Abdoulaye ne se souvenait plus de comment il était arrivé ici, il était en état de choc mais paradoxalement toutes les cellules de son cerveau brulaient à l'intérieur de celui-ci .Beaucoup de questions se mélangeaient dans sa tête. Ce sentiment de confusion mêlé au dégout lié à une possibilité d'un crime commis par son père le rendait presque malade.
Il marchait le long couloir de la maison et arborait une mine méconnaissable. Même le gardien n'a pas osé le saluer par peur d'etre le bouc émissaire du mal être de cet homme. Et il eut raison de faire cela car Abdoulaye n'avait ni le temps ni la force de parler avec quelqu'un.
Il entre dans la maison trainant avec lui toute la lourdeur de ses pensées. Il marchait tel un robot téléguidé et le maitre de ce robot n'était rien d'autre que le désir de connaitre la vérité et se libérer de ce poids qu'il n'arrivait plus à supporter. Bien évidemment, Abdoulaye pensait au tréfonds de lui que tout n'était qu'un malentendu et qu'il allait se libérer de cette révélation, qui il pense est totalement fausse. Son père n'a peut-être pas été trop présent dans sa vie mais les rares moments qu'il passait avec lui suffit pour dire que son père fait partie des hommes les plus bienveillant qu'il connait
Mais il fallait qu'il en ait le cœur net.
Il monte les escaliers puis se dirige vers la chambre de ses parents qu'il connaissait si bien. C'est la première depuis très longtemps qu'il éprouvait de la peur de franchir cette porte .Ce sentiment le ramenait des années en arrière, lorsqu'il commettait des bêtises et qu'il devait se justifier devant ses parents. La différence avec Aujourd'hui c'est que c'est lui qui va demander des comptes. Et cette fois ci, il aurait aimé resté ce jeune homme qui devra toujours justifier ses actes.
Il arriva enfin devant la porte, le trajet a paru plus long que d'habitude. Il toque deux fois et attend.
Il attend pendant quelques secondes qui lui a lui parut être des minutes avant que son père ne lui ouvre la porte.
-Ah c'est toi ? Tu es allé à l'hôpital ? lui demande-t-il
Abdoulaye le regarde perdu
-Tu n'es pas au courant ? Ton frère a rechuté, ta mère est là-bas. Je comptais aller les voir
Abdoulaye se demanda si c'est une bonne idée d'aborder le sujet maintenant mais aussitôt que cette pensée traversa son esprit, une autre vient s'imposer : On ne parle pas de n'importe quel sujet, il s'agit d'un viol, mieux vaut en parler maintenant et en finir.
Une autre question semblait quand même bien difficile à répondre : Comment aborder le sujet avec son père.
Mr Fall voyant le comportement un peu bizarre de son fils, commença à avoir chaud.
-Que se passe-t-il ? demande-t-il à Abdoulaye
-Je veux qu'on parle de Penda lance difficilement Abdoulaye
Alors debout près de son armoire, Mr Fall manque de tomber à l'évocation du prénom de la nièce de sa femme. Son cœur battait à vive allure, il essaya de contrôler sa respiration mais ce moment d'inattention a suffi pour laisser à découvert ses sentiments et rendre suspicieux son fils.
-Elle va bien ? Demande Mr Fall
-Elle va bien ou du moins je pensais qu'elle allait bien jusqu'à ce que son docteur me dise des choses que je n'arrive toujours pas à comprendre
-Il n'est pas tenu par le secret médical ? réplique le père d'Abdoulaye
-Pas quand il y'a un crime commis lui répond -il
