XLI.

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XLI.

Une fois dans ma chambre, je remercie Dieu car il n'y a personne à la maison et j'ai sincèrement envie de ne parler à personne. Je veux juste pleurer.

J'ai fait du mal à Hasni. Le timbre de sa voix m'a déchiré le cœur et je m'en veux tellement de pas savoir gérer tout ce qu'il se passe là.

Je m'assois dans ma douche et me plonge dans un bain, en écoutant une playlist bien triste tout en pleurant la tête presque entièrement dans l'eau. C'est ridicule je sais.

Je suis à l'origine de ce mal que je nous inflige, mais je ne sais comment réagir. Sa famille me fait peur. C'est dur d'être celle qui peut niquer une famille. Endosser ce rôle c'est plus dur que ce que vous croyez, mais laisser partir celui que j'aime et qui me donne tout depuis le début c'est certainement la plus grosse connerie que j'ai pu faire jusqu'à présent.

- Putain Merlia tu joues à quoi ?

J'ai demandé à Dieu de me donner l'homme que j'aime et qui m'aimera autant. J'ai été servie sur un plateau d'or et aujourd'hui j'ai tout niqué. Il ne m'a même pas retenue comme il a l'habitude de le faire et je sais que je l'ai blessé dans son amour propre et dans son cœur. La rougeur de ses yeux et les larmes que j'ai vu dedans en sont la preuve.

Qui suis-je pour faire pleurer un homme fort comme Hasni ? Qui hein ? Et je le laisse partir alors que je suis pas prête à vivre sans lui. On est aux portes de notre vie et je les ai fermé net.

Je laisse mon destin dans les mains de cette connasse ? Qui sont-ils eux pour décider pour nous ? Je suis tellement conne de me laisser abattre par des racistes pareils. Ce qui me choque, c'est qu'elle soit vraiment passée à l'acte, deux fois.

C'est tellement inhabituel pour moi que je réagis avec peur et panique. J'arrive pas à croire que j'ai retirai ma bague aussi vite. Ce geste est tellement lâche, à peine une semaine que je suis fiancée que je la retire. Quelle image de moi je donne à Hasni ? J'abandonne au moindre obstacle je lui jette ma bague ?

Merde Merlia Merde putain !

Je m'empresse de sortir de mon bain, j'attrape une serviette avec une boule dans ma gorge. Je fonce dans ma chambre et enfile un ensemble avant de sortir de chez moi après avoir embarqué ma bague.

Pas de bus, je fonce chez Hasni. J'ai un couple à sauver avant qu'il ne parte en fumée. Je marche rapidement en regardant droit devant moi, je sais ce que je veux alors pourquoi je devrais laisser cette sorcière et sa bande de racistes niquer mes projets de vie ? Hasni il a les épaules, à moi de lui prouver que je peux l'assumer.

Malgré ma cheville qui me heurte, je marche le plus vite possible en pensant à ce que je vais bien pouvoir lui dire pour qu'il me pardonne. Hasni il a du mal avec le pardon et bien que ce soit moi, je l'ai blessé je le sais alors j'espère juste qu'on réussira à se parler comme on l'a toujours fait et passer outre tout ça.

Je fais des erreurs, ça m'arrive aussi, j'espère qu'il comprendra, je veux pas qu'on se perde. On s'aime trop.

Au bout de vingt minutes de marche, j'arrive devant chez Hasni, il est environ dix-huit heures, j'espère qu'il est là. Sa fenêtre est ouverte.

Je soupire.

D'un pas hésitant, je me dirige dans son hall et monte les escaliers mais une fois à son étage, je perds mes couilles. J'ai peur.

M E R L I A . [II]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant