Chapitre 17

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Le plus rapide fut d'aller acheter tous les accessoires et le maquillage. Gérard insista même pour acheter des tenues radicalement différentes à son invité. Plus de T-shirts, de sweats à capuches, ou de baskets délavées, mais des chemises et des chaussures de villes. Inutile de dire qu'en les essayant, l'adolescent ne se sentait pas à l'aise du tout.

Chez Gérard, ils passèrent le reste de la journée à apprendre à maîtriser brosses, éponges et poudres en tout genre.

Le résultat, alors qu'il faisait nuit, satisfit le médecin qui regardait son oeuvre dans le miroir, les pinceaux plein de contouring encore à la main, et le sourire aux lèvres.

"On ne te reconnaît pas ! constata-t-il alors que Peter se regardait avec une expression étrange.

-Même moi je ne me reconnais pas... Ca me plaît pas...!

-Oui, mais on est certain que tu passeras inaperçu s'ils te cherchent.

-Tout ça en prévention... Si ça se trouve, ils savent déjà où j'habite, et ils savent qui tu es...

-Ne sois pas si pessimiste, aller. Peut-être aussi qu'on a bien fait d'acheter tout ça maintenant, et qu'ils ne te retrouveront pas."

Le médecin lui ébouriffa les cheveux alors qu'il fronçait les sourcils et rangea tout le matériel.

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Absent. Il était absent de lui-même.

Un corps qui souffre. Un esprit inexistant. Tués.

Qui était-il ? Que faisait-il ? Quel était cet endroit ?

Des questions sans réponse auxquelles il ne voulait pas prendre la peine de réfléchir.

Il n'avait plus de liens. Un lit seulement. Dans lequel il passait ses journées, et ses nuits. Dans un état léthargique. A demi-mort. A demi-épuisé.

Comment s'appelait-il ? Avait-il des amis ? Peut-être était-ce chez lui ici ?

Toutes ces personnes, qui lui lavait sa bouche et son corps, le reliaient à un tas de machines différentes, s'occupaient-elles de lui, ou le torturaient-elles ?

Il était si fatigué. Pouvait-on lui faire ce qu'on voulait, il s'en contentait. Il voulait seulement se reposer.

Penser à dormir. Si fort.

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Gérard et Peter attendirent le lendemain matin pour se rendre à la clinique d'imagerie médicale. Cela pouvait paraître sans intérêt puisqu'ils avaient déjà tous les renseignements possible sur l'agresseur, et que connaître son état de santé ne leur apporterait rien de plus, mais le médecin avait envie d'avoir le coeur net sur les doutes qu'il avait concernant les résultats des examens.

Il se dirigea d'un pas décidé vers l'accueil, Peter sur ses talons. Il connaissait quelqu'un dans cette clinique ; il comptait jouer là-dessus pour avoir les informations qu'il cherchait.

"Bonjour, J'ai une demande assez particulière. Je suis le Docteur Leroux, médecin-chirurgien à l'hôpital Saint-Anne, et j'aurais besoin de parler au docteur Vivit à propos d'un patient à moi et d'examens qu'il a fait ici."

Le secrétaire le regarda un instant semblant hésiter puis il s'excusa et se leva. il disparut dans une autre pièce et quelques instants plus tard en ressortit accompagné du docteur, qui sourit à Gérard en guise de bonjour.

C'était une femme, pas très grande, au visage avenant. Ses longs cheveux blond cendré étaient attachés de manière assez lâche, et son expression douce lui donnait un air compréhensif.

Parce que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant