La bouche pleine pourtant vide (PNL)

Sueurs froides

PDV JASMINE

Cela faisait maintenant trois mois que les choses s'étaient arrangées entre Nabil et moi. Nous nous étions expliqués le soir même sur sa blonde décolorée qui n'avait été qu'un prétexte selon lui et qu'il ne l'avait même pas touché avec un bâton. Il nous a fallu du temps pour tout remettre à plat même si notre relation restait aussi fustanelle qu'au début. Nous étions restés discret estimant que même trois mois après le règlement de compte ce n'était pas assez. Nabil passait les nuits chez moi lorsqu'il ne vendait pas où qu'il n'était pas en studio. Bientôt ils allaient sortir leur premier opus " Que la famille" j'en étais fière. Ils voulaient vraiment arrêter de vendre et se ranger. Ils voulaient s'éloigner de l'illicite. Ça me touchait de voir à quel point ils voulaient s'en sortir. On avançait. 

Par contre, du côté de Mira et Tarik c'était moins rose. Elle ne lui pardonnait toujours pas et mettait clairement Tarik à l'amande. La situation le rendait dingue. Il ne savait plus quoi faire pour se faire pardonner. Ce n'était pas une algérienne pour rien. On en riait avec Nabil. Tarik par contre n'en pouvait plus. Il avait acheté toutes les fleurs de Corbeil, il n'y avait plus un parfum qui n'y était pas passé, idem pour les bijoux et accessoire. Ça finissait toujours à la poubelle ou dans le placard enfermé à double tour. Il avait essayé de la manière douce, romantique, énervé etc mais toujours rien. Elle se braquait. Je lui avais conseillé de laisser faire le temps sauf qu'au bout de trois mois il devenait dingue. Pour un Algèro-Corse la patience ça n'était pas trop ça. 

Heureusement qu'ils n'étaient pas la depuis lundi. Ils n'avaient pas voulu nous dire la raison de leur absence à Tarik, Nabil, Casper et Abdel mais avec Mira on soupçonnait un go-fast. Elle avait beau faire la racli énervée, clairement ça se voyait qu'elle n'était pas sereine. Elle foutait des stops à ceux qui essayaient de lui parler, pour la toucher c'est même pas en rêve. Nabil m'avait envoyé un message me disant qu'ils étaient arrivés à destination et qu'ils avaient des trucs à faire. Je n'ai pas cherché plus loin me disant que j'en avais déjà assez entendu avec ce message. Je n'avais pas trop la tête à faire cours. Les mots sortaient de ma bouche mais clairement je ne pensais qu'à eux. Je ne voulais même pas imaginer le risque ultime de leur voyage. Je ne voulais même pas l'imaginer dans ma tête. Je n'y arrivais pas même. Mira s'exprimait par la colère, moi  par le mutisme. Sauf que dans ma tête c'était Bagdad. 

J'essayais tant bien que mal de me concentrer sur l'exemple d'exercice type bac que je venais de donner à mes S en leur montrant bien le type de question envisagé et les réponses qu'il faudra donner : 

- Surtout vous n'oubliez pas les guillemets quand ce sont les mots du texte sinon c'est de la paraphrase ! Et le S à la troisième personne aussi ! 

- Vous inquiétez pas Mademoiselle wesh limite on dirait vous êtes plus stressée que nous ! Calme. Me disait Hamza. 

- Parce que je sais les conneries que vous pouvez sortir justement. 

- Wah eh mais ça c'est qu'avec vous hein wallah on va vous rendre fière vous allez voir ! Disait Moussa. 

La sonnerie retentis mettant fin à mes explications. J'espérais vraiment qu'ils réussiraient. Je priais même. Je ramassais mes affaires et partis rejoindre Mira et Delphine au parking. D'ailleurs, je ne disais rien mais je soupçonnais un petit attachement entre Delphine et Lucas. ces deux bras cassés se tournaient autour on dirait. Lucas devenait encore plus bête et maladroit qu'il ne l'est d'habitude lorsque la blonde était la. Quant à elle, elle devenait rouge tomate et bégayait. bien qu'elle soit déjà de nature timide, avec lui dans les parages, c'était encore pire. On se retrouvait dans la voiture de Mira : 

- On mange quoi ce soir ? 

- Sushi ? Proposa Delphine.

- On a déjà mangé ça lundi. Dit Mira qui de toute évidence était encore mal lunée.