CRIMSON ｢MHA - Todoroki Shoto x OC｣

Chapitre 53 : Album

Point de vue externe

Ce fut seulement lorsque Yumeko trouva le sommeil que Todoroki quitta sa chambre, refermant précautionneusement la porte derrière lui. Il prit soin de lui laisser le récipient de soupe pour qu'elle puisse continuer d'en boire et guérir un peu plus vite.

Depuis des jours, il trépignait d'impatience de la voir ou ne serait-ce que de lui parler, et ne s'avouait pas qu'il mourrait d'envie d'appuyer sur le petit voyant vert de son smartphone. Et enfin, lorsqu'il avait osé, il ne s'était pas attendu à ce qu'elle soit tombée malade. Mais cela ne l'étonnait pas vraiment. Elle n'avait pas été très en forme le dernier jour du camp, très certainement à cause de son escapade dans la neige qui avait dégénéré.

La voir dans un tel état, le teint livide, les cheveux ébouriffés et le front brûlant de fièvre ne lui avait pas plu du tout. Il n'avait eu qu'une envie : la prendre dans ses bras quitte à tomber malade à son tour et passer tout son temps avec elle. Mais il devait être raisonnable et ne pas laisser ce genre de pensées étranges et farfelues lui dicter sa conduite.

Il n'était pas un de ces adolescents qui ne réfléchissaient qu'à travers les ardeurs de leurs hormones.

Lorsqu'il descendit les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée, enfilant son manteau avant de sortir, il trouva sa professeure d'Art Moderne assise sur le sofa du salon, fredonnant dans son coin. Totalement déstabilisé d'être dans la même maison que cette femme, il entreprit de quitter silencieusement le domicile. Cependant, les escaliers qui grincèrent atrocement sur les dernières marches ne furent pas de cet avis.

Midnight se retourna, un sourire béant sur le visage.

- Oh, Todoroki ! Viens par là, un peu !

Il déglutit difficilement.

- Professeure Midnight, je ne pense pas que ce soit une bonne idée que je reste ici trop longtemps.

Un rire clair s'éleva dans la pièce alors que la jeune femme se décala sur le côté en invitant le garçon à s'asseoir.

- Nous ne sommes pas à l'école, appelle-moi Mademoiselle Kayama !

- Mademoiselle ?

- Je n'ai pas l'âge d'être appelée madame, laisse-moi profiter de ma jeunesse, voyons.

Une sueur froide lui hérissa l'échine et il se sentit tout de même obligé de prendre place à ses côtés. Il n'avait pas vraiment envie de l'énerver et n'avait aucune obligation de rentrer chez lui pour le moment. Il remarqua alors bien vite ce qu'elle était en train de faire et fronça les sourcils, intrigué.

- On ne va pas se le cacher plus longtemps, jeune homme. Tu sors avec ma petite et j'étais en train de regarder ce vieux bouquin retrouvé dans un placard, je suis certaine qu'il y a quelques trucs qui vont t'intéresser !

Todoroki s'étouffa tout seul lorsque la jeune femme évoqua le «sortir avec», alors que rien d'officiel n'avait été confirmé entre lui et Yumeko. Il ne voulait pas précipiter les choses, même s'ils s'étaient plus ou moins avouer ce qu'ils ressentaient tous les deux. Au fond de lui, il avait toujours ce sentiment de vouloir la protéger de tout ça et c'est pour cela qu'il n'avait rien fait d'autre pour se rapprocher d'elle.

Cependant, plus que cet espèce de malentendu que s'était fait sa professeure, l'attention du jeune homme se porta sur l'album photo dont elle tournait les pages. Il n'aurait jamais imaginé que cette femme conserverait de tels objets à souvenirs et il fut quelque peu surpris que celui qu'elle observait était dédié à sa camarade.

Un nouveau rire le tira de ses pensées alors que Nemuri revint à la première page du livre.

- Regarde ça Todoroki, c'est la première photo que j'ai réussis à prendre d'elle. Quand je lui ai appris l'existence de l'appareil photo, elle a tout de suite refusé que je la prenne. Elle n'était pas rassurée que je possède une représentation matérielle d'elle.