FATIMA KANE
Je ferme encore les yeux dans l'espoir de trouver le sommeil mais le regard de cette femme hantait encore une fois mon esprit.J'avais l'impression de le voir partout , l'impression qu'il me suivait sans relâche, même dans le tréfonds de mes rêves.Un regard qui transperce mon âme et qui me donne la sensation d'être marquée au fer rouge par cette femme pour que l'on puisse me reconnaitre comme « sa propriété » où que je sois.Un sentiment terrifiant et horrible.
Je me tourne vers le coté droit et froid de mon lit, cette fois ci , la couette au dessus de ma tête.Je respirais mal , couchée ainsi mais j'accepte mon sort tant que cette position m'aidait à être dans les bras de Morphée.Je ferme les yeux et tente pour la énième fois de dormir mais mon cerveau se mit cette fois ci à me rappeler ce qui s'était passée il y'a deux jours de cela.Ce soir là , lorsque je suis sortie de chez TA NANOU en courant , je n'avais même pas prit le temps de saluer les quelques visages familiers que je rencontrais sur mon chemin comme j'avais l'habitude de le faire.Je m'étais crée comme objectif urgent de rentrer rapidement chez moi , comme si ma maison était une sorte de bouclier face au cauchemar que j'étais entrain de vivre.C'est quand même ironique quand j'y repense.Ces temps ci , je fuyais un peu la maison car j'avais la sensation d'être de plus en plus étouffée à l'intérieur.Je ne supportais plus de voir ces murs et les mêmes têtes.Mais ce jour là , je sentais que seule ma maison pourrait me protéger contre ce que j'étais entrain de vivre.J'essayais de marcher le plus rapidement possible et surtout le plus discrètement possible mais je sentais tous les regards sur moi.Je suppose qu'avoir les jambes presque paralysées par la peur , les traits de mon visage déformé par celle ci et essayait de marcher normalement ne pouvaient pas aller ensemble.J'attirai forcement le regard des gens.
Lorsque je suis enfin arrivée à la maison , j'ai vu maman assise dans le salon.Je ne me rappelle même pas si je l'ai salué ou pas , tout ce que je sais c'est que je me suis enfermée à clef dans ma chambre.J'ai essayé de comprendre tant bien que mal mais mes meninges refusaient de faire leur travail .Même quand je me suis calmée quelques minutes plus tard , je n'arrivais point à trouver une explication logique à tout cela.La peur me gagnait petit à petit car j'étais impossible de résoudre ce mystere , je ne comprenais vraiment rien.Je tentais de me rassurer comme je le pouvais en me disant que c'était peut être une blague mais je savais que la théorie d'un prank était illogique et incohérente.Cette situation me dépassait au plus haut point.Je priais chaque jours le ciel de rendre ma vie un peu plus palpitante mais jamais je n'aurais imaginé qu'il mettrait sur mon chemin un événement de cette envergure.
Je ne sais pas à quel moment je me suis endormie mais lorsque je me suis réveillée, les rayons du soleil s'étaient déjà invités dans ma chambre.Je jette un oeil sur mon horloge et voit qu'il est déjà midi.Heureusement que mon patron ne viendra pas aujourd'hui , je n'aurais point la force de faire mon travail comme il se doit.J'avais envie de me recoucher mais il fallait que je descende aider un peu ma mère.Après un long combat dans ma tête entre dormir ou me lever , je decide enfin de me lever pour prendre une douche.Ceci fait , je me dirige vers moi armoire pour chercher quoi porter.Mais lorsque j'ai ouvert la porte de celle ci , quelque chose tombe automatiquement par terre.Tous mes vêtements sont s'en dessus dessous , je n'ai pas vraiment le temps de tout ranger.Je m'abaisse machinalement pour ramasser ce qui est tombé mais ce que je vois me laisse sans voix.Je tente de marcher en reculons pour m'éloigner de mon armoire et surtout de cette chambre mais je tombe par terre sous l'effet de la peur qui a paralysé mes jambes.Je tremblais comme une feuille et rien ne pouvait sortir de ma bouche si ce n'est des balbutiements incompréhensibles.
C'est le foulard blanc qu'avait laissé Djinniya à la plage mais cette fois ci , il était taché de sang.Je rampais tout doucement pour sortir de la chambre .Je voulais crier mais je ne pouvais pas , je voulais me lever et courir mais mes membres ne coopéraient pas.Je tentais par tous les moyens de calmer les battements de mon coeur mais mon organisme semblait en faire qu'à sa tête.Quand j'ai réussi à atteindre la porte de ma chambre qui était ouverte par je ne sais quel miracle , les mains sur ma serviette , j'ai couru jusque dans la chambre de ma mère.Cette dernière était entrain de plier les vêtements de mon père .Sans crier gare , je me jette dans ses bras qui sont en ce moment mon seul bouclier fiable.