Ma décision était prise.
Bakugo avait totalement raison et il était temps que je confronte ces problèmes une bonne fois pour toute.
Le lendemain de notre altercation, j'eus toute la journée pour y réfléchir et j'en étais venue à une seule et même conclusion : il n'y avait qu'un seul moyen d'y remédier. J'avais attendu jusqu'au soir pour être sûre de moi et il était maintenant temps de faire bouger les choses. Cela allait être dur, très dur, voire même impossible, mais il n'y avait pas d'autre choix. Il n'y avait pas d'autre solution.
Alors, c'est avec toute la détermination du monde que je sortis de la salle d'étude à la recherche de Psychic.
Je la trouvais rapidement à l'extérieur, dans le jardin des glycines. La vieille dame semblait profiter des quelques rayons de soleil pour admirer les fleurs. Elle jouait d'un instrument à corde que je ne connaissais pas. Toutefois, la musique qui s'en dégageait était si nouvelle pour moi qu'un long frisson d'excitation me galvanisa encore plus, ravivant cette envie mordante de confronter l'héroïne. Seule au milieu des mille-et-une couleurs du jardin, le spectacle qui se déroulait devant moi était si incroyable que mes mains en frémissaient.
Je n'osais la déranger dans cet instant que la vieille héroïne s'accordait. Elle était si tranquille, là, dans le scintillement des dernières lumières alors que la neige de nuit commençait déjà à tomber sur son chignon grisé.
La mélodie caressait mes oreilles de son pétillement magnifique.
J'étais bien loin d'avoir cerné cette femme. Si au début elle m'avait paru effrayante et dépourvue d'empathie, je voyais en elle un mystère que je ne pourrais jamais comprendre. Et peut-être que personne ne le pourrait, d'ailleurs. Elle était si énigmatique que bon nombre de mes questions à son propos resteraient à jamais sans réponses.
Le pincement des cordes termina sur une dernière note et la musique prit fin.
- Approche jeune fille, viens t'asseoir.
Sa voix tremblotante de vieille dame résonna en moi suffisamment fort pour que mes jambes bougent inconsciemment jusqu'à elle.
- Connais-tu le nom de cet instrument ?
Je secouais silencieusement la tête, n'ayant pas la moindre idée de quoi il s'agissait. Elle se racla la gorge et un maigre sourire vint retrousser la commissure de ses lèvres.
- Ceci est l'instrument des geishas, jeune fille, on l'appelle le koto.
- La musique était magnifique, je n'ai jamais entendu une chose pareille. Vous pincez les cordes avec vos petits trucs en plastique là ?
Un rire franc s'éleva dans les champs de fleurs alors qu'un nouveau frisson me hérissa l'échine. Vraiment, cette femme allait se tuer à rigoler de cette manière.
- Ce sont des onglets en ivoire ma fille, pas des trucs en plastique.
Je me renfrognais discrètement.
Encore la même chose, je passais pour une idiote finie aux yeux de tout le monde décidément. Ce n'était pas faute d'avoir vécu dans un trou à rat pendant une dizaine d'année, ma parole !
- Tu es en train de t'énerver, constata la vieille dame.
- Vous lisez les gens en permanence ?
- Non, tu as parlé à haute voix.
J'avalais ma salive de travers.
J'avais une fois de plus parlé sans m'en rendre compte et cela devenait une fâcheuse habitude. La dernière fois, j'avais finis dans la chambre de Todoroki à cause de ça et j'en étais encore embarrassée. Bien souvent, j'étais la seule responsable de ce genre de situations. Je m'empêtrais moi-même dans ces moments très gênants et je ne savais même pas quoi répondre à l'héroïne.
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CRIMSON 「MHA - Todoroki Shoto x OC」
FanfictionLibérée d'une organisation secrète et mystérieuse, Yumeko a quatorze ans lorsqu'elle est recueillie par une célèbre héroïne. Deux longues années plus tard, celle-ci la pousse à intégrer une école d'élite qui forme les super-héros pour que l'adolesce...