Interruption et attente

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PDV Jasmine

Le réveil fut brutal, après les événements de la veille, j'avais carrément zappé mon réveil qui me réveilla à six heures. C'était les vacances et avec tout ce que j'avais vécu, j'avais oublié de l'éteindre. Je sautai dessus pour l'éteindre avant qu'il ne réveille la masse à mes côtés. Une fois éteint et pour de bon pour quinze jours, je me tournai vers Nabil qui, comme d'habitude avait la bouche entre-ouverte, imperturbable. Je soupirais avant de descendre du lit et me dirigeais vers la salle de bain pour me débarbouiller. Je me regardais dans le miroir et grimaça face à mon reflet. J'avais des cernes digne d'un cadavre et la tête en vrac à croire que je m'étais retournée la tête dans une boîte. Après m'être passée de  l'eau sur le visage histoire de me réveiller un minimum, je rassemblais mes cheveux longs en une queue de cheval et vêtis mon survêtement. J'enclenchai immédiatement la machine à café tout en me tenant la tête de mes deux mains accoudée à la table n'étant toujours pas réveillée.

Je repensais à la "discussion" d'hier. J'avais vu une facette de Nabil que je n'avais jamais connue jusqu'alors. Le sentiment d'insécurité, la peur de l'abandon et la colère.  Il lui arrivait d'être à cran mais jamais il ne l'avait exprimé de cette façon laissant ça volontiers à son ainé. Là je venais de voir un homme qui avait tellement tout rentré dedans qu'il a implosé. Au final, même si c'était une façon à lui d'exprimer sa peur que je parte, révélant au final qu'il tenait à moi plus qu'il ne me le disait, cela montrait à quel point il était détruit par son passé. La tête toujours plongée dans mes mains, je sursauta lorsque je senti une main caressant ma nuque, me sortant de mes pensées. Je sursautai avant de relever la tête :

"- Salam ma belle. Dit Nabil avant de se pencher et embrasser mon front.

- Salam Nabil.

Je me levais et lui tendis une tasse. Chacun bût son café en silence. Ce n'était pas un silence gênant, on avait l'habitude d'être peu bavard lui et moi mais il coupa le silence après avoir finit son croissant.

- Tu vas chez tes parents ?

- Mh ? Dis-je

- Tu vas les voir comme c'est les vacances ?

- Non, ils sont au bled. Il y'a des travaux à faire là-bas apparemment.

- Mh. Dit-il dans ses pensées. Donc tu reste ici ?

- Oui.

- Alors tu fais attention Jasmine. Sah les mêmes règles s'appliquent. Je te veux pas dehors toute seule. Et si il fait nuit si c'est pas avec moi où Tarik c'est même pas la peine.

- Ça va durer longtemps ?

- Tant qu'on a pas régler les bails.

Je baissa les yeux sur mes mains qui tenaient ma tasse. Je savais que la vie en cité était jamais sûre mais je ne savais pas qu'un jour j'en arriverais à ça. Je ne dis rien me contentant d'hocher la tête ne voulant pas faire culpabiliser Nabil plus qu'il ne l'était déjà pensant que je ne supporterai pas tout ça alors que pour lui j'étais prête à tout. Pour l'instant -, c'est sûr que ce n'était pas la vie rêvée mais je savais que tout allait finir par s'arranger.

- Ça va ? Me demanda t-il.

Je le regardais dans les yeux. Voyant comment il plissait les yeux inquiet, je décidai de le rassurer.

- Oui Nabil, juste vu le peu d'heure qu'on a dormi je suis vraiment fatiguée.

- Oui et vu ce que je t'ai fais subir ça n'arrange pas le bail. Dit-il en tournant sa tête de côté.

Voyant qu'en effet il se mettait à culpabiliser. Je me leva aussitôt et mis mes mains sur ses épaules.

- Nabil, on s'est disputé, ça arrive.

La bouche pleine pourtant vide (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant