Descente aux enfers

Chapitre Sept

- pdv Louis -

En montant l'escalier qui mène à ma porte d'entrée, j'arrive à distinguer un vif échange de propos à travers la porte et il ne m'en faut pas plus pour reconnaître la voix de Charlotte ainsi que celle de notre génitrice. Une main sur la poignée, je soupire, fermant les yeux, et je prends un moment avant de pénétrer dans toute cette agitation qu'est ma maison. Je finis par entrer, n'ayant d'autre choix.

- Elle a déjà une mauvaise influence sur toi, Charlotte!
- Mais quelle mauvaise influence? Tu racontes n'importe quoi! contredit ma sœur.

J'enlève mes chaussures et retire mon manteau que j'accroche sur un des crochets au mur.

- Je t'ai dis non. Et je ne veux plus que tu la revois un point c'est tout, dit ma mère d'un ton sévère.

Je me fais petit et marche discrètement jusqu'à l'escalier, ne voulant pas me mêler de cette discussion houleuse, peu importe de quoi il s'agit.

- Mais pourquoi vous faites ça? Vous m'empêchez toujours de faire ce que je veux! proteste-t-elle. Vous pouvez me lâcher deux minutes et juste me faire confiance, pour une fois?

Lottie est à deux doigts de péter un cable, je le sens. S'ils continuent à être aussi stricte avec elle, j'ai peur qu'on risque de la perdre et qu'elle se rebelle réellement. Je ne sais pas sur quoi était basé cette querelle, mais je me doute que je vais recevoir la visite de ma cadette dans quelques minutes dans ma chambre.

En arrivant dans cette dernière, je fais tomber mon sac quelque part au sol et vais m'écraser sur mon lit, mon dos m'en remerciant grandement. Je ferme les yeux et soupire de soulagement en pensant qu'on est enfin le week-end. J'ai cru que cette horrible semaine n'allait jamais prendre fin. Déjà qu'elle avait affreusement commencé, m'affectant au plus au point. Je suis certain d'avoir échoué mes examens, n'ayant définitivement pas la tête à me concentrer pendant des heures. Et puis la petite visite de cet autre mec n'a clairement pas aidé. Il m'a carrément foutu la trouille juste avant une évaluation hyper importante et j'ai bien sûr pas été capable de me concentrer correctement. Je croyais qu'il allait finir par répondre à mes messages et m'aider à passer au travers de ce traumatisme, pas qu'il allait se pointer à mon université, bordel! J'essaie par tous les moyens de comprendre comment il a pu me trouver, mais je n'y arrive pas. Et pour tout dire, il me terrifie. Déjà par notre première rencontre, mais encore plus maintenant qu'il peut me trouver en un claquement de doigt, me confirmant qu'il est bien sérieux dans ses menaces depuis le tout début. Puis c'est sans parler de sa carrure imposante et ses bras musclés, faisant deux fois les miens, et son regard sévère. Seulement, c'est l'unique personne à qui je peux parler. Et ça a beau être absurde, voire même risqué, mais même si je ne l'apprécie pas et qu'il me fout la chair de poule, je n'ai que lui vers qui me tourner et j'ai vraiment besoin de parler, ce que je compte bien faire, qu'il le veuille ou non. Je tourne les événements en boucle dans ma tête et c'est en train de me rendre dingue.

Perdu dans mes pensées, je n'entendais même plus la dispute au rez-de-chaussée, mais c'est subitement que je me fais tirer de celles-ci.

- Je te déteste! se récrie ma sœur, indignée.

Elle monte fortement les marches et avant même que j'aie le temps de comprendre ce qui se passe, celle-ci entre dans ma chambre et claque bruyamment ma porte dans un geste brusque et colérique. Je me redresse, alors qu'elle a les yeux fermés et qu'elle prend de grandes respirations pour se calmer, avant de casser quoi que ce soit. Lorsqu'elle les rouvre, son regard rencontre le miens et ses yeux commencent à s'humecter à mesure que les secondes s'écoulent et ses lèvres forment une petite moue que je ne connais que trop bien ces derniers temps. Un faible sourire se dessine sur mon visage et je tapote sur la place en face de moi sur mon lit pour qu'elle vienne me rejoindre, ce qu'elle fait dans la seconde.