Chapitre 24

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Dans l'un des ordinateurs, Anton avait trouvé nombre de captures d'écran de blagues discriminatoires et de dossiers de travail qu'il avait rapidement mis de côté. Cependant, il avait cru bon d'isoler une note nommée "couturière renommée" et dans laquelle il y avait un nom et une adresse à Aujac. Il n'avait jamais entendu parler de cette ville. Il avait vérifié les informations de la note, l'adresse et le nom ne correspondaient pas. Il avait le sentiment qu'il devait en parler à ses compagnons de galère... La distance entre son domicile et cette adresse était trop louche pour qu'ils n'en fassent rien.

Sur l'autre ordinateur et la tablette, rien n'avait retenu son attention. Il n'avait pas omis l'historique internet, mais mis à part les sites sur la météo ou sur les actualités, il n'y avait rien d'autre. Soit ils étaient très prévoyants, soit ils n'avaient presque rien à voir avec cette histoire. Il soupira en en faisant part à Peter et Gérard.

Le médecin, lui, avait examiné les rapports médicaux. Il avait pu déceler qu'une partie d'entre eux étaient ceux de la mère, qui était en dépression, mais les autres, Gérard indiqua qu'il lui semblait que c'était encore ceux de Clément. Il ne voulut pas leur expliquer ce qu'il comprenait de ces résultats. Il n'osait imaginer dans quel état était le garçon, et la réaction de Peter s'il apprenait véritablement ce qu'il lui était fait. Il émit l'hypothèse qu'ils devaient probablement se trouver dans un endroit comme un laboratoire ou près d'un hôpital qui leur permettrait de faire tous ces examens.

Après avoir déchiffrer les outils médicaux, il avait aidé Peter dans son tri. Ils avaient isolé sur un post-it le numéro "78265" qui obnubilait le médecin ; il voulait savoir à quoi il correspondait.

Les dossiers de partenariats entre entreprises, les mots d'amour banals s'entassèrent sur un coin de la table. Finalement, il n'y avait pas grand chose qui avait retenu leur attention.

Peter soupirait. Il avait envie de déchirer tous ces papiers. Ils avaient fait tout ça pour rien ! Il balançait les pieds sous sa chaise, pour tenter d'évacuer sa nervosité.

Anton était pensif. Il se leva sans un mot et alla fouiller dans les indices qu'ils avaient déjà. Il en sortit la lettre trouvée chez Alexandre, la relut et observa le post-it avant de relire les nombreuses lignes attentivement.

"A quoi ça sert ce que tu fais...? demanda Peter dans le vide."

Il n'eut pas de réponse. Gérard se taisait. Il se doutait que son ami leur expliquerait ce qu'il faisait. D'ailleurs, il se mettait à noircir une feuille vierge.

Après plusieurs minutes, il la leur tendit, avec une pointe de fierté dans les yeux. Il avait l'air plus motivé que les deux autres, et semblait mettre de l'espoir dans ce qu'il leur montrait. Mais, en voyant que les quelques mots écrits sur le papier étaient les mêmes que ceux qu'ils avaient déchiffrés depuis longtemps, Gérard fit une grimace. Il n'aurait pas voulu être rabat-joie...

"Anton... C'est exactement ce qu'on a trouvé. On te l'a dit...

-Non, non, ce n'est pas ça...! Evidemment que vous aviez déjà trouvé le message mais grâce à ce post-it, rétorqua Anton en désignant le nombre "78265", on sait le décoder. Ce nombre est la clé pour décrypter cette lettre. Et la seule raison pour laquelle on l'a retrouvé chez le père et le fils, c'est que les lettres codées circulent entre eux. Donc, que le père est un complice."

Après une question de Peter, il lui expliqua sa démarche pour trouver le message. En prenant chaque première lettre des mots soulignés, qui étaient chacun distant du précédent de sept, huit, deux, six puis cinq mots, on obtenait la phrase qui leur indiquait le rendez-vous de plusieurs personnes. Etonné, le médecin recompta, vérifia une nouvelle fois et son regard s'éclaira. Anton avait trouvé l'utilité de cette suite de chiffres !

"Donc, ces deux-là s'envoient des lettres pour se retrouver, et échanger sûrement beaucoup d'informations sur Clément et l'avancement de leur kidnapping. Et maintenant, on sait qu'ils ont prévu de se retrouver on ne sait quand, dans une gare, à midi. Et on connaît leur code.

-Mais il ne nous servira à rien puisque nous n'avons pas les autres lettres, renchérit Gérard."

Peter fit la moue. Il n'était pas certain qui l'information trouvée par Anton leur serait utile. Il y eut un moment de silence concentré. Puis Gérard déverrouilla son téléphone et leur montra de nouveau la photo du billet d'avion. Il zooma sur l'heure du billet. Midi.

"Y a-t-il un rapport...?

-Aucune idée, répondit Anton après s'être penché sur la photo pour déchiffrer l'horaire."

Parce que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant