𝟓𝟎❁𝑀𝑎𝑦𝑓𝑙𝑜𝑤𝑒𝑟❁

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Nord-est d'Orphée, vingt heures.

Le bruit de chaussures aux talons de bois claquant sur une pierre riche résonnait dans l'enceinte fortifiée de la base frontalière de Vindo, au nord du pays. Une longue chevelure corbeau valsait au rythme des enjambées d'une femme, svelte et élancée, recouverte par des habits pourtant simples et presque abîmés. Cette dernière, infiltrée dans le bâtiment depuis déjà plusieurs heures, observait les alentours ainsi que les pièces qui passaient sous ses yeux avec méticulosité. Ses yeux blancs tranchaient les murs puis les visages, attentifs aux moindres traits semblables à ceux d'un homme, un homme qu'elle désirait mort depuis déjà bien longtemps.

Sa fière figure s'accordait parfaitement avec la rapidité de son avancée dans le couloir, elle qui désirait faire face de toute sa grandeur aux quelques regards jugeurs de certains "mâles-famés", comme elle aimait les appeler. Une bande d'idiots et de brutes facilement chamboulés par la présence d'une femme et excessivement lourds de réputation.

Des soldats de basse division bourrés d'hormones et de fierté, entre autres.

Elle désirait donc plus que tout au monde avoir la paix durant son trajet, qui la menait de sa chambre jusqu'aux entrées et sorties des frontières nordiques.

«Ah, te voilà.» souligna un homme, aux cheveux bouclés, bruns et courts lorsqu'elle passa finalement une porte donnant sur un balcon, surplombant une immense salle de petits guichets. À ces derniers se trouvaient des soldats vérifiant et régulant les passages, avec étrangement, beaucoup de concentration.

«Me voici, oui.» acquiesça-t-elle en plaçant rapidement une mèche de ses cheveux lisses derrière son oreille. «Où en sommes nous ? Toujours personne en vu ?» elle demanda ensuite, ses yeux s'accrochant à ceux de son ami et cadet.

«Non.» murmura-t-il en soupirant. «Mais nous avons reçu une lettre en provenance de Junis, de la part de notre reine.» il nota tout de même.

«Une lettre ? Pour quoi faire ?» voulut savoir la jeune femme, tout en déposant une de ses mains blanches sur une des barrières qui la séparait du vide.

«Le groupe s'est déplacé dans une demeure de madame Jeon, comptant parmis ses résidents notre prince et le général.» avoua le garçon en jetant un coup d'œil sur un guichet où se trouvait un vieillard presque mourant.

Pauvre homme, pensa-t-il.

«En quel honneur ? Le plan était de rester à la forteresse d'Elmas.» nota la plus âgée avec une pointe de colère dans la voix.

«Question de sécurité. La forteresse n'était pas sûre, ce sont les mots de Madame.» il expliqua en soupirant à la vue du soldat prenant des heures à traiter les papiers du vieil homme, dont les jambes faibles semblaient peiner à le maintenir debout.

«Je vois.» acquiesça la jeune femme en reprenant son calme. «Sont-ils réellement en sécurité désormais ?» elle chercha à savoir, inquiète.

«Oui, ils le sont.» assura son cadet.

«Bien, continu comme ça, je te retrouve plus tard.» acquiesça-t-elle en désignant le vide à sa droite, et faisant évidemment référence au travail de surveillance de son soldat.

«À vos ordres.» souffla celui-ci, en reprenant son poste, alors que sa chef disparaissait à nouveau dans l'obscurité d'un couloir.

_____

Au château d'Oliv, la soirée était désormais bien entamée. Le ciel auparavant bleuté devenait de plus en plus noir, décoré de nombreuses étoiles, qui semblaient attirer inlassablement l'attention des enfants depuis plusieurs minutes déjà.

𝑩𝒍𝒐𝒐𝒎ᴳᵘᵏᵏᵐᶤᶰ ᵀᵒᵐᵉ ¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant