Chapitre XIII: (partie 4): Pas le temps pour les regets

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Thomas

J'me souvenais bien d'la gamine, même après un an. Bah j'suppose que c'est l'genre de personne qui vous marquent.

Quand elle est arrivé sur le marché, c'est tout les marchand qui s'sont tournés vers elle. C'était pas tout les jours qu'on voyait une ptite lady comme ça ici. Et pour me parler à moi en plus s'que j'étais content, je pouvais bin un peu faire le fier devant les collègue.

- Bah alors ma ptite ! Lui lançais-je en souriant. Quel bon vent vous amène ?

Elle me rgarda, le teint tout blême, avant d'me dire :

- Bonjours Thomas, je suis désolé de vous demander cela mais j'aurais besoin que vous me rendiez un service immense. Je dois partir d'ici, à tout prix, demain. J'ai conscience que vous avez beaucoup de travail en cette période, et je n'ai aucun moyen de vous payer pour l'instant, que cela représentera un perte et que...

- Ben voyons ! La coupais-je, bien sur que j'vous raccompagne chez vous, c'est pas moi qui vous ai dit y'a un an que j'vous raccompagnais quand vous vouliez ?

Elle m'sourit alors que j'len croyais même pas capable. C'est drôle c'que les gens changent, boudiou.

- Z'en faites pas, dis-je, je vois bin qu'ça presse j'srais là à la première heure, parole de scout !

*

Le lend'main j'me suis pointé à l'aube, alors que les gens d'la ville dormaient encore. Elle était là, à m'attendre aux côtés du même majordome qui l'avait accueilli. J'cru qu'elle s'était fait prendre, pourtant il restait là, immobile à coté d'elle. Ils s'parlaient :

- Vous n'avez rien oublié, Mademoiselle, sûre ? D'manda le gaillard, la clope à la main.

La ptiote hocha la tête gentiment. Il stressait un peu, mais ses yeux s'sont calmé quand il m'a vu.

- Z'en faites pas mon gars, avec moi elle est entre d'bonnes mains.

- Oui, et je ne vous remercierais jamais assez pur cela, mais ce n'est pas ça qui m'inquiète...

Il regarda de chaque côtés, comme s'il attendait quelqu'un. J'mavançais pour prendre les bagages, elle avait presque autant qu'lan passé c'est drôle pour quelqu'un qu'était devenu si distingué.

- On a d'la chance ma ptite, j'crois bin qu'c'est l'une des dernières belles journée de l'année.

C'est vrai, y avait tout plein d'soleil. Ça rendais son visage tout doux, tout rayonnant.

- En voiture ? M'écrirai-je après quelque grosses minutes de silence.

Le type semblait contrarié. J'savais pas trop si c'était parqu'il quittait Mam'zelle Ambre, ou si c'était parce que queque chose allait pas comme il voulait. Mais la petite monta dans mon vaisseau, sans s'poser de questions.

- Ambre, finit-il par dire, j'ai été ravi de vous connaître, j'espère que tout ira bien pour vous et que l'on se reverra.

Ptete qu'il était un peu sec, bah ils sont comme ça les majordomes, mais j'voyait bin qu'en vrai il était tout tristounet. Ça me fit un peu de peine. Mais quand je pensais au chagrin du gamin Hamilton quand elle est partie, j'me disais qu'ça avait rien à voir. J'avais tort bin sur, c'est juste qu'y a des gens qui exprime moins c'qui a au fond d'eux, c'est juste qu'y a des moments où les gens craquent, parce'que c'est trop dur. C'est chacun sa sensibilité.

Soudain alors que j'mappretais  à partir. Un gamine, à peine plus âgé qu'Mamzelle Ambre dévala la rue à toute jambes dans notre direction. Ni une ni deux, la ptite lady fit un bond et s'mit à courir elle aussi. Elles finirent dans les bras l'une de l'autre alors qu'le majordome avait un ptit sourire mélancolique aux lèvres.

- Oh Ambre ! S'exclama la nouvelle venue, il fallait absolument que je vienne vous voir, mais je ne savais pas que vous partiez ! Vous partez en convalescence ?

La gamine secoua la tête.

- Non, dit elle avec sa ptite voix calme, je rentre chez moi.

L'autre sembla toute attristé, la scène était un peu triste boudiou. C'est comme si partout ou elle passait Mamzelle Ambre laissait derrière elle des gens pour l'aimer.

- Nous reverrons nous ?

- Bien sur, Adelheid, répondit-elle, un jour, loin là bas.

J'avoue qu'j'ai pas compris son charabia. Mais les deux se sont cajolé un ptit peu, et puis l'autre repris avec des larmes plein les yeux :

- Je suis sure que l'air de la campagne vous fera du bien, vous savez Ambre ce que vous me manquez depuis que je suis partie, je vous aime, vraiment de tout mon cœur.

- Ne t'en fais pas, murmura Mamzelle Ambre, tout ira bien, je serais là.

Tout à coup, la grande porte d'la villa s'ouvrit. J'crois bien que c'était son cousin ou un truc du genre. Le grand gaillard s'écria :

- Vite Ambre ! Montez dans la charrette !

- Qu'est ce qui se passe ici, hurla l'jeune homme de bonne famille.

J'ai pas hésité hésité à fouetter un grand coup les ch'vaux quand j'ai vu qu'derrière le blondinet répliquait l'armée du salut.

- Mon dieu Ambre que faites vous ?! Brailla une femme au loin, revenez ici tout de suite, petite garce !

Les deux acolytes de la jeune fille lui firent des signe de la main alors que l'guaillard gueulait :

- Adieu Ambre, on ne vous oubliera jamais ! Vous pouvez en être sure !

C'est comme ça qu'pour la première fois d'la vie j'ai enlevé quelqu'un. Ça avait pas l'air de c'que j'pensais. Bah, au moin elle s'ra partie de c'te maison avec le sourire aux lèvre, et ça, c'que ça m'a fait plaisir.

L'absenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant