Chapitre 5

6 0 0
                                    

Dans son lit, le blessé haussa les sourcils, surpris. Quelle aubaine... Il n'y croyait pas. Il lui laissait le champ libre pour partir. Il ne tarda pas un instant, et défit les derniers tubes qui le reliaient à son cercueil. Il se leva en faisant attention à ne pas aller trop vite. Après tout, il avait le temps. Le médecin ne semblait pas parti pour quelques minutes, et si son hôte se levait, il inventerait une quelconque histoire pour qu'elle le laisse s'en aller.

Il sortit de la chambre. Un grand sourire barrait son visage. Enfin, il était libre de ses mouvements. Il avait envie de courir et de sauter un peu partout. Mais il se retint, il savait que ce n'était pas le moment, et qu'il n'était pas totalement rétabli pour faire ce genre de cabrioles. Et il risquerait de réveiller la propriétaire. Ce qui ne l'intéressait pas non plus.

Il se dirigea vers la porte d'entrée et baissa la poignée. Il grimaça. Evidemment, il avait fermé à clé. Il se maudissait de n'y avoir pas pensé. Et, il ne savait pas où la paire de la femme pouvait bien être, puisqu'il n'avait pas pu sortir une seule seconde de la chambre.

Il entreprit de chercher méthodiquement, et en faisant le moins de bruit possible. Il regarda dans les tiroirs de la console devant l'entrée, sous les quelques journaux qui traînaient encore sur le meuble. Puis, il entreprit de chercher dans les autres meubles dans le salon, et dans les endroits les plus accessibles et les plus propices où jeter ses clés négligemment une fois rentré.

Il eut l'impression de retourner toute la maison et de fouiller dans les endroits les plus improbables. Il commençait à fatiguer. Il n'avait plus l'habitude de rester debout. Il revint vers l'entrée, las et désespéré. Ainsi il resterait emprisonné là sans pouvoir s'échapper. Il s'approcha de nouveau de la porte et baissa la poignée. Avec un peu de chance il aurait rêvé. Mais la porte ne s'ouvrait pas. Même en tirant plus fort. Il soupira. Il avait donc raison, il serait prisonnier.

Il grogna doucement entre ses dents. Il fallait qu'il parte ! Sans attendre. Il ne pouvait rester une heure de plus ici. Il tapa son pied contre le mur, ne retenant plus sa frustration et forçant sur sa blessure à peine refermée. Mais un bruit retint son attention. Le mur avait fait un bruit cristallin. Il leva la tête. Les clés étaient là. Une jolie petite étagère était accrochée au mur et laissait pendre de nombreux trousseaux. Il allait s'injurier silencieusement d'être aussi bête quand il entendit une porte s'ouvrir un peu plus loin. C'était la propriétaire. Il ne perdit plus de temps et s'empara d'un trousseau qui lui paraissait être celui de la maison et testa deux clés avant de tomber sur celle qui ouvrait la porte.

Et d'un bond il fut dehors, quelques souvenirs emportés dans sa poche.

Il avança un peu, se perdit entre les rues, se fondit dans la masse des riverains. Ce devait être dimanche. Jamais il n'y avait autant de monde dehors que lors d'un dimanche ensoleillé. Il n'aurait su dire si c'était un avantage ou pas.

Après un quart d'heure, il estima être assez loin pour s'arrêter et considérer où il se trouvait. Mais, sa blessure commençait à se rappeler à lui. Il n'avait pas marché autant depuis longtemps. Il entreprit d'aller s'asseoir sur un banc. Le quartier en était rempli.

Il observait les environs. Il ne connaissait pas cette ville. En même temps, il avait embarqué dans le RER sans regarder la direction, ni à quel arrêt il était descendu. Il fallait qu'il retrouve d'où il était parti...

Parce que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant