CRIMSON ｢MHA - Todoroki Shoto x OC｣

Chapitre 44 : Confession

Nous y voilà.

J'étais de retour dans cette crevée de l'espace-temps où rien ni personne ne semblait manifester sa présence. Il faisait encore sombre et je savais dorénavant qu'il n'y avait rien à distinguer dans ce maudit trou à rat. Je ne savais même pas si nous pouvions appeler cela un "lieu". Il n'y avait aucunes frontières à ces ténèbres et je soupçonnais même que j'étais celle à en définir les limites. Peut-être que ce monde se créait et s'étendait à partir de mon corps pour point zéro.

Combien de fois avais-je mis les pieds ici ?

C'était de toute manière incalculable. Entre les rêves et les cauchemars ou les manifestations de Psychic, tout portait à croire que cet endroit était le lieu où j'atterrissais à chaque fois que je n'étais pas consciente. Et si c'était bien cela... Alors pourquoi était-ce si vide et obscur ?

Je savais que j'étais dans l'introspection de l'héroïne mais ne savais quoi faire maintenant que j'y étais. Si son pouvoir permettait en effet aux gens de se découvrir l'âme et l'esprit, alors qu'était le but de ma présence ici ?

Que devais-je faire pour sortir de ces abysses sans la main d'Hisobe ?

J'entrepris alors de marcher. Tout d'abord d'un pas peu assuré, il n'y avait pas de sol après tout, mais je n'étais pas prise d'une sensation de léviter. Puis, je m'habituais au néant et à l'absence des choses. Je continuais de tracer mon chemin, sans savoir où aller, sans même savoir si je marchais vraiment. Mais je continuais. S'il y avait bien une chose que Yuei m'avait apprit, c'était qu'il fallait avancer, quoi qu'il en coûte.

Alors j'avançais.

Très honnêtement, j'étais fatiguée de cet endroit. Je savais que j'en étais l'origine, mais la seule chose que je voulais, c'était qu'on me laisse enfin tranquille. En paix. Qu'on me laisse me reposer et vivre. De toute évidence, je savais qu'en étant ici j'allais devoir me confronter à quelque chose. C'était ainsi que fonctionnait Psychic. Elle incitait les cibles de son alter à faire face à leurs problèmes de cette manière.

Et j'avais raison. À peine quelques instants plus tard, je sentis une lourde présence derrière moi. Il était temps d'affronter la bête, mais je ne savais pas si j'en étais capable. À l'instant même où je me retournerai, je rencontrerai forcément mes pires cauchemars. Et bien souvent, ceux-ci s'apparentaient à la Mort en personne. Seule dans cet endroit, je perdais toujours mes moyens la plupart du temps. Et je ne me trompais guère. En faisant volte-face, je tombais nez à nez avec Benji Gomon, le bourreau sanguinaire. J'eus un mouvement de recul, par pur réflexe de défense.

Cependant, quelque chose attira mon attention.

Son visage était considérablement déformé.

De la même manière qu'Hisobe, ses globes oculaires n'étaient plus que deux grands trous béants et à cela s'ajoutait la vision d'horreur d'un sourire lui fendant les joues jusqu'aux oreilles. Or, il ne semblait pas me voir. Peut-être parce qu'il était dénué d'yeux, il semblait guetter le moindre de mes mouvements au son que ceux-ci produisaient. Il était à l'affût, s'il entendait le simple froissement de mes vêtements, j'étais finie.

Je me figeais sur place.

Sans bouger, le géant ne me voyait pas.

- Hé, dis gamine, viens par là, qu'on s'amuse un peu !

Un rire gras le brûla jusqu'au fond de la gorge alors que je remarquais enfin ce qu'il portait dans sa grosse main poilue : son arsenal de torture. Il était prêt à me détruire une fois de plus et j'eus envie de vomir le reste de mon estomac.

Il était hors de question que cet homme pose la main sur moi.

- Aller, viens... On va s'amuser un peu, rien qu'un peu gamine...