Don't apologize beauty

Chapitre 35

PDV Lauren

Le souffle court, l'esprit en vrac, l'impression de toujours revenir au point de départ, je continue ma course sans m'arrêter une seule fois.

Les rues sont désertes, la pluie n'a pas cessé de tomber et les éclairs ainsi que les orages ont fait leurs apparitions. Le temps est pesant et menaçant, comme ses putain de pensées que je traîne comme un fardeau sur les épaules. Elles ralentissent ma course sans que je m'en rende compte. Mes jambes sont en feu mais je ne m'arrêterai pas. Il faut que je continue de courir sinon elles vont m'envahir et être de plus en plus difficile à stopper.

Je n'avais jamais fait ce genre de rêve, je veux dire pas comme ça, pas aussi réaliste et surtout pas avec d'autre personne que ma famille. Camila s'est immiscer dans ce rêve et elle l'a rendus tellement plus réel mais aussi plus...douloureux. J'ai complètement paniqué à mon réveil, normalement j'arrive plus ou moins à contrôler ça mais là c'était plus pareille, pour la première fois j'ai eu vraiment peur, peur de...de la perdre elle. De perdre encore une fois quelqu'un qui compte énormément pour moi.

Je suis trempée de la tête aux pieds mais ça ne fait rien, je savais à quoi m'attendre en allant courir sous ce temps. Je ralentie en arrivant face la mer. Je peut tout voir de la où je suis, même le gouffre sous mes pieds. Des milliers de rochers à perte de vue tous plus pointus les uns que les autres, tous plus mortel. Une chute, ou un saut délibéré et c'est la mort assurée. Ma mère me disais toujours de ne pas me pencher sinon je risquerai de glisser et de me tuer, assez paradoxale avec ce que je suis entrain de faire, a quelque centimètre du vide, la tête penchée vers le bas, la hauteur me donne le vertige.

Je ne vais pas sauter.

La plupart des gens disent que le suicide est un acte lâche et faible, mais moi, je n'ai pas le même avis. Les personnes qui s'enlèvent la vie ont un sacré courage pour le faire et sont loin d'être faible, bordel moi j'ai pas le cran de sauter ni de me tailler les veines ou même de me tirer une balle dans la tête, d'ailleurs personne ne devrais l'avoir. Mais quand on en arrive là, cela prouve que l'on est vraiment au bout, qu'il n'y a plus rien à faire, que plus personne ne peut vous aider.

Je m'éloigne de cette vue magnifique mais tout aussi létale. C'est pas le moment de faire une connerie j'en ai déjà fait assez pour aujourd'hui. Ça fait bientôt 2h que je suis partie de chez Camila, il va falloir que je rentre. J'essaye d'oublier ce maudit cauchemar mais il reste quand même dans un coin de ma tête.

Je l'ai laissé en plan dans son lit à 4 h du matin, sans aucune explication, alors qu'elle ma consolée, et calmée après ma crise. Je vais devoir lui dire, une partie...une toute petite partie. Parce que je sais qu'elle me laissera pas comme ça. Et je comprend totalement, si cela avait été elle je ne l'aurais même pas laissé partir, je l'aurais obligé à rester avec moi et lui aurait fait cracher le morceau sans me soucier de si cela allait la blesser ou autre. Du moment que j'aurais eu ma réponse cela m'aurait été égal. Camila, n'est pas comme moi, et dieu merci.

Je n'ai pas d'heure avec moi, il ne fait pas encore tout à fait jour et je suis en bas de l'immeuble. Je m'apprêtais à y rentrer quand une voix de femme m'interpella.

-Encore vous ?

Je me retourne alors vers cette voix et reconnais la femme de la dernière fois. Mais si celle qui m'avait dit en quelque sorte de me bouger et de frapper à la porte de chez Camila.

-Oh bonjour...oui encore moi. Je dis avec un petit sourire gêné.

Elle me sourit en retour et c'est à ce moment là que je remarque qu'elle porte plusieurs sac alors je lui propose mon aide pour monter ses affaires jusqu'à chez elle. Bien évidement elle l'accepte avec plaisir et m'invite même à rentrer boire un café. Cette femme habite enfaite juste en face de chez Camila.