Chapitre 14: Chien de garde

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Il fallut aux tourtereaux bien plus que quelques minutes, pour se rhabiller sans trop perdre de temps à s'admirer ou s'embrasser, ou pour se sustenter au passage de quelques brochettes entamées. Lorsqu'ils sortirent de la chambre, ils tombèrent sur Lando, adossé au mur, esquissant un sourire amusé, le tout dans une posture nonchalante qui rappelait beaucoup Han Solo.

— Pardon, on devait finir quelque... Enfin, voilà.

— Pas de soucis. J'aurais à vous parler.

Ben baissa la tête, s'inquiétant quelque peu que cela soit lié à l'altercation au restaurant. Rey posa sa main sur son épaule et opina à Lando.

— On vous écoute Lando.

— Allons dans mon bureau, nous y serons plus tranquilles et Poe nous attend.

D'un pas assuré, il les conduisit à travers le palais. Ils traversèrent les couloirs incurvés du bâtiment rond et blanc, manquant un peu trop de fenêtres au goût de Rey. Elle se sentit quelque peu oppressée, où bien était-ce la situation globale qui l'inquiétait ? Elle ne saurait dire. Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent au vaste bureau de Lando, qui était bien plus aérien avec son grand velux céleste.

Sur un siège capitonné de cuir crème, demeurait Poe qui patientait sagement, les bras croisés, l'air faussement décontracté. Elle reconnut à sa mâchoire serrée qu'ils allaient aborder un sujet préoccupant.

— Installez-vous, je vous en prie, fit Lando d'une voix posée.

— Bonjour Rey, bonjour Ben, lança Poe à leur arrivée.

Après s'être assis en face du grand bureau blanc de Lando, un silence pesant de quelques secondes se glissa dans la pièce. Lando se racla la gorge, brisant cet instant de son timbre clair.

— J'ai appris ce qui s'est passé au restaurant.

— Je suis désolé, répondit Ben, qui baissa le nez.

— C'est compliqué, petit.

Rey serra ses poings sur ses genoux, sentant son sang bouillir à nouveau. Au fond, elle savait que cet individu avait toutes les raisons du monde d'être en colère. Elle aussi, lorsqu'elle avait vu Ben tuer Han, elle était furieuse. Elle aurait aimé le voir mort, espéré qu'il souffre pour ce qu'il avait fait. Mais en apprenant à le connaître, elle avait compris que l'existence de son compagnon fut un vrai calvaire. Cela n'excusait pas tout, elle le savait, mais elle ne pouvait s'empêcher de compatir. Sa principale crainte était de le voir puni de mort. Leïa l'avait ramené à la vie, à quoi bon si la République la lui reprenait ?

— Théoriquement, la République n'existe plus. À moins de te faire condamner par le Nouvel Empire, ce qui n'aurait aucun sens, il serait compliqué de te faire un procès. Et si le tribunal de Bespin décide de le faire, de multiples gouvernements se manifesteront et en réclamerait la primeur.

Ben serra la mâchoire. Il osait à peine regarder celui qu'il avait longtemps considéré comme son « oncle » plus jeune, dans les yeux. Lando poussa un soupir, tentant de garder son calme, ainsi que son masque d'émotion neutre le plus possible.

— Surtout que, cela serait injustement ne pas prendre en compte tes efforts et ton implication dans la dernière mission, ainsi que ton aide précieuse pour éradiquer Palpatine.

— Oui, mais je suis coupable d'atrocités.

— C'est pour ça qu'il nous faut une solution.

Poe prit la relève, s'éclaircissant la voix. Tous les regards se braquèrent sur lui.

— On pourrait te faire enfermer, mais j'imagine que certaines personnes ne seraient pas d'accord. Or, cela nous ramènerait aux problématiques citées par Lando. Donc dans l'idée il faudrait déjà reconstruire la République avant toute chose. Ensuite, quand cela sera chose faite, j'ai proposé à Calrissian une idée. Tu es sensible à la Force et clairement tu en dois une à la République.

Une famille jediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant