FATIMA
Dès que je suis rentrée chez moi, je suis allée prendre une douche bien froide. La fête s'était bien passée, les mariés sont partis en lune de miel mais il fallait bien ranger la maison. On s'est donc immobilisé pour le faire afin de bien se reposer.
L'incident qui s'est passé ce soir-là m'avait énormément perturbé, j'ai été absente toute la soirée car je n'ai pas cessé d'y penser. J'avais peur de le dire à haute voix mais je soupçonnais Djinniya d'avoir fait ce coup puis je me rassurais en me disant que ce Vieux s'était débarrassé d'elle, je n'avais pas besoin de m'inquiéter. De toute façon je suis de nature très paranoïaque donc c'est surement mon imagination qui me joue des tours. Et puis le gris-gris que ma maman m'avait donné était toujours sur mon poignet, je ne l'enlève jamais. Bref je n'ai pas manqué d'excuses pour me rassurer afin de penser à autre chose ; d'ailleurs la chose qui a fait que je ne pensais plus à Djinniya c'est le fait que Ahmada ne m'ai toujours pas appelé.
Je n'ai pas arrêté de regarder mon téléphone et à chaque fois que je voyais que je n'avais pas reçu de message ou d'appel mon humeur changeait, cela m'irritait énormément. Je ne manquais surtout pas de vérifier si ce n'était pas un problème de réseau ou un souci avec le téléphone. Je me disais qu'il allait sans nul doute m'envoyer un message tôt ou tard pour voir comment j'allais. J'étais même tentée par l'appeler pour lui demander ce qu'il faisait et pourquoi il ne m'appelait pas, bien évidemment ça n'a été qu'un des rares moments où j'avais un peu de courage, l'idée ne s'est jamais concrétisé. J'avoue que j'étais énormément frustré de ne pas pouvoir lui parler après la déclaration qu'il m'a faite. Je me disais que cela me décoincerais un peu, je serais plus à l'aise au téléphone .Je pourrais parler avec aisance et lui dire ce que je pense. Et surtout écouter ce qu'il a à répondre sans être perturbé par son regard. Mais bon ....il ne me doit rien , je ne comprends pas pourquoi je m'emporte alors que j'ai d'autres choses à faire.
Fall PDG travaille sans relâche et nous embarque dans sa course contre la montre. On est tous obligé de travailler avec son rythme. Moi qui me disais que son humeur allait enfin redevenir normale, j'ai l'impression que cela va de mal en pis. Le matin, à chaque fois qu'il vient je devine à sa façon de parler et son attitude que rien à changer. L'atmosphère de l'entreprise devient de plus en plus pesante. Quand je venais d'être embauchée, je n'avais pas particulièrement envie de venir travailler mais quand je pensais à la bonne humeur et l'ambiance que FALL PDG mettait au bureau je me précipitais pour y aller. Cela me donne de plus en plus envie d'aller voir Salimata mais je ne pense pas que cela puisse changer quelque chose comme me l'a dit Ahmada.
Quand je suis sortie de la douche Adja m'a envoyé un message pour me demander si je n'avais pas amener avec moi sa voile. Je jette un rapide coup d'œil dans mon sac il n'y avait pas son voile. Je l'appelle pour le lui dire.
-Oh ce n'est pas grave, j'ai surement du le laisser chez Marianne. J'ai la flemme d'y retourner
-Je pourrais aller le chercher pour toi ce weekend si tu veux je lui propose
-Non, ce n'est pas urgent. Tu vas bien ? Tu te reposes bien j'espère ?
-Oui, je viens de prendre ma douche. Je vais aller dormir car je dois me lever tôt in sha Allah
-Oh je te laisse te reposer alors, dis tu es dispo demain pour un restau ?
-Après ta descente bien sur elle rajoute. Tu vas trouver ça bizarre mais j'aimerais vraiment te parler de quelque chose
C'est vrai que c'était un peu bizarre venant d'elle mais j'ai accepté car ma curiosité a pris le dessus.
-D'accord, je serais disponible vers 19H15
