«Encore un samedi blindé. Je vais finir à pas d'heure.» Se plaint intérieurement, un homme à la peau mate. Il est taillé tel un athlète et son corps d'apollon attire bien plus de personne qu'il ne voudrait.
Un soupir las sort de sa bouche, alors qu'il vient de prendre les commandes pour la table huit. Comment en est-il arrivé là ? Lui, qui aurait pu avoir une carrière prometteuse dans les forces de l'ordre. Il s'est fait viré du jour au lendemain sans sommation.
Il est d'accord sur le fait que son caractère, quelque peu insolent, peut gêner ses supérieurs, mais ils ne s'en sont jamais plaints. Il se souvient même qu'une fois l'un d'eux l'a félicité. Il lui a sorti que des hommes comme lui, ayant le goût du juste sont rare et qu'il doit continuer dans cet voie, ou quelque chose comme ça. Le jour où il a préparé son carton, son capitaine est venu lui dire «Désolé mais ça vient d'en haut».C'est vrai qu'il n'a jamais caché ses réticences pour le nouveau président. Il n'a pas échappé aux nouvelles mesures d'Haizaki. Mesures disant que si l'on a passé des conseils de disciplines dans son passif, on ne peut s'inscrire dans l'école de police ou rester dans les forces de l'ordre. Alors ouais, Aomine Daiki a été insolent pendant ses années lycées, enchaînant rendez-vous chez le proviseur et conseil de discipline, mais il a changé. Et mérite amplement sa place parmi les policiers.
Servant une table de jeunes femmes, esquivant regards aguichants et caresses subtiles, Aomine remarque qu'un groupe d'amis entre dans le restaurant. Ils rient fort, trop. Il n'est pas conseillé en ce moment de se faire remarquer. Mais bon tant pis, s'ils se font prendre pour «pollution sonore» ce n'est pas le problème de notre ex policier.
Après avoir laissé le temps aux fanfarons de prendre connaissance de la carte Aomine s'avance en direction de leur table.
"Avez-vous fait votre choix ?" lance-t-il ses yeux saphirs rivés sur son bloc-note. Il ne veut pas perdre une miette de la commande gigantesque du métisse de la table. Ensuite les autres enchainent tour à tour. Enfin Aomine se retourne sans même avoir prêté attention aux clients. Après avoir crié les nouvelles commandes aux cuisiniers, l'un d'eux étant accessoirement son meilleur ami : Kagami, il se met à servir les mets des autres clients, présent dans la salle.Plusieurs minutes passent et vient le tour de cette bande d'amis. À présent devant la table avec les commandes, il lâche un simple « Voilà pour vous » avant de les servir. Les assiettes ainsi distribuées, Aomine repart pour prendre les prochains clients, quand une voix de la table le stop dans son élan.
"Excusez-moi.
- Hum ?
- Est-il possible d'avoir une autre bouteille d'eau s'il vous plaît ?
Les prunelles bleues du serveur se posent sur son interlocuteur. Et soudainement, il plonge dans les yeux roses du client. Il ne sait comment faire face et se fige sur place pris dans l'intensité du regard. Totalement absorbé par ce dernier, il n'a pas bougé pendant durant des secondes, qui ont semblé interminable.
- Je... hum... tout de suite ! "Réussit-il a bredouillé, encore troublé de cet échange visuel.Ces iris framboises appartiennent à Akashi Seijuro. C'est un ancien journaliste, ayant travaillé dans une maison de renom. Le journal a chuté, juste après avoir critiqué les nouvelles mesures de ce despote. Les raisons de la fermeture sont floues. Personne ne sait vraiment pourquoi ce journal, tant lu et apprécié, pour avoir mis au claire la vérité sur certains faits, a dû fermé.
Censure de presse, Akashi ne le sait que trop. Pourtant il doit rester sous silence si il ne veut pas être mis en cellule.Alors que le serveur part pour apporter une autre bouteille, Akashi entend son ami au coin de la table :
"Eh beh Sei. On dirait que t'as toujours ce petit effet !, un rictus narquois aux lèvres.
- Tu ne crois, tout de même pas, que j'avais perdu la main ?
- Loin de moi cette idée", ses mains se lèvent en signe de paix, au même moment où Aomine revient avec l'eau.
Cependant notre serveur esquive le regard intensément posé d'Akashi sur sa personne. À vrai dire, l'idée de se noyer dans ces beaux lacs rosés, ne l'enchante pas, bien que l'idée est tout de même envoutante. Aomine dépose alors regard et sourire sur Kotaro, un mec de la bande avec un brin de folie. Cet acte délibéré agace fortement notre journaliste. Cet homme au corps d'athlète lui résiste et il n'en a pas l'habitude. Cela risque de devenir amusant à ses yeux.
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Toi, moi et un ballon !
FanfictionLe pays est sous le despotisme de ce fumier d'Haizaki. Les jeux, le sport et d'autres formes de loisir sont petit à petit supprimés, ne reste seulement les magouilles et le travail à charge. Akashi, ancien journaliste, vie ou survie dans le monde o...