CRIMSON ｢MHA - Todoroki Shoto x OC｣

Chapitre 63 : Prélude

- Je n'en reviens toujours pas.

- De quoi ? D'avoir battu Tokoyami ?

Je hochais la tête.

Non, vraiment, je n'arrivais pas à y croire. Franchement, je ne savais pas si je devais m'en réjouir ou non. J'en avais clairement bavé d'envie de cette victoire, mais maintenant que j'avais réussis à intégrer l'équipe officielle, j'allais devoir considérablement m'améliorer pour être au niveau requit par le Championnat Inter-Lycées.

Et visiblement, Kyoka en avait ras la casquette de m'entendre ressasser les mêmes choses en retirant mes nombreux bandages. Elle les déroulait un à un, lentement et en m'écoutant jacasser sur les mêmes choses.

Sur le sofa d'à côté, Mina ouvrit une canette de soda et la déposa sur la table devant moi.

- Merci.

- Pas de soucis. À part ça, tu te sens mieux ?

J'acquiesçais silencieusement.

Sans les bandes, j'allais pouvoir dormir tranquillement cette nuit. J'en étais impatiente et ne tenais plus en place, me dandinant comme un ver au grand dam de Kyoka qui n'en pouvait plus de mon agitation. Depuis ma victoire avec Tokoyami, j'étais une véritable boule de nerfs à moi toute seule et mon amie commençait vraiment à fatiguer.

Les filles s'étaient installées autour de la musicienne et moi dans la salle commune tandis que cette dernière me venait en aide. Tsuyu et Ochaco étaient aussi revenues rafistolées de partout après leur affrontement. Ce qui était adorable, c'était leurs petites mines bouffies et recouvertes çà et là de pansements. Elles ne semblaient même pas s'en incommoder et portaient toutes les deux de grands sourires, visiblement heureuses du dénouement de cette épuisante journée.

Nous étions tous morts de fatigue et même Kirishima, à ma droite et qui s'était incrusté ni vu ni connu, semblait fusionner avec le canapé. À l'instant même, si je n'avais pas su que c'était lui, je l'aurais probablement prit pour une limace géante qui reposait de tout son long sur le sofa.

Ses longs cheveux écarlates étaient retombés et encadraient son visage fatigué d'un magnifique rouge flamboyant. Le jeune homme avait les yeux fermés, les pieds avachis sur la table basse et sa tête reposait, inerte, sur le dos du canapé.

- Tout va bien, Kirishima ?

Il lâcha un long soupir avant de lever le pouce en l'air, visiblement trop éreinté pour me répondre. Cependant, le claquement de la porte d'entrée fit trembler tous les murs de l'internat et le fit bondir de surprise.

- Faites place, bande de puceaux !

À cette voix que nous ne connaissions que trop bien, je me frappais le front intérieurement. Sans même avoir besoin de me retourner, je savais qu'elle était entrée.

On entendit les talons de Nemuri résonner dans toute la pièce jusqu'à ce qu'elle arrive au salon et me repère au milieu des autres.

Au final, mes camarades de classes avaient fini par s'habituer aux irruptions soudaines de Nemuri, ou de Midnight nous ne savions pas vraiment, à n'importe quelle heure pour venir me voir. Certains s'en amusaient et faisaient même la discussion tandis qu'elle prenait un malin plaisir à m'embarrasser devant eux. Tandis que d'autres, comme Aizawa qui bien évidemment ne montrait plus signe de vie à cette heure de la journée, ignorait simplement sa présence et vaquaient à leur occupation.

Or ce soir, il me semblait que quelque chose clochait.

Et mes doutes trouvèrent confirmation lorsque son visage se fendit tout à coup d'un rictus terrible dont je ne compris absolument pas le motif. Elle s'approcha rapidement et s'immisça ni plus ni moins entre le rouge et moi, l'air bien trop joyeuse pour qu'il n'y ait pas anguille sous roche.