𝟏𝟒❁𝑆𝑛𝑎𝑝𝑑𝑟𝑎𝑔𝑜𝑛 𝑓𝑙𝑜𝑤𝑒𝑟❁

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Athéna avait hâte, vraiment très hâte de ce qui allait se passer. Assise sur une chaise avec une dague entre les doigts, elle caressait la lame sous les yeux attentifs de Léo, qui ne bougeait pas du coin de la tente dans laquelle ils avaient décidé d'attendre Bastian. Il savait pertinemment que ce qui allait suivre allait forcément lui laisser une énième cicatrice, il n'était pas bête et s'attendait à ce que leurs agissements aient encore des répercussions sur leurs nuits à tous. Mais ils étaient entraînés pour ça, c'était leur boulot de trancher des gorges et éventrer quiconque se mettait en travers de la route de Jimin. Ils n'étaient pas dérangés par ça, juste quelque peu sonnés.

«Ils arrivent, je les entends.» murmura Athéna en soulevant son visage vers l'entrée de la tente qui ne laissait passer qu'une infime partie de la faible lumière du jour. L'ambiance était plutôt lourde, la nuit était en train de tomber plongeant petit à petit la forteresse dans l'obscurité.

Comme elle l'avait prévu, des pas de fers sur le sol résonnèrent contre les murs dépourvus de toit du château écroulé. Un sourire sadique étirait d'or et déjà ses lèvres lorsque ses hommes remontèrent leurs caches visage rouge et en soie, avant qu'elle ne suive le mouvement et recouvre elle aussi la partie inférieure de son jolie minoi.

«Cette pute va me le payer !» la voix grave et colérique d'un homme scia le ciel et quelques corbeaux qui étaient venus piocher de la chair des hommes morts s'envolèrent brutalement. Au travers de la petite faille de lumière dans sa tente, Athéna vit le visage énervé d'un Bastian accompagné d'une cinquantaine d'hommes, qui avançait en ordonnant aux autres d'interdire l'accès à certains de ses soldats.

«Putain, cette bâtarde les a tous tué.» siffla le cinquantenaire en crachant au sol. «Son père aurait dû laisser sa chienne de mère la noyer.» il hurlait presque ces atrocités sans prendre en compte que ses hommes le fixaient avec beaucoup de réticence dans les yeux. Ils n'étaient définitivement pas tous de son côté. Ce fou avait très certainement embrigadé certains jeunes de sa garde, influençables et apeurés à l'idée de lui désobéir.

Athéna fixait cette scène les jambes croisées, puis se révéla et tourna son visage vers les quelques prisonniers entassés dans le tente. Certains la regardèrent avec de la pitié dans le regard. Ils étaient terrifiés mais elle n'en avait que faire. Qu'ils crèvent d'un infarctus à se foutre la trouille, elle aurait moins de gens à trainer jusqu'à Thadée. Dans un mouvement souple et élégant, peut-être même un peu trop pour la situation, elle marcha alors en direction de l'entrebâillement sous les yeux de Léo qui suivait son déhanché attentivement.

Puis d'un coup, sa main attrapa le tissu et elle tira violemment dessus, alertant tout le monde dans la forteresse. Avec lenteur et beaucoup de calme, elle sortit de l'obscurité sous le regard de la ridicule armée face à elle. Bastian qui se tenait au devant de celle-ci cligna plusieurs fois des yeux, avant que la panique anime soudainement ses traits.

«A-Athéna !» il s'exclama en s'approchant d'elle avec le souffle court. Ses mains étaient tendus vers elle, il espérait très clairement qu'elle n'est rien entendu. «Tu es ici ! Merci d'avoir tué tout ces barbares ma grande !» il continua d'aller en sa direction, le pas lent mais surtout hésitant. Ses hommes baissaient la tête, ils n'étaient pas bêtes, ils savaient que cette démone au sang peut-être trop précieux n'allait pas l'accueillir gentiment. La fameuse "Athéna" n'attendait pas que les autres arrivent jusqu'à elle pour rien, elle n'était pas encore là par hasard.

«Je suis heureux de te voir. Toi et ta garde allez bien j'espère ?» Bastian était désormais juste face à elle, le visage hypocrite et tiraillé par la peur. Elle l'examina, encrant l'expression de cette pourriture dans son esprit. «Encore merci pour ton aide, je te suis vraiment reconnaissant d'avoir terrassé ces mal famés-» soudainement, il s'arrêta dans un son étouffé. Pendant une dizaine de secondes plus aucun bruit ne fusa autour d'eux avant que le bras d'Athéna ne recule violemment, décrochant un gémissement à Bastian.

𝑩𝒍𝒐𝒐𝒎ᴳᵘᵏᵏᵐᶤᶰ ᵀᵒᵐᵉ ¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant