CRIMSON ｢MHA - Todoroki Shoto x OC｣

Chapitre 61 : Les corbeaux

- Putain de merde, Kirishima !!

Et pour la énième fois, je sursautais lorsque Bakugo plaqua ses mains sur la table.

- Désolé Bakugo, s'excusa encore le rouge, embarrassé devant la comédie de son ami.

- Non t'as pas d'excuses, merde ! Pourquoi tu t'es pas donné à fond ?! Je suis pas assez fort pour que tu te serves de ton Unbreakable, c'est ça ?! Ton pote d'alter il s'en est servi contre ce fumier de Double-Face ! Alors pourquoi tu l'as pas fais ? Tu te fous de ma gueule ?!

Kirishima se massa nerveusement la nuque, ne cherchant même plus à lui donner d'explications à ce stade. Bakugo était dorénavant plus à s'énerver tout seul à côté de nous qu'à réellement s'en prendre à son ami.

Ce qui mettait l'explosif si hors de lui, c'était «la connerie stupide de Kirishima». En effet, ces deux-là avaient disputé un match juste après celui de Todoroki. Et au grand dam de Bakugo, qui était toujours dans l'objectif d'être le meilleur dans absolument tout, le rouge ne s'était pas servi de sa capacité extrême de durcissement.

Nous étions donc à la fin de la pause déjeuner, soit une bonne heure après le combat, et Bakugo n'était toujours pas passé à autre chose. Alors qu'il avait tout donné dans un combat d'égal à égal avec celui qui était probablement le plus proche de lui dans toute la classe, son adversaire n'avait pas joué sa meilleure carte. Sa victoire lui restait donc en travers de la gorge et depuis, l'explosif n'arrêtait pas d'hurler des horreurs à qui voulait bien les entendre.

Il manqua encore une fois de me provoquer une crise cardiaque en tapant du poing juste à côté de mon plateau, sur la table que toute notre classe partageait à la cantine de Lunch Rush. Si jusque là je ne m'étais mêlée de rien de peur de me faire encastrée dans le mur du self, mes nerfs explosèrent en même temps que sa dernière invective, sans clin d'œil mal placé aux capacités du blond.

Agacée, je plaquais brutalement mes baguettes contre mon plateau, sans rien dire, juste suffisamment fort pour lui rappeler que monsieur était juste à côté de moi et que depuis tout à l'heure, j'avais vu ma vie défiler devant mes yeux pratiquement autant de fois que Kirishima.

Celui-ci fut d'ailleurs encore plus gêné devant ma réaction, assit juste à ma diagonale gauche et en face de l'explosif.

- Désolé Yumeko, s'excusa-t-il d'un petit sourire mal assuré.

- Pas de soucis.

- T'as un problème, le fantôme ? Fulmina Bakugo d'une voix sombre.

Je me levais et nos regards se croisèrent l'espace d'un instant, juste le temps qu'il faut pour qu'on s'assassine mutuellement dans nos têtes.

- J'ai terminé, prévins-je tout de même Momo.

- D'accord, je te rejoins dans cinq minutes.

Je pris mes affaires pour débarrasser mon repas et entendis les aboiements de Bakugo jusqu'à la sortie de la cantine. Quand j'eus enfin mis un pied dehors, un soupir de soulagement décoinça inconsciemment mes nerfs tendus. Le blond nous avait tous plus ou moins mis la pression et je ne parlais même pas de ce que s'était mangé Midoriya. Une seule remarque de sa part et Bakugo l'envoyait toujours paître les pissenlits bien loin.

Sérieusement, ce qu'il pouvait être agaçant parfois.

Toutefois, une petite partie de moi le comprenait. Il s'était attendu à disputer un match à égalité et non pas complètement asymétrique. Kirishima n'avait pas utilisé l'Unbreakable et jusque là, cette technique était connue comme étant sa plus puissante. Alors pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Pourquoi avait-il perdu sa chance de participer au championnat ?