Laisse moi toucher c'que t'as touché

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PDV Jasmine

- Tu tourne là et tu t'arrête devant le grillage. Dis-je


Il fit tel que je lui demandais et s'arrêta devant la grille de mon immeuble. Mince j'avais pas prévu de revenir un jour sauf pour rendre les clés. Je n'avais donc pas la télécommande pour ouvrir le grillage.


- Tu va être trempé mais tu vas devoir taper le code d'entrée à la main Nabil...


Il regarda le pare-brise, malgré les essuie-glaces qui s'agitaient à fond de droite à gauche, on y voyait vraiment quasiment rien.


- Zebi. Marmonna t-il en même temps qu'il baissa sa vitre.


- 5254 !!!! Criais-je.

Il tapa assez vite et se dépêcha de remonter sa vitre avant d'enclencher la vitesse et entrer tout doucement dans le parking sous terrain.


- Tu te gare au numéro 20.


- Ah ouais t'étais grave bien ici. Dit-il en entamant sa manoeuvre pour se garer.


- Pour le logement tu veux dire. Dis-je froidement.


Il sembla se rendre compte de sa connerie car il se décomposa immédiatement.


- Bah ouais, je parlais juste de la casa Jas, rien d'autre.


- Hmmm. Viens. Dis-je en prenant mon sac et mon cartable.


- Vas-y passe. Dit-il en me prenant mon cartable des mains.


Je ne dis rien et le laissa prendre le cartable qui pesait une tonne vu que je n'étais pas repassée par mon casier pour y déposer mes manuels et les photocopies non utilisés. Alors que nous attendions l'ascenseur je me dis que c'est étrange de l'avoir ici. Cet endroit était celui qui avait été témoin de mon désespoir, de la perte de mon âme. Je n'étais plus que l'ombre de moi même lorsque j'étais venue ici. Et aujourd'hui, à cause de la météo, on se retrouvait ici, à trouver refuge en attendant que ça passe. Lorsque nous montâmes dans l'ascenseur, Nabil me regarda tandis que j'appuyais pour aller au deuxième étage.


- Quoi ? Dis-je. En le regardant à mon tour.


Il étira ses lèvres en un mince sourire et pencha sa tête de côté comme il aimait si bien le faire par le passé.


- Ça ne te rappelle rien ? La pluie, nous deux dans un ascenseur...


Évidement, la fois où j'étais restée bloquée dedans en étant tombée malade. A cette époque là, la seule chose qui m'avait contrariée avait été Nabil qui refusait de tenter quelque chose avec moi par manque de confiance en nous deux. Quatre ans plus tard on se retrouvait dans un ascenseur avec une confiance détruite, un gout doux, amer et nostalgique à la mémoire de ce que nous fûmes. Tout avait été brisé. On s'est fait mal, sans le vouloir, mais les choses sont rédhibitoires, quand on casse un objet, il ne redevient jamais comme avant. Nabil n'était plus comme avant et moi non plus. L'ouverture des portes me ramena à la réalité. Je fouillai dans mon sac pour les clés tandis que Nabil s'impatientait derrière moi.


- Zebi, t'mets grave du temps là.


- Arrête de parler comme ça ! T'étais pas aussi impatient avant ! Fis-je.


Ma remarque sembla le piquer même si il n'y avait rien de méchant dedans. Il sembla se rembrunir. Je retournai à ma tâche et sorti enfin la clé de mon sac. J'ouvrai la porte et regardai ce qui avait été un refuge pendant trois ans. Je ne m'étais jamais sentie chez moi ici. Ça me servait uniquement d'endroit où dormir, me laver et manger. Nabil me dépassa et sembla faire le tour du propriétaire. Il regarda le salon et se tourna vers moi.


La bouche pleine pourtant vide (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant