𝟑𝟔❁𝐺𝑎𝑟𝑑𝑒𝑛𝑖𝑎❁

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Jimin ne savait plus où donner de la tête. Il avait l'impression d'être son propre bourreau, allongé là dans son lit, les yeux grand ouverts et le cœur affolé au simple souvenir des doigts de cet homme sur sa peau. Ses cheveux blonds en désordre collaient à son front et ses orbes verdoyantes fixaient son plafond, tandis que son thorax se soulevait et s'abaissait au rythme brouillon de sa respiration.

Sa chambre était plongée dans une obscurité matinale, brisée par un fil de lumière transperçant la barrière de ses volets et venant s'échouer sur la peau dénudée de son cou. Il parvenait ainsi à comprendre qu'il était encore tôt, peut-être huit heures du matin, alors qu'il venait de se réveiller en sursaut d'un rêve qui avait manifestement chamboulé son esprit et agité ses entrailles.

Il n'en revenait tout bonnement pas. À vingt-deux ans, il venait de vivre pour la première fois de sa vie l'expérience d'un rêve érotique qui malgré son âge avancé, semblait encore très innocent. Il n'avait pas imaginé de membres tendus, de gémissements ou encore de draps froissés par des mouvements de bassin implacables. Ni même de respirations saccadées, de jurons de plaisir ou même des corps enlacés. Non, rien de tout ça.

Il avait vu des lèvres. De simples mais attrayantes lèvres, qui dans de lents et tendres mouvements avaient capturé les siennes, tremblantes. Il avait vu des mains veineuses et légèrement bronzées entourer sa joue et sa hanche, pour finalement coller son corps à celui fort et rassurant d'un homme.

Un homme qui de toute évidence se trouvait dans la chambre face à la sienne et qui en une soirée, était parvenue à lui faire comprendre quelque chose qu'il se tuait à essayer d'assimiler depuis toujours.

C'était donc pour cela qu'en ce début de journée, Jimin se retrouvait ainsi sonné et flageolant au beau milieu de son lit. Il entendait pourtant les voix éveillées des autres résidents de la forteresse qui mangeaient joyeusement non loin d'ici et il savait qu'il devait se lever malgré sa courte nuit. Mais il se sentait bien trop honteux à l'idée de faire face à un Jungkook tout bonnement inévitable. Après tout, le noiraud allait lui aussi se lever pour déjeuner, circuler dans la forteresse, discuter avec lui du plan concernant Cyr ou même juste lui demander de l'aide pour s'habiller ou refaire ses pansements... C'était tout bonnement ridicule de penser qu'il y avait une chance de parvenir à l'esquiver aujourd'hui.

C'était donc avec très peu d'envie et surtout avec le cœur comprimé qu'il se redressa et partit enfiler un vêtement pour sortir de sa chambre. Il fit le choix de porter un long peignoir rouge par dessus ses habits de nuit et d'enfiler des chaussons chauds, de manière à être un minimum couvert. Il pouvait se permettre ce genre d'accoutrement ici, seulement parce qu'il n'y avait pas grand monde mais aussi parce les autres résidents étaient assez proches de lui pour ne pas être gênés de le voir habillé ainsi.

Il attacha donc correctement son habit puis ouvrit la porte de sa chambre, pour ensuite se diriger vers la grande salle à manger -ou salon- qui se situait à un couloir seulement de sa chambre et de celle de Jungkook. Le sol en pierre n'avertit pas de sa présence et il fit donc apparition devant l'entrée de la pièce en passant sa mains dans ses cheveux.

La première chose qu'il vit fut Eole, dans les bras de Gahyeon, qui a la vu de son tonton sauta des jambes de sa mère pour courir dans sa direction. Il rit en le voyant trottiner avec ses petites jambes jusqu'à lui et une fois que l'enfant parvint à le rejoindre, il ouvra grand ses bras pour l'accueillir et le soulever contre lui.

«Bonjour mon grand.» il chuchota en caressant la naissance des cheveux de son neveu qui riait dans son cou. Le petit garçon sourit de plus belle tandis qu'il avançait en direction de la tablée.

Cependant, Jimin s'arrêta bien rapidement lorsqu'il réalisa qu'il y avait tout le monde dans la pièce, y compris Jungkook. Il regarda devant lui et comprit sans grande difficulté qu'il était le dernier à s'être levé, alors qu'il n'était que huit heures trente du matin. Ainsi, il avala difficilement sa salive et tenta de paraître le plus neutre possible avant de s'asseoir à la dernière place de libre, entre sa cousine Agathe et sa tante Élya.

𝑩𝒍𝒐𝒐𝒎ᴳᵘᵏᵏᵐᶤᶰ ᵀᵒᵐᵉ ¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant