𝑩𝒍𝒐𝒐𝒎ᴳᵘᵏᵏᵐᶤᶰ ᵀᵒᵐᵉ ¹

𝟖❁𝑀𝑎𝑠𝑡𝑒𝑟𝑤𝑜𝑟𝑡❁

Jimin ne s'était toujours pas couché. Au départ, Constance avait bien essayé de le forcer à aller s'allonger mais la crasse sur son corps l'avait tout bonnement empêché de faire ne serait-ce qu'un pas en direction de son lit. Il avait donc souhaité prendre un bain avant d'aller se reposer en utilisant comme excuse le fait qu'un bain au lait d'ânesse l'aiderait grandement à se relaxer. Constance se rendit à l'évidence, forcée de constater que son fils ne s'était pas encore débarrassé du sang séché sur certaines parties de son corps ainsi que de sa propre sueur. Pour ne pas dire qu'il était simplement repoussant.

Ainsi, il eut accès à la salle des bains du palais. Cette majestueuse pièce composée de trois immenses piscines seulement accessibles aux membres de la famille royale. Dans tout le royaume, il s'agissait du seul endroit fermé au public et où seuls les royaux pouvaient se rendre. Mais pas n'importe quels royaux puisque cela s'arrêtait à Constance, Jimin, Gahyeon sa sœur ainsi que leur oncle Cyr. Car oui, il s'agissait de la descendance directe du trône et non des cousins cousines ou grand tonton. Ainsi, même l'enfant de Gahyeon n'y avait pas accès en plus de son mari, tandis que Jimin étant l'héritier permettrait à sa descendance de s'y rendre et ainsi de suite de roi en premier prince.

C'était une règle qui datait de plus de deux cents ans désormais. Elle avait été instaurée lorsque le palais d'Azhar fut battit, de manière à ce que l'ancêtre de Jimin puisse trouver du repos sans être dérangé. Il n'y avait donc pas de serviteurs qui passaient pas ici, hormis ceux qui s'occupaient de l'entretien des bains. Au départ, Jimin avait toujours trouvé ça d'une stupidité sans nom. Interdire une simple pièce comme celle-ci, pour quelle utilité ? Mais plus il avait grandi, plus il avait apprécié ce fait. Car en effet, même dans sa propre chambre il lui arrivait d'être dérangé tandis qu'ici, il pouvait enfin souffler et profiter du véritable silence.

Sans oublier un autre élément qui rendait probablement cette salle encore plus inaccessible : la composition des bains. Jimin avait le choix entre énormément de bains différents, passant des bains parfumés aux bains d'huiles. Mais le plus prisé restait celui au lait d'ânesse qui en plus de coûter une fortune -environ 2500 Païyr*- était rempli de vertus extrêmement recherchées pour la peau. Jimin passait tout d'abord dans un bain ordinaire afin de se nettoyer avant de rentrer dans son lait d'ânesse, puisque celui-ci permettait en effet de soigner la sécheresse de sa peau, son eczéma, en plus d'entretenir sa jeunesse. Constance en était d'ailleurs une grande adepte et c'était là le secret de son incroyable jeunesse.

Et même si Jimin détestait profiter de ce genre de privilège, celui-ci restait tout de même difficile à abandonner.

Il resta d'ailleurs bien une heure à se pavaner dans son bain, entouré de quelques fleurs qui flottaient à la surface du lait. Une goutte d'huile de fleur d'oranger semblait avoir été rajoutée dans son bain, parfumant les environs. En sortant de ce petit paradis, il n'avait presque plus envie de dormir tant il se sentait relaxé. Sa peau était douce, terriblement douce et sentait si bon qu'elle donnait envie à quiconque de la croquer.

«Oh, vous êtes là.» en arrivant dans sa chambre recouvert d'un peignoir en soie (après avoir emprunté le couloir qui menait sa chambre à la salle de bains afin d'éviter de croiser quelqu'un dans cette tenue) il vit Leïla qui semblait s'occuper de changer les draps de son lit. Il la salua puis partit en direction d'une petite pièce accolée à sa chambre afin de s'habiller convenablement.

«Je suis désolée de vous dérangez alors que vous sortez de votre bain mais la reine m'a demandé de faire votre literie avant que vous ne reveniez. Je ne pensais pas vous voir de si tôt.» avoua Leïla alors qu'elle recouvrait le matelas de Jimin d'un beau drap bleu nuit.

«Ce n'est pas grave. Je ne m'attendais juste pas à rencontrer quelqu'un ici.» rigola Jimin tout en enfilant des habits de nuit afin d'être à l'aise. «Merci beaucoup de t'occuper de ça tout de même, c'est vrai que je n'allais pas dire non à un lit tout propre après la nuit que je viens de passer.»