chercherons partons et ni Yulin ni Jacob n'échapperons aux questions. J'espère juste qu'ils ne se feront pas violenter, mes bébés.

Et Asher. Ce sombre salaud. Comment j'ai pu penser une seconde, que peut-être, c'était une bonne personne au fond ? Rien n'est bon chez ce mec, rien n'est vivant, tout est mort. Il est horrible et inintéressant. Mais si je le hais autant, pourquoi j'ai l'impression d'espérer retomber sur lui ?

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant