OUR ANCHOR T2 Forgotten [Terminée]

110 || Warren & Abel

WARREN

Mon regard se posa d'abord sur ma sœur. Son corps immobile et sa respiration presque imperceptible. J'entendis le gémissement d'Abel qui tituba jusqu'à elle.

Puis, ce fut au tour de Joshua. Qui tremblait et tentait de bouger, mais en était bien incapable à ce stade. Il était perclus de coups et semblait avoir de grandes peines à simplement rester en vie, à respirer.

Lentement, mon regard se posa sur ma fille.

Qui était face à Arkan.

Pendant un instant, je me fis la réflexion que tout ça n'était qu'un simple malentendu.

Qu'il ne portait pas de traces de coups comme si ma famille n'avait pas essayé de se défendre face à lui.

Face à sa folie.

La colère d'Aslander me heurta brusquement et nous bougeâmes d'un seul homme.

J'enroulai mon bras autour des épaules de ma fille et la forçai à se décaler vers le corps tremblant de Joshua.

L'énergie de Siobhane m'entoura, me berça pendant quelques secondes. Ses bras s'enroulèrent autour de mon torse et je cessais de bouger. Sa bouche contre mon oreille.

— Je peux lui retirer sa vie et son lycan, murmura-t-elle. Je peux m'en charger. Je suis Celle-Qui-Hurle.

Aslander cracha aux pieds d'Arkan qui ne bougeait plus, son regard narquois posé sur nous.

— Je peux le faire souffrir, ajouta Siobhane.

— Il ne mérite pas ton attention ! cracha Aslander, de plus en plus mauvais.

Mon corps tremblait entre les bras de Siobhane.

La colère coulait dans mes veines.

La vengeance.

Perpétuelle.

Eternelle.

Elle nourrirait une bonne partie de mon corps pour le restant de mes jours.

Car même si je tuais cet homme ce soir, ma vengeance ne serait pas assouvie.

Rien ne serait rendue à Ashika.

— Il mérite de mourir de ma main, murmurai-je à Siobhane.

Elle s'écarta lentement de moi et je sentis son pouvoir guérir complètement ma blessure au torse.

— Alors venge-toi, souffla-t-elle.

— Ramène les enfants, lui demandai-je.

— Papa ! s'écria Ashika.

Siobhane la retint en enroulant tendrement ses bras autour d'elle. Ma fille cessa de bouger.

— Parfois, la seule punition est la mort, chuchotai-je.

Elle serra ses lèvres et hocha la tête.

— Je reste, dit-elle du bout des lèvres.

Siobhane regarda Joshua, puis m'observa et secoua la tête. Elle ne pouvait pas les bouger.

Je soupirai.

Arkan voulut parler, mais déjà mon poing s'écrasa contre son visage et il glissa au sol.

Je m'écartai, prenant une longue inspiration.

Revoyant chaque souvenir de ma fille.

Ressentant chaque précieuse souffrance, ravivant un peu plus les souvenirs.