𝑩𝒍𝒐𝒐𝒎ᴳᵘᵏᵏᵐᶤᶰ ᵀᵒᵐᵉ ¹

𝟑𝟗❁𝑁𝑖𝑔𝘩𝑡𝑠𝘩𝑎𝑑𝑒❁

Le lendemain matin, tout semblait radicalement différent. Alors que la veille avait été rythmée par le pique-nique, le soleil et les rires, Jimin traversait maintenant des couloirs froids et sombres, l'air sérieux.

Réveillé depuis quelques heures déjà, -alors qu'il n'était que sept heures du matin- ses yeux rougis par la fatigue ainsi que ses pas engourdis résonnaient dans l'enceinte d'un bâtiment complètement différent de la forteresse d'Elmas. Autour de lui se dressaient d'immenses fenêtres mouillées par une fines pluie et tristement éclairées par une journée grisonnante, tandis que le vent qui soufflait en rafale sifflait dans les combles du toit au dessus de sa tête.

Derrière lui, assis sur sa chaise roulante et poussé par un garde, Jungkook le fixait avancer gracieusement malgré sa fatigue évidente. Celle-ci ne provenait pas d'un mauvais événement mais plutôt de leur journée épuisante de la veille, qui avait pris fin à plus de deux heures du matin. Autant dire qu'ils n'avaient pas vraiment apprécié devoir se lever à quatre heures, soit deux heures plus tard.

La raison de ce réveil prématuré ? L'arrivée d'une lettre en provenance du ministère de la justice.En effet, hier matin Jungkook était parvenu à envoyer un message à sa mère en complément des ordres qu'elle avait reçu de Léon et sans grande surprise, elle n'avait pas tardé à leur répondre.

Seulement, dans cette réponse amené par un de ses gardes personnel, elle leur avait très clairement demandé de se rendre au ministère dans les plus brefs délais. C'était donc pour cette raison qu'ils se retrouvaient entre les murs d'une immense bâtisse sombre, seuls et habillés dans de pauvres vêtements afin de passer inaperçu.

«C'est ici.» leur indiqua le garde qui se trouvait avec eux, une fois qu'ils firent face à une porte cachée au fond d'un couloir. Jimin stoppa le pas et attendit que l'homme pousse Jungkook jusqu'à lui, avant de lever sa main pour toquer à trois reprises. Un bruit de chaise raclant le sol résonna, suivit du bruit rythmé d'une paire de chaussures à talons claquant sur le sol, puis la porte s'entrouva.

«Vous êtes là...» susurra Daphnée, elle aussi habillée dans des vêtements à l'allure paysanne. Seules ses chaussures élégantes cachées sous sa longue jupe pouvait la trahir. «Je suis désolée de vous faire venir aussi tôt mais je ne me voyais pas attendre plus longtemps.» elle fit ensuite en s'écartant de l'entrée pour les laisser passer, avant d'ordonner à son garde de rester stationné devant la porte d'un mouvement de main.

Jimin fut donc le premier à mettre un pied dans ce qui s'apparentait être un vieux bureau poussiéreux, illuminé par une seule petite fenêtre condamnée par plusieurs gros barreaux de fer. Jungkook le suivit poussé par sa propre mère et il toussa quand il sentit l'odeur de renfermé qui flottait dans l'air.

«Que faisons nous ici ?» il demanda en calmant sa toux, tandis que Jimin prenait place sur un chaise installée devant le seul bureau meublant le lieu.

«Je ne voulais pas vous recevoir dans un endroit à la vue de tous, c'était beaucoup trop risqué. Personne ne connait ce vieux couloir, il est condamné depuis des années.» expliqua la ministre en prenant place en face d'eux après avoir poussé son fils à côté de Jimin. Celui-ci haussa d'ailleurs les sourcils et observa tout ce qu'il se trouvait autour de lui, pour finalement poser ses yeux sur le parquet abîmé et les murs humides qui l'entouraient.

«Cela explique l'odeur nauséabonde.» il gloussa en sortant un mouchoir en tissu de sa poche pour l'amener à son nez. Il inspira une grosse bouffée de son parfum puis le tendit à Jungkook.

«Oui excusez-moi, ce n'est pas très accueillant comme endroit.» nota la quarantenaire en plissant les yeux, gênée. «Mais c'est pour la bonne cause, j'ai de nouvelles informations très importantes à vous transmettre et je ne pouvais pas le faire par lettre, n'importe qui aurait pu l'intercepter.» elle reprit ensuite avec une mine plus sérieuse. Jungkook arrêta de s'imprégner de la douce odeur de Jimin alors qu'il écartait son mouchoir de son visage, raclant sa gorge pour reprendre son sérieux.