Chapitre 45 : Les plaies du cœur

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Le nez plongé dans une montagne de cahiers à n'en plus finir, je pensais sérieusement que c'était ici que j'allais rendre l'âme. Tout d'abord, il y avait les leçons d'Aizawa qui n'en finissaient pas et qui avaient déjà eu raison de mes derniers neurones en état de fonctionnement. Ensuite, un mal de ventre aiguë me tiraillait les entrailles. Mon abdomen me donnait l'impression d'être transpercée de toute part et j'étais certaine que je n'allais pas tarder à vomir tout mon repas sur les affaires du pauvre Kaminari en face de moi.

Et il l'avait bien remarqué. Déjà très peu attentif aux cours que le professeur lui donnait, il passait le plus clair de son temps à gribouiller sur ses feuilles plus que de les étudier.

Cela faisait cinq minutes. Cinq longues minutes que le garçon me dévisageait, sur le qui-vive, prêt à parer tout ce que je m'apprêtais à dégobiller.

- Ne me vomis pas dessus Yumeko, je t'en prie, ne me vomis pas dessus.

Il était carrément en train de se cacher derrière un classeur, complètement terrifié.

- Va aux toilettes je sais pas, mais fais quelque chose !

- Tu es malpoli Kaminari, le reprit Kyoka, ne daignant même pas lever le regard sur le garçon.

- Nan mais tu l'as vu ou quoi ? On dirait qu'elle va gerber d'un instant à l'autre !

Je n'écoutais même plus les inepties du blond. Je savais très bien que Kyoka gérait les bêtises des garçons de la classe mieux que personne, Kaminari n'y faisant évidemment pas exception. Toutefois, c'est sur moi que l'attention de la jeune fille se dirigea, visiblement inquiète quant à mon état de santé.

- Tu as besoin de quelque chose ? Me demanda-t-elle.

Je secouais juste la tête avant de m'affaler sur la table, provocant un bazar monstre lorsque toutes mes affaires s'échouèrent par terre.

La veille, j'avais planté Todoroki dans le jardin, en pleine panique. Je ne savais pas ce qui m'avait prit de me rapprocher de lui à ce point alors que je m'étais depuis longtemps faite un point d'honneur à ne pas dépasser les limites. Pourtant, le garçon avait une fois de plus fait naître en moi des sentiments bien compliqués. Je mourrais d'envie de retourner dans son étreinte et d'y rester aussi longtemps que possible.

Mais tout cela était incompréhensible.

J'avais juste envie de m'arracher les cheveux, là, maintenant, mais Kaminari piquerait certainement une crise cardiaque. Je ne comprenais tout bonnement pas le comportement du bicolore envers moi. Il était présent à chaque fois que j'avais besoin d'aide. C'était très rassurant évidemment, mais lorsque je commençais à y réfléchir après coup, tout cela n'avait pas de sens.

Enfin si, il y en avait un.

Mais je ne voulais pas le comprendre. J'étais effrayée et déstabilisée. À mes yeux, chaque petite attention du garçon était décuplée de sens et je ne pouvais refréner les ardeurs de mon cerveau qui s'imaginait immédiatement tous les scénarios possibles et imaginables.

Quelque chose au fond de moi voulait que cela ait du sens.

Nemuri m'avait expliqué ce qu'étaient les sentiments réciproques. De ce fait, si je suivais la logique de ses dires, il était possible que le bicolore ressente peut-être plus de choses pour moi que je ne le pensais. Malheureusement, cela n'effaçait pas le fait que j'aimais le même garçon que mon amie.

Quand bien même j'essayais depuis toujours de tenir les raisonnements les plus rationnels, il y avait des choses qui restaient insensées à mes yeux. Nemuri m'avait apprit à réfléchir lorsque j'étais sortis de ma grotte mais visiblement, tout ne passait pas par la réflexion.

CRIMSON 「MHA - Todoroki Shoto x OC」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant