Toxic

Préface

Dingue, je crois que c'est le mot exact pour me qualifier à présent. Je suis dingue c'est évident! Qui l'eut crû? Même moi j'ai du mal à y croire. Tout cela me semble si irréel, je pense que je vais me réveiller bientôt ...

-Mademoiselle Sweeny? C'est l'heure de vos médicaments.

Je suis tirée de mes réflexions par cette infirmière. Je l'aime bien elle, ce n'est pas comme l'autre grosse aigrie là. Je jette un coup d'oeil furtif vers la silhouette qui s'affaire autour de ma table de nuit, elle est nonchalante, quoi que très méticuleuse. Elle s'avance vers moi, son plateau à la main avec un sourire mécanique.

-Vous avez bonne mine aujourd'hui.

-C'est parce qu'il fait beau.

Elle me tend 3 ou 4 cachets, je ne sais plus. Je les avale d'un trait avec le verre d'eau qu'elle a prit soin de me donner.

-Vous avez raison, il fait vraiment beau. Vous devriez peut-être sortir un peu de votre chambre.

-Peut-être après mon 4 heures. Vous savez à quelle heure le Dr Morawski doit arriver?

-Je ne pense pas qu'il sera là aujourd'hui, j'ai entendu dire qu'il a posé un congé.

Le Dr Morawski est le psychiatre qui me suit depuis ma descente aux enfers. Au départ, j'ai eu du mal à m'ouvrir à lui, maintenant il est sans doute la personne en qui j'ai le plus confiance. En même temps, je n'ai plus que lui. Mes amis? La plupart m'ont laissé tomber quand j'ai commencé mes crises. Ma famille? Il n'y a que ma mère qui me rend visite, fin quand elle se rappelle de mon existence. Je détourne mon regard de l'infirmière pour me concentrer sur ma fenêtre qui donne sur la cour principale de l'établissement. La fontaine en forme de jeune fille nue, le ciel bleu, les oiseaux qui gazouillent, les multiples arbres m'offrent un panorama magnifique. Je me laisse peu à peu séduire par cet endroit.

-Quand il sera de retour, pourriez-vous s'il vous plaît lui dire que je dois le voir d'urgence?

-Naturellement Mademoiselle.

Elle rassemble son matériel et le dépose sur son chariot. Elle m'adresse une nouvelle fois son sourire mécanique avant de sortir de ma chambre. De nouveau seule, je me remets à penser à ma vie d'avant, à ma vie quand j'étais "normale"....