Chapitre XI (part. 2): Les débuts sont souvent déguisés en de douloureuses fins*

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Adelheid

-    Je rêve ou c'était Henry Spencer à vos côtés, Ambre ?! Hurla Madame Leward.

Mademoiselle Ambre venait à peine de rentrer, le sourire aux lèvres, le rose aux joues. Sa joie pourtant, s'était dissipée instantanément à la vue de Madame Leward.

-    Comment osez vous encore sourire, Ambre ?! Continua-t-elle en se rapprochant dangereusement de sa nièce.

Je commençais à avoir l'habitude de ce spectacle, des reproches infondés, c'est comme si les Leward s'amusaient à faire passer leur haine sur leu pauvre nièce, qui en plus de n'avoir rien fait, ne se tenait que rarement en position de provocation.

-    Dois-je une énième fois vous rappeler la position dans laquelle vous êtes ?! Sans la charité de mon fils vous n'êtes rien ! En êtes vous seulement consciente ?!

Madame Leward saisis la jeune fille par le menton alors que cette dernière soutenais toujours le regard, impassible. Je ne pouvais plus le supporter. Je ne pouvais plus supporter de voir Mademoiselle Ambre se faire ainsi violenter par sa propre famille. Cette vue m'étais plus qu'insupportable.

-    Baissez les yeux ! Gronda l'horrible femme.

Elle leva la main, s'apprêtant à la gifler, encore. Mais une pulsion incontrôlable me traversa :

-    Arrêtez !! Arrêtez ça !

La maîtresse de maison se tourna vers moi, relâchant mollement sa victime, furieuse.

-    Adelheid ?! Comment osez vous ?!

-    Et vous, continuais-je le regard rué au sol, comment osez vous lever ainsi la main sur votre propre nièce ?

Ce n'étais pas moi qui parlait, c'était ma colère. Cette rage refoulé depuis près d'un an. Elle émanait, jaillissait de tout mon être, ne trouvait plus ses limites, se heurtait aux parois de mon crâne. Les yeux de la femme s'était figée, elle me regardait avec cet air outré que prennent souvent les gens de son rang.

-    Vous voulez que je vous dises ? Dis-je en retenant un rire nerveux naissait. Vous n'êtes qu'une pauvre mégère, une larve qui essaie d'essuyer ses crimes et ceux de son fils en rampant dessus, encore et encore. Vous espérez quoi au juste ? Vous voulez que Mademoiselle Ambre soit malheureuse toute sa vie ? Vous espérez que comme ça elle sera plus malléable ? Que dans son malheur elle vous sera reconnaissante ? Mademoiselle déteste son cousin plus que quiconque au monde et à cause de vos complots scandaleux, elle se retrouve pieds et poings liés. Pourtant vous savez ce que c'est, n'est ce pas ? D'être marié à un homme que l'on n'aime pas ? Vous êtes donc pourrie jusqu'à la moelle à tel point qu'il ne reste en vous once d'empathie ?

La lucidité me revint soudainement. J'avais la sensation d'avoir signé mon arrêt de mort en quelques secondes seulement. Je pensais tout ce que je venais de dire bien entendu, mais j'avais manqué de discernement. Jamais je n'aurais cru être capable de prononcer ces mots tant regrettés. En relevant la tête, je vis les paupière emplies de larmes de Madame Leward, mais ce n'était pas n'importe quelles larmes, c'était des larmes de rage. J'avais bien sur la sensation de l'avoir touché, mais certaine personnes ne sont jamais prêtes à recevoir une autre réalité que la leurs.

L'absenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant