Chapitre vingt-huit

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PDV Harry


En temps normal, je suis une personne plutôt patiente. Du moins, c'était avant de rencontrer Louis. Plus précisément avant qu'il y ait un quelconque rapprochement entre nous et que je doive attendre de voir ce qu'il va se passer. Je ne me suis jamais pris autant la tête au sujet d'une personne. D'habitude, quelqu'un me plait, je fonce et tout découle naturellement. Cette fois, c'est tout à fait différent. Une journée entière est passée et je n'ai toujours aucune nouvelle de Louis. Il est vrai que je n'ai pas envie de faire pression, surtout après ce que je suis allé lui dire à l'église. Il doit prendre le temps de réfléchir. Mais d'un autre côté, j'ai déjà hâte au prochain moment qu'on passera que tous les deux. Ce qui n'arrivera pas tant qu'il ne m'aura pas fait part de ce que lui désire.

Je m'agace moi-même à cet instant. Toute cette histoire me retourne la tête. Entre le souvenir des lèvres de Louis, toute cette hésitation et cette appréhension qui l'habite. Toute cette contradiction constante. Vraiment, tout ça, c'est un gros bordel en gros et malgré tout, je suis déjà impatient de retrouver ses lèvres.

Même si l'envie d'envoyer un message à Louis est très tentante, je m'abstiens, ne voulant pas influencer son choix. Je ne voudrais pas non plus qu'il me le reproche plus tard. Malgré ça, je suis en chemin vers la demeure des Tomlinson. À cette heure-là personne ne devrait se trouver à la maison. Les parents doivent être au travail et les autres sont tous à l'école, même Louis a un cours à cette heure-là. Lorsque j'arrive et que je ne vois aucune voiture dans l'allée, ça confirme qu'il n'y a personne. Je remonte l'allée, tout en regardant où je pourrais déposer le sac que je tiens. Celui-ci contient les vêtements de Louis qui sont maintenant propres. J'aurais très bien pu attendre avant de venir lui remettre, mais ils étaient lavés et traînaient dans un coin, alors, autant venir les déposer.

Une fois devant la porte, je regarde autour, puis me dis que je pourrais le poser derrière le buisson juste à côté et lui envoyer un message neutre pour le mettre au courant. À moins que je le laisse près du garage.

-Harry?

Je me retourne vivement, tombant face à face avec Louis.

-Qu'est-ce que tu fais là ? je demande.

-J'habite ici.

Oui, c'est un fait. Je me sens bien con là.

-Tu n'as pas cours ? je me reprends.

-Normalement, mais on avait qu'un travail de quinze pages à remettre, il m'explique. Et c'est fait.

Je hoche la tête, trouvant cette explication logique.

-Toi, que viens-tu faire ici ?

-Euh, ça, je réponds en levant le sac. Je venais porter tes vêtements.

-Merci, dit-il en le prenant.

Un certain malaise s'installe. Il faut dire que je ne sais pas comment agir. D'un côté, mon regard qui s'attarde sur sa bouche me donne très envie de l'embrasser, mais de l'autre, vaut mieux m'abstenir pour l'instant. Je crois que la meilleure solution est de partir avant de faire n'importe quoi.

-Maintenant que c'est fait, je vais rentrer, j'annonce.

Je m'apprête à passer à côté de lui pour quitter, mais il se décale sur le côté d'un pas pour m'empêcher de continuer.

-Tu ne veux pas rentrer deux minutes ?

-Tu es sûr ?

-Oui, sourit-il timidement.

Descente aux enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant