Descente aux enfers

Chapitre vingt

PDV Harry

Je ne suis pas vraiment une personne matinale en temps normal. Pourtant, ce matin, à 7h je quitte mon lit pour aller prendre une douche et commencer ma journée. Il faut dire que je n'ai pas passé une très bonne nuit. James a invité du monde qui sont restés jusqu'aux petites heures du matin et qui ont nui à mon sommeil un certain temps. Le reste du temps, c'est un mal intérieur qui m'a empêché de réellement me reposer. J'ai bien fumé pour me détendre, mais ça n'a pas vraiment fonctionné. Peu importe comment je me positionnais, je ne me sentais pas confortable, j'avais chaud pour aucune raison puisque ce n'est pas encore les grandes chaleurs à l'extérieur et il y a beaucoup trop d'histoires qui me préoccupent pour avoir l'esprit serein. Entre Zayn qui semble décidé à me faire chier, Nate sur qui je dois garder un oeil, Louis qui a décidé de m'ignorer et Nash qui m'a caché des informations importantes, je commence à ne plus savoir où donner de la tête. C'est sûrement pour toutes ces raisons que lorsque je suis prêt, je décide de sortir de l'appartement pour m'éloigner de tout ça un moment. Je peux bien me permettre un congé et je n'ai pas particulièrement envie de voir qui que ce soit du groupe pour l'instant. À moins que Nash demande à me voir, je vais me tenir loin pour les heures à venir.

C'est ainsi que je me retrouve à me rendre au seul endroit où je sais que je suis le bienvenu et qui n'implique pas qu'on me demande de faire quoi que ce soit, pour ne pas dire, qu'on m'impose. Je me rends au seul endroit où je me sens dans un autre monde. Celui que j'ai quitté il y a quelques années déjà, mais auquel je suis encore accroché, gardant un lien avec cet autre garçon que j'ai déjà été avant de devenir le hackeur d'un gang de rue. Ce n'est pas pour autant que je me sens chez moi lorsque je me retrouve devant la maison de mon enfance. Bien qu'il soit encore tôt, je sais que ma mère doit déjà être debout depuis quelques heures déjà. Je ne viens jamais par moi-même, à l'improviste, mais je ne me vois pas aller nulle part d'autre. Je frappe à la porte et range les mains dans les poches de mon jean en attendant qu'on m'ouvre. J'aurais le droit d'entrer, d'autant plus que j'ai encore la clé, mais puisque je ne me sens plus vraiment chez moi ici, je ne me le permets pas. Je n'attends pas très longtemps avant qu'on m'ouvre et que mon regard se pose sur ma mère. Cette dernière me regarde avec les yeux grands ouverts, ne cachant pas la surprise qu'elle a de me voir. Pas seulement parce que je lui fais la surprise de ma présence, mais beaucoup plus parce que ça n'arrive littéralement jamais.

- On avait prévu de se voir ? demande-t-elle, déconcertée.

- Non, je passais dans le coin et je me suis dit que je pouvais arrêter, j'explique. Est-ce que je dérange ?

- Pas du tout, je ne m'attendais juste pas à te voir débarquer.

Je suis sur le point de lui dire que si elle veut, je n'ai qu'à repartir, mais ce serait nul de ma part. C'est uniquement de ma faute si elle est aussi étonnée par ma présence. Je suis le fautif, celui qui ne vient jamais la voir sauf lorsqu'elle me supplie presque de venir passer du temps en sa compagnie. Je n'ai pas non plus envie de mettre un froid entre nous à peine deux minutes après mon arrivé. Je vais faire des efforts pour être agréable, d'autant plus que c'est moi qui suis venu et qu'elle n'a rien demandé.

Elle me fait entrer à l'intérieur tout en m'expliquant qu'elle était en train de finir de plier ses vêtements qui sortent tout juste de la sécheuse. Ne voulant probablement manquer l'opportunité de passer du temps avec moi, elle décide de terminer plus tard et me propose de faire le petit déjeuner pour tous les deux. Ce qui me semble être une bonne idée. Je commence à avoir faim, et puis, qu'est-ce qu'il y a de plus réconfortant que sa mère qui nous fait à manger ?