Chapitre I (partie 3): Infiniement belle

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Nathanaël

- Joséphine, je peux vous demander quelque chose ?

Tout les visages autour de la table se tournèrent vers la jeune fille, même le chien semblait interloqué de cette prise de parole inattendue. C'est la deuxième fois de la journée, et bien sur, je sais avec certitude ce qu'elle va demander. « C'est à propos d'une chose dont m'a fait part monsieur Keegan en classe tout à l'heure... »

- Oui parle mon enfant, répondit maman.

- C'est à propos d'une chose dont m'a fait part monsieur Keegan tout à l'heure...

Je la connais si bien. Elle rêve donc à ce point de partir loin de nous, loin de cette maison ?

- Il voudrait que j'intègre St James à la rentrée prochaine, ajouta-elle

Ces mots à peines prononcés, ma mère manqua de s'étouffer, elle avait pâlis en moins d'un instant, Richard avait le regard vide on pouvais presque lire le mépris dans ses yeux, les jumeaux se regardèrent, l'air amusé tandis que moi évidemment, je n'étais pas surpris de cette nouvelle. Au moins, je n'aurais pas l'hypocrisie de devoir le faire à sa place. J'ai appris à toujours voir le bon côté des situations, et même si je suis plutôt un grand fataliste en général, il m'arrive d'avoir ce genre de pensés.

- Et bien Ambre... Dit ma mère perturbé, c'est que... Il faudra que je vois avec ton père, c'est tout de même un coût important... Tu comprends ?

Je devinais la déception dans les yeux de la jeune fille. Elle avait honte d'avoir espéré un instant qu'elle avait peut être sa chance.

- Et puis je doute que ce genre d'école soit faite pour toi

Joséphine Hamilton, vous vous enfoncez.

- Un jour, quand tu auras trouvé un mari et que tu seras adultes, toutes ces brillantes études n'auront servis à rien, enfin à pas grand-chose je veux dire

Elle cherchait ses mots, ne sachant pas quoi inventer pour trouver une excuse valable. Plus pathétique encore aurait été de dire qu'elle n'étais pas assez brillante pour aller à st James.

- Et puis quelqu'un comme Richard aurait été beaucoup plus à son aise là bas... Je veux dire toi, tu es brillante mais différemment de lui, tu vois ce que je veux dire ?

La jeune fille la regardait avec insistance se contentant de vider chacune des flèches que possédaient ses yeux sur sa cible. Elle finit par se lever le visage toujours aussi impassible, probablement folle de rage, demanda à maman de l'excuser, puis partie dans sa chambre le regard froid. Elle aurait pu s'énerver, crier que c'était la chance de sa vie, qu'elle en mourrais d'envie, qu'elle ne supportait plus d'être là assise à nos côtés, a devoir supporter que quelqu'un d'autre que l'incroyable Anastasia se permette de se proclamer sa mère. Mais aucun mots ne sortaient jamais de sa bouche et c'était sans doute bien plus douloureux pour tout le monde ainsi.

- Tu aurais pu être plus délicate Maman, se contenta de dire Richard.

*

Il était peut être une ou deux heures du matin lorsque de petits craquèlements provenants du plafond me firent sortir de mon sommeil en un sursaut, le cœur battant, trempé de sueur. Je n'avais pas fermé les volets de ma chambre et la lumière de la lune passait à travers la fenêtre dessinant son contour sur le sol. Ma chandelle était entièrement consumée, La légende du roi Arthur était ouvert par terre, j'avais du m'endormir en lisant ce soir là.

L'absenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant