Chapitre 21 : La chimère

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Mon cœur palpitait, mes oreilles bourdonnaient et mes mains étaient moites. Une boule d'acide me tordait l'estomac et menaçait à tout moment de sortir. J'allais vomir mes tripes.

Peu à peu mais à une vitesse monstre, la peur me glaça le sang et m'enveloppa doucement contre elle dans une étreinte mortelle. Les civils hurlaient, les bombes explosaient, les immeubles s'effondraient, les flammes jaillissaient et je sentais encore le métal brûlant couler le long de ma colonne pour s'écraser sur mes reins.

Était-ce moi que j'entendais haleter difficilement comme ça ? Est-ce que j'étais en train de courir ?

À quel moment m'étais-je retrouvée dans cette situation ?

C'est un cauchemar.

Une main forte s'écrasa sans délicatesse sur mon épaule et je sursautais vivement.

- Oh ! Tu nous fais quoi là, Yumeko ? Bouge-toi si tu veux avoir ton permis, on a des civils à sauver ! S'exclama Hitoshi en me dévisageant. C'est pas le moment de paniquer, ajouta-t-il sévèrement.

Je n'étais pas dans la fosse et je n'étais pas en train de brûler. Nous étions au stade national de Takoba, en pleine simulation d'attentat pour obtenir notre permis provisoire. Je ne devais pas me laisser aller dès que quelque chose me rappelait l'organisation.

Je frottais vigoureusement mon visage avec les paumes de mes mains et fronçais les sourcils avant de fixer droit devant moi avec détermination.

- Pardonne-moi, j'ai eu une hallucination. Allons-y !

Je m'élançais en direction de deux immeubles effondrés qui étaient entrés en collision durant leur chute, Hitoshi sur mes talons. Un hurlement nous alerta non loin de notre position et on se précipita dans sa direction. La zone était particulièrement sensible à nos mouvements. Un seul faux pas de notre part et tout s'écroulait comme un château de cartes. Ce n'était donc pas le moment de se laisser distraire et de blesser une potentielle victime.

Un deuxième hurlement au fond des décombres nous attira et on se précipita. Malheureusement, nous ne pouvions pas voir la civile qui était sûrement coincée derrière deux pans de murs effondrés.

- Comment peut-on faire ? Se demanda Hitoshi à voix haute.

J'observais la disposition des lieux et une idée me traversa l'esprit.

- J'ai une idée, viens avec moi !

Je m'enfonçais dans un des deux immeubles détruits et escaladais un dédale de blocs de bétons tombés dans tous les sens. Hitoshi me suivait, silencieux, m'accordant sa confiance.

Arrivés en hauteur, je trouvais bel et bien ce que j'avais vu en observant les lieux depuis l'extérieur. Un trou béant dans le sol nous permettrait de récupérer la victime depuis l'étage.

- Je ne m'étais pas trompée. Hitoshi, ce que je te propose c'est que tu me fasses descendre en bas avec tes bandes de capture, que je récupère la personne coincée en dessous et que tu nous remonte. Qu'est-ce que t'en penses ?

- Ça se tient, dit-il en opinant du chef.

Il retira rapidement les bandes blanches autour de son cou et je me rapprochais de lui. À la hâte, mon camarade attacha promptement celles-ci autour de ma taille en gardant une grande longueur dans ses mains.

Je m'avançais jusqu'à la crevasse et m'assit à son bord, légèrement angoissée.

- Oï, Yumeko.

- Oui ?

Je me retournais et croisais le regard confiant d'Hitoshi.

- Tu peux me faire confiance, je ne vous laisserais pas tomber.

CRIMSON 「MHA - Todoroki Shoto x OC」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant