Confrontation

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PDV JASMINE
Cela faisait maintenant un mois que je n'avais plus de Nabil. Je le vis mieux que Mira qui n'arrivait pas à tourner la page et pour cause. Elle avait sans cesse Casper devant elle avec un comportement plus qu'étrange dans le sens où elle ne le reconnaît plus. Le Casper gentil, avec un esprit d'enfant dans le corps d'asperge n'existe apparement plus. Elle faisait face à un homme froid qui disait bonjour du bout des lèvres. Je l'avais rencontré un jour en allant descendre des livres à ma cave. Il avait à peine hoché la tête dans la direction sans même me regarder dans les yeux. Idem pour Tarik. Je l'avais croisé un dimanche soir en rentrant de chez mes parents. Il m'avait regardé froidement à bord de sa voiture avant de regarder droit devant lui. Trente secondes après, une brune tarpin vulgaire montait à bord de sa voiture. Je ne l'avais bien évidement pas dis à Mira considérant qu'elle souffrait déjà bien assez ainsi. Je n'avais plus revu Nabil depuis. Ça n'était pas plus mal. Je me plongeais à fond dans le travail pour oublier. Je ne rentrais que très tard le soir fatiguée à la mort ce qui le forçait à vite me coucher et donc faire abstraction de mes sentiments emportés par ma fatigue. Le pire jour de la semaine était le mercredi. Je ne travaillais pas ce jour là et devais à chaque fois trouver quelque chose pour m'occuper.

Le bac blanc étant passé, je me retrouvais occupée à corriger mes copies uniquement les mercredis pour ne pas avoir à penser. Adil continuait à le parler. Bizarrement, ou pas, depuis qu'il me savait seule, il se montrait plus entreprenant. Il me proposait sans cesse de sortir où de rentrer ensemble. Bien qu'il soit gentil avec moi, son comportement me gênait. Il me mettait mal à l'aise avec ses questions et sa tendance à être trop proche de moi. Il n'hésitait pas à s'assoir à côté de moi en pause ou en salle des profs. En soit tant qu'il restait respectueux ça ne me dérangeait pas. Sauf qu'il n'hésitait pas à me détailler sans discrétion ou bien à me toucher l'épaule ou le bras dés que l'occasion se présentait. Ses gestes me mettait clairement dans l'embarras. Son regard était bizarre. Je me forçais à ne pas y penser ayant déjà assez de soucis comme ça dans ma vie sans en rajouter.

Je me retrouvais encore aujourd'hui au travail à trouver des créneaux pour le passage à l'oral du bac blanc de mes terminales quand Mira débarque :
"- Qu'est ce que tu fous là meuf ? Demandais-je.
- Te voir en urgence. Dit-elle essoufflée des escaliers.
- Hein ?
- Je suis en formation cette aprem. Je ne peux pas nous ramener. Tu rentrera seule malheureusement. Tu veux que je te laissera voiture ? La formation est à Melun. Je prendrai le RER.
- Non t'inquiète. On habite qu'à 10 minutes d'ici. Ça ira pour moi.
- Tu es sûre ? Me dit Mira visiblement perplexe.
- Mais où Mira. Passe me voir après ta formation. On passera la soirée ensemble.
- Je nous ramènerai à graille pour m'excuser.
- Azy."

Elle sort de la salle des profs me laissant seule. Je continue mon travail jusque la sonnerie annonçant le début des cours de l'après midi. Mes cours se passent tranquillement. Les élèves suivent et jouent le jeu. Je ne pensais pas que j'apprécierais autant faire cours ici. Ils ne se contente pas de suivre le cours et partir. Quand je les complimente je vois leur tête se baisser en signe d'humilité, une esquisse de sourire ou bien encore un merci tout juste murmuré signe que l'on avait bien trop longtemps rabaissé les élèves venant des Tarterêts. Souvent, je me retrouvais avec tout un troupeau en fin d'heure autour de mon bureau qui me posait pleins de questions, sur le cours où sur moi voulant connaître mes origines, ma cité d'origine ou bien encore si je mettais mes céréales avant le lait.

Une fois ma gav finie, j'éteins les lumières de ma salle, ferme à clés et me dirige vers la salle des profs. Je dépose les documents non utilisés dans mon casier, attrape mon manteau et sors. Je croise Delphine, une très jeune collègue de philo aux magnifiques cheveux blonds et yeux bleus :
"- Ça va Jasmine ?
- Oui et toi ?
- Ça va, les stmg m'ont fatiguée.
- Je les avais juste après toi. Ils étaient agités oui. Dis-je en souriant.
Delphine me sourit en retour. Je le trouve adorable et est l'une des seules avec qui je m'entend très bien ici.
- Tu rentre ?
- Oui, je n'ai pas de conseil ce soir mais Amira est en formation et c'était elle qui nous avait emmené. Je me retrouver à rentrer à pied.
- Tu habite loin ?
- Oh non. A dix minutes à pied mais je dois remonter le long de l'avenue Léon Blum et c'est en pente ...
- Ah oui avec tes talons ça va être chaud ... Moi aussi je rentre à pied. J'habite justement l'avenue.
Je m'arrête dans ma marche.
- Tu ne m'as jamais dis que tu habitais ici ! Dis-je
- Il faut dire qu'on a jamais eu l'occasion de parler de ça. Dit-elle avec un petit sourire.
- Dorénavant tu n'as qu'à venir avec Mira et moi. On prend Yanis et Sabri. Tu sais Yanis Andrieu, il est en seconde 11 et Sabri Omiri en première STMG 2.
- T'oublie que je suis pp de la seconde 11 ! Je connais bien Yanis. Un bon élève.
- C'est vrai. Dis-je.

La bouche pleine pourtant vide (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant