Chapitre VIII (partie 1): Le soleil brille trop fort

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Adelheid

Ce que ma campagne natale pouvais me manquer parfois. Enfin pas que la campagne d'ailleurs, ma mère, ma grand-mère et puis tout mes petits frères et sœurs. Ici, les saisons n'ont pas tellement de couleur, bien sur le temps change au fils des jours, mais sans nature comment voir les saisons défiler ?

Bientôt, ce serait l'anniversaire de mademoiselle Ambre. Elle aurait 16 ans, les Leward avaient décidés d'organiser une grand fête pour l'occasion. Je ne saisissait pas bien les raison qui les avaient poussés à faire cela pour leur nièce, mais le fait était qu'ils fallait qu'elle prenne des cours de danse. Je me souviens bien de ce que monsieur Francis avait dit ; « Et donc, j'imagines que l'on ne vous a pas appris à danser dans votre ferme, après tout, ce n'est pas le genre des paysans de se rendre à des galas ». Et ils avaient tous ris aux éclats. Ça aussi, je ne comprenais pas, cette façon qu'ils avaient de toujours prendre la jeune fille pour cible.

Toujours était-il que d'après eux elle devait apprendre les uses et coutumes de sa nouvelle vie à la perfection, et qu'il n'était plus question qu'elle se contente de figurer chez eux comme elle le faisait depuis des mois. C'est là que Mademoiselle Sybille, la gouvernante qu'ils avaient engagé entrait en jeu. Elle était arrivée ici au début du mois de février et avait pour mission d'apprendre les bonnes manières afin qu'elle devienne une parfaite jeune fille du monde.

Son arrivée fut d'ailleurs pour le moins tourmentée, je crois que Matthieu n'a pas vraiment apprécié qu'un membre du personnel se permette de lui dire de monter ses valises et de lui donner des ordres :

-    Mademoiselle, ici c'est moi le Majordome, disait-il, alors c'est encore moi qui prend les décisions.

À ces mots, elle s'était contenté de tourner furtivement la tête pour le fuir dédaigneusement du regard. Elle se croyait au dessus de nous, et sûrement que dans les faits elle l'était, mais elle avait l'insupportable habitude de nous traiter comme des moins que rien.

-    Et donc, je mange, moi la gouvernante à la table des domestiques ? Avait-elle dit le premier soir.

Sa présence avait laissé un silence froid autour de la tablée d'habitude si animée. Marie s'était contenté de servir, le poing empli de colère et Matthieu n'avait même pas levé les yeux de son journal. Les tension étaient plus que palpables.

Quand à ses relations avec Ambre, elle étaient plus que tendues, enfin je suppose que c'était Mademoiselle Sybille qui se tendait toute seule au vu du tempérament de ma maitresse. La première fois qu'elle se sont vues, Mademoiselle Ambre s'était contenté de l'ignorer totalement alors qu'elle se tenait à côté , dans sa chambre pendant que je la coiffais. J'ai du retenir mes rires tant les scène était surréaliste :

-    Bonjour Mademoiselle, je me présente, Sybille Henricksen, c'est moi qui aurait l'honneur de vous servir de gouvernante jusqu'à votre mariage.

Ambre impassible s'était contenté de se parfumer, sans même prêter attention à l'intrusion qui venait de se faire dans sa chambre.

-    Hum, hum s'exclamait-elle, comme pour signifier sa présence.

Cette fois ce fut les boucles d'oreilles que la jeune fille tentait d'assortir à sa tenue au lieu de lui accorder ne serait-ce qu'un regard. Elle était peut être insolente, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que ce n'était que le revers de la médaille pour Mademoiselle Sybille, et qu'elle l'avait pressentis.

-    Bon, et bien puisque je vois que vous ne daignez me répondre, je vais aller en parler à votre mère. On m'avait bien dit que vous étiez un cas difficile, mais je n'avais pas imaginé que cela puisse être à ce point !

L'absenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant