Descente aux enfers

Chapitre vingt et un

PDV Louis

La fin de semaine s'achève déjà alors que j'ai l'impression qu'elle n'a jamais eu lieu. Entre les derniers examens, avouer l'événement de vendredi passé à Liam, croiser H sur le campus et la messe de ce matin, je n'arrive simplement pas à récupérer ne serait-ce qu'une once de repos. Malgré tout, je pense tout de même m'en être bien sorti pour les examens. Encore une chance, car il ne manquerait plus que je coule mes cours et s'en est fini pour moi. J'espère simplement qu'il en sera de même pour les prochains qui s'en viennent.

Avec Liam nous n'avons pas reparlé de ce que je lui ai avoué, même si je sais qu'il mourrait d'envie d'aborder le sujet. Ce pourquoi je ne lui ai pas dit que j'avais revu H jeudi. C'est mieux ainsi je crois. Ce dernier ne m'a pas recontacté depuis les derniers messages que nous nous sommes échangés et ça me va très bien ainsi. Peut-être était-ce tout ce qu'il lui fallait. Un peu d'attention avant qu'il me laisse tranquille. Dans tous les cas, il y a bel et bien une distance entre nous deux et c'est exactement ce que je voulais.

J'ai essayé de faire la grasse matinée samedi, seulement, mes parents n'étaient pas du même avis. Ma mère m'a littéralement tiré du lit, insistant sur le fait que je ne pouvais pas passer toute ma journée au lit. Puis, elle m'a en quelque sorte forcé à l'aider à préparer le repas pour le dîner, puisqu'un couple d'amis venait manger à la maison le soir-même. J'aurais aimé être prévenu d'avance, je me serais réfugié chez Liam, n'étant pas d'humeur pour socialiser. Pour couronner le tout, j'ai également dû me lever tôt ce matin pour aller à la messe, évidemment. Si je m'y plaisais bien auparavant, désormais ce n'est qu'un rappel constant de toutes mes fautes et péchés qui ne cessent de s'accumuler. Par conséquent, mes cernes sont sur le point d'atteindre le coin de ma bouche et mon esprit fonctionne au ralenti. Ce soir, ce sont au tour de mes parents d'être reçu chez des a

mis, ce qui nous laisse la maison aux filles et à moi. Les jumelles et les petits derniers sont avec les parents également, ce qui nous laisse une maison plutôt calme pour une fois. Nous avons mangé des restants de la veille tous ensemble puis nous nous sommes séparés un peu plus tard dans la soirée afin de rejoindre nos chambres respectives. Je sors de celle-ci pour la première fois depuis la fin du souper afin d'aller soulager ma vessie, lorsque j'entends le four micro-onde sonner au rez-de-chaussée. Avec tout ce qu'on a ingurgité, je ne peux croire qu'une des filles aient encore faim. Je vais donc à la toilette en vitesse, puis vais à la cuisine. J'y retrouve Charlotte, vidant un sac de maïs soufflé, fraîchement sorti du micro-onde, dans un grand bol.

- Oh, Lou. Désolée est-ce que je t'ai réveillée?
- Non, je ne dormais pas encore. Mais toi, qu'est-ce que tu fais à chauffer du pop-corn à cette heure-là?

Elle met le sac vide à la poubelle, puis prend le jus dans le réfrigérateur, afin de s'en verser un grand verre.

- J'ai pas envie d'aller dormir tout de suite. Alors, je pensais regarder un film tranquille. Tu veux te joindre à moi?

Je devrais refuser et aller dormir mais je sais qu'à la seconde où je poserai ma tête sur l'oreiller, ma fatigue va s'envoler. Autant profiter pour visionner un film avec ma petite soeur, d'autant plus que le maïs soufflé est déjà prêt... Ce n'est pas une offre que je peux refuser. J'accepte donc, puis nous allons tous deux s'installer dans le salon, une fois que j'ai moi aussi mon verre de jus en main.

- Tu sais déjà ce que tu veux voir ? je lui demande une fois bien confortable sur le sofa.
- Oui, c'est un film qui est sorti il n'y a pas tant longtemps. Ça a gagné des prix et toutes mes copines en parle!