Distanciation

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PDV JASMINE

Plus les jours passaient et plus je voyais Nabil prendre ses distances. Cela faisait quinze jours maintenant que l'incident s'était produit. Il ne passait plus la nuit à la maison, ne m'envoyait plus de message ni rien du tout. J'essayais de prendre sur moi. Je tentais tant bien que mal de comprendre pourquoi il prenait de la distance. Je savais qu'il s'en voulait de me voir en danger mais après cette course poursuite, il n'y a plus rien eu. Les autres aussi prennent leur distance. Mira me disait vivre la même chose de son côté. Cette la dispute qu'ils avaient eu n'aidait pas mais nous contrairement à Mira et Tarik ne nous sommes pas disputés pour expliquer cette distance soudaine. Nous sommes dimanche et après un weekend sans aucune nouvelle des garçons, je rentre aux Tarterêts. Mira m'a dit ne pas avoir vu Tarik du weekend non plus. C'est avec le coeur lourd que je sors de la voiture. Je regarde l'allée des peupliers devant moi, elle me semble si grise. Je me rend compte qu'il suffit de la disparition d'une personne à laquelle ont tient et on perçoit le monde autrement. Je voyais certes la misère dans ce quartier mais là c'est diffèrent, la misère me semble laide sans lui.

Je secoue ma tête pour me vider de ces pensées. Si il ne veut plus me parler. Très bien. C'est son problème. Je le savais depuis le début qu'il ne fallait jamais s'attacher, on finit toujours par être déçue. Je pénètre dans l'immeuble et comme depuis quinze jours, personne dans la cage d'escalier. Les garçons ne trafiquent plus ici il faut croire. Je monte et pénètre chez moi. Je stoppe tout mouvement. Je sens son odeur boisée. Il était ici ! Je cours limite à la chambre. Personne. J'aperçois un tiroir entrouvert, je me penche dessus et tire.

Il est vide. Il est venu reprendre ses affaires. Il était venu juste pour reprendre ses affaires. Après tout ce qu'on a vécu, il ose attendre que je sois absente pour venir. Ce connard a attendu mon absence pour venir. Il n'a pas assumé me dire en face que c'était fini. Certes en trois mois de relation tu n'es pas forcément amoureux mais il y'a quand même le respect. On a tout fait ensemble, par respect pour tout ça, il aurait dû avoir l'honnêteté de me dire en face que c'était fini. Au final je ne sais pas à quoi je m'attendais. Ce n'est qu'une autre deception.

Glacer mes sentiments, je dois fermer mon coeur, glacer ce que je ressens où sinon je me ferais manger par les autres.

Sans m'en rendre compte, j'avais serré mes poings. Son irrespect m'a fait mal. Je serrer les dents pour ne pas pleurer. Aucun homme ne mérite qu'une femme pleure pour lui si il lui a manqué de respect comme celui là. Sous la douleur de mon serrage de dents, je sens une larme couler le long de ma joue, je m'empresse de l'essuyer. C'est la seule qu'il aura.

J'entend des coups frappés à ma porte. J'y vais en regardant par l'oeilleton avant d'ouvrir. Il s'agit de Mira. Je lui ouvre. Elle semble aussi dépité que moi :

"- Ça va ? Lui demandai-je.

- Non. Dit-elle.

- C'est à cause de lui ?

Elle me regarde en agrandissant ses yeux. Tout à coup elle me saisit dans ses bras et s'effondre. Mal à l'aise. En vrai boulet que je suis pour réconforter les gens, je lui frotte le dos tant bien que mal.

- Euh Mira, chut s'il te plait. Ça va aller ma soeur, je te le promet. Dis-je pas du tout bien.

- T... T... Tu... Sais ce qu'il a eu les couilles de me dire ce connard ? Dit-elle entre deux sanglots.

- Quoi ?

- Je l'ai intercepté à l'entrée du quartier, il allait avec mon frère à la chicha. A LA CHICHA !!! J'ai dis non. Il m'a prise à part des gars qui nous regardait de loin. Je lui ai demandé c'est quoi son délire là. Il a dit "Rentre chez toi, toi et moi c'est plus possible. Ça n'a jamais été possible. Je ne sais pas pourquoi je t'ai fais perdre ton temps et le miens". Après deux ans Jaz ! Après deux putains d'années de ma vie ! J'y arriverai pas Jas wallah que je peux pas.

La bouche pleine pourtant vide (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant