Mes paupières étaient lourdes, mon corps engourdi et ma bouche pâteuse. Je bougeais un peu, minimement, sentant le frottement des draps contre mon corps et le moelleux du lit sur lequel je me reposais. Je gardais les yeux fermés. Mon corps n'avait jamais ressentit un tel épuisement. Au milieu de ce brouillard, j'entendis des voix s'agiter autour de moi.
- Un bilan catastrophique...
- Commotion cérébrale, multiples fractures des doigts de la main, ongles de pieds arrachés, tibia gauche en bouillie, métaux insérés entre la rotule et le fémur, plaies nombreuses, tendons sectionnés...
- Comment a-t-elle fait pour tenir debout...
Je les entendais, sans pour autant discerner les grandes lignes de leur discussion. L'écho de leurs voix faisaient vriller douloureusement mes tympans. Mais plus que de la douleur, le cocon de confort dans lequel j'étais et l'immense fatigue que je ressentais m'attirèrent à nouveau dans les méandres profondes du sommeil.
C'était un sommeil sans rêve. J'étais totalement absente de mon corps et de ma conscience. Une entité sans nom ni visage, perdue dans le noir sans retrouver mon chemin.
J'errais longtemps dans les ténèbres. Ici, je ne ressentais ni haine ni chagrin, ni joie ni bonheur.
Une parfaite coquille vide.
Je savais qu'il fallait que j'en profite, que je profite de cet état de léthargie totale car le monde extérieur n'était pas aussi paisible. Je savais que quelque chose allait me tomber dessus prochainement sans réellement savoir ce que c'était.
Tout doucement, quelque chose me tira à nouveau de cet état d'inconscience, me ramenant à la surface, à la vie réelle. Alors, mes paupières trouvèrent enfin la force de s'ouvrir. La lumière fut d'abord si aveuglante que je les refermais péniblement. Puis, lentement, je clignais des yeux plusieurs fois pour m'y habituer.
Mes sens revinrent progressivement. D'abord la vue, j'étais dans un hôpital ou une infirmerie. Les murs étaient blancs crème et la couverture qui me recouvrait était bleu pâle.
Ensuite le toucher, cette même couverture était étonnamment rugueuse. Mon corps entier était recouvert de bandages jusqu'au bout des doigts et un masque à oxygène m'aidait à respirer correctement.
Puis le goût et l'ouïe, ma bouche était désagréablement pâteuse et j'entendis le raclement d'une chaise à ma droite. Ma nuque étant complètement ankyloser, je ne pus que diriger mon regard sur la petite silhouette qui prit place à mes côtés.
Un petit être à mi-chemin entre un ours et une souris, le pelage blanc et habillé d'une chemise me regardait. Une large cicatrice barrait son œil mais il n'était pas du tout effrayant.
- Bonjour Yumeko, l'entendis-je dire. Je suis Nezu, tu te souviens de moi ?
Ah oui, le principal.
Je voulus lui répondre, mais seul un râle rauque s'échappa de mes lèvres, aussitôt étouffé par le masque en plastique.
- Ne te force pas voyons, dit-il en accompagnant ses paroles de petits gestes.
Il est vraiment petit quand même...
- Je vais essayer de répondre aux questions que tu dois sûrement te poser. Tu es de retour à Yuei et tu te reposes actuellement à l'infirmerie. Tu as d'abord fais un tour à l'hôpital mais au vu de tes nombreuses blessures, nous avons demandé à te reprendre en charge pour que Recovery Girl te soigne sans causer trop de séquelles.
Il est minuscule quand on le regarde comme ça...
- Tu as vécu des choses difficiles, mais maintenant tu es en sécurité ici. Alors prend le temps qu'il te faut pour guérir et récupérer toutes tes forces.
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CRIMSON 「MHA - Todoroki Shoto x OC」
Fiksi PenggemarLibérée d'une organisation secrète et mystérieuse, Yumeko a quatorze ans lorsqu'elle est recueillie par une célèbre héroïne. Deux longues années plus tard, celle-ci la pousse à intégrer une école d'élite qui forme les super-héros pour que l'adolesce...