Tout le monde au bureau venait d'entendre ce bruit sourd qui venait du couloir, même Monsieur Fall qui venait d'arriver au deuxième étage. Fall PDG qui attendait son café depuis belle lurette se demanda si le bruit qu'il avait entendu ne venait pas de Fatima. Il enregistre son travail dans Word et sort de son bureau pour voir ce qui se passe. En sortant, il tombe nez à nez sur son grand frère Monsieur Fall qui lui aussi semblait inquiét par ce bruit qu'il venait d'entendre.
-C'était quoi ce bruit? Demande Fall PDG à son frère. Ce dernier hausse les épaules en guise de réponse.
Ils avancèrent un peu et virent au loin une masse par terre. Fall PDG mit quelques secondes avant de reconnaitre Fatima. Il se demanda ce qu'a bien pu se passer pour qu'elle se retrouve là. Laissant son frère derrière lui, il se précipita vers elle. Il trouva une Fatima inerte. Il eut peur et craint immédiatement le pire. Il était tellement inquiet qu'il n'avait pas entendu son grand frère arriver. Ce dernier s'abaissa pour vérifier le pouls de la jeune fille et constata que celui-ci battait normalement.
-Elle s'est évanouie lui dit-il
Fall PDG lança presque un soupire de soulagement mais n'en demeure pas moins inquiet. Il souleva tout doucement Fatima et se dirige vers son bureau tandis que son frère se chargeait de ramasser les papiers qui se trouvaient par terre.
Abdoulaye Fall déposa sa secrétaire sur son canapé et essaie tout doucement de la réveiller mais ce fut sans succès. Son frère Ahmadou Fall dépose les papiers sur le bureau de son frère et prit place sur l'un des sièges. Abdoulaye sortit son téléphone pour appeler au plus vite son médecin traitant mais il vit du coin de l'oeil Fatima bouger. Il s'abaisse pour voir si elle était réveillée et effectivement elle l'était. Elle tentait de se lever difficilement, il l'aida donc à s'asseoir correctement. De son coté, Fatima était complètement à l'ouest et ne se souvenait pratiquement de rien du tout. Sa chute était tellement brusque qu'elle avait oublié qu'elle était au travail.
-Maman...murmura t-elle en se frottant les yeux.
Elle s'appuya encore plus sur son patron pour mieux se redresser. Mais quand elle revint un peu à elle même, elle se rendit compte que les mains qu'elle venait de toucher étaient tout sauf les mains de sa mère. Elle lève la tête par réflexe et voit Abdoulaye qui n'est personne d'autre que son patron penché vers elle. Elle recula maladroitement et se leva brusquement du canapé. Ahmadou Fall qui était jusque là concentré sur ses documents, jeta un regard vers eux.
-Je suis ...d....d...désolée , je n..ne ...sais ...p....pas ..ce ..que je....f...fais ...là balbutia Fatima en s'excusant sans relâche auprès de son patron.
-Tu t'es évanouis et je t'ai amené ici.Tu vas mieux ? Lui demande t-il
-Je...suis..vraiment ...désolée.Je ne voulais pas....
Elle s'excuse de s'être évanouie ? Se demande intérieurement Ahmadou en leur jeta une fois de plus un regard.
-Pourquoi tu me présentes tes excuses? Tu ne l'a pas fait exprès voyons ! A moins que tu fasses semblant de t'être évanouis et je ne vois pas vraiment pour quelle raison tu l'aurais fait. Assieds-toi et essaies de te reposer, je vais appeler un médecin. Lui ordonna presque Abdoulaye mais Fatima continuait à présenter ses excuses
-Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas déranger.
Ahmadou qui s'était promis de ne jamais se mêler des histoires des autres, devint agacé face au comportement de la jeune fille et ne pouvait s'empêcher de parler.
-Arrête de t'excuser et attends qu'il appelle un médecin ou rentre chez toi si tu ne peux pas travailler fit-il d'un ton froid et détaché.
C'est la première fois qu'il lui adressait la parole depuis sa venue dans cette entreprise. Il lui avait dit celà en la regardant durement dans les yeux. Fatima ressentit presque de la douleur face au regard de cet homme qu'elle s'efforçait d'éviter. Fatima se mit une claque intérieure et se traita de tous les noms d'oiseau. Elle avait tellement l'habitude de présenter ses excuses qu'elle le faisait maintenant sans chercher à comprendre si c'était elle la fautive ou pas. Elle déteste tellement se confronter aux gens que dès qu'il y'a problème, elle présente ses excuses pour éviter le pire. Elle déteste sortir de sa zone de confort au risque de se faire passer pour une sans caractère qui demande pardon à chaque fois qu'on la provoque. Cette fois-ci, elle se détestait d'être comme ça. Le regard que cet homme lui lançait ne lui a pas plu. On pouvait y lire de la pitié, presque du dégoût. Au moins se disait-elle, pour la première fois depuis qu'elle le connait, elle voyait une émotion dans ses yeux.