XI.

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(J'ai jamais écris autant 😭...
Commenteeez, franchement je m'en fous des votes je veux juste vos avis 🥴)

X.

Pour la deuxième fois en l'espace de quelques jours, j'ouvre mes yeux difficilement et rencontre la lumière de l'infirmerie. Je regarde autour de moi. Personne.

Je soupire.

J'ai énormément le seum d'être là.

Tout ça à cause de lui comme d'habitude.

En jetant un coup d'œil à la cour de récréation, je vois des surveillants fermer la grille. Je me demande, il est quelle heure.

Puis mes yeux se sont tristement perdus dans le vide en pensant à Ladji.

Vu comme ça et comme je l'exprime on peut croire que notre rupture ne me fait pas plus de mal que ça puisqu'elle me libère d'un poids et d'une relation toxique. Mais la réalité fait plus peur qu'un coup de ceinture.

D'après moi si c'est ça l'amour Ça fait mal. Trop mal, j'ai pas les épaules pour ça.

Bien sûr que je l'aime Ladji. C'est le garçon qui m'a tout montré, il m'a forgé un caractère, il a fait de moi une femme à mon âge mais il a aussi fait de moi son objet, son échappatoire. Pourquoi son échappatoire ? Parce qu'au-delà des apparences, Ladji est un garçon au cœur meurtri. Chez lui c'est dur, il a grandi sous les coups de sa mère et son père. Aujourd'hui, ils ne le frappent plus mais il en a bavé longtemps, c'est ce qui fait qu'il n'a aucune relation avec ses parents et que lorsqu'il a rencontré les miens, il a tout de suite vu en eux des beaux-parents idéaux.

La violence dont il peut faire preuve n'est que la conséquence des traces qu'il a sur lui et en lui.

Le jour où j'ai reçu mon premier coup de ceinture restera encré en moi longtemps.

On est allés à cette soirée chez le cousin de Mûhammad où j'ai décidé pour la première fois de mettre une jupe avec un top court, à manches longues près du corps. C'est un style que jamais avant je n'avais eu, et j'ai fortement cru que mon copain m'aurait vu et se serait dit qu'il a de la chance de m'avoir.

Pauvre conne.

À peine suis-je arrivée à la soirée que j'ai été foudroyé du regard par Ladji qui est venue m'accueillir à l'entrée de la maison de Chems. Il a fait mine de rien sur le coup puis m'a attrapé par le bras pour nous emmener dans la rue, près d'une ruelle où personne n'aurait pu nous voir.

J'ai eu ce sentiment d'insécurité qui a pénétré tous mes foutus pores et c'est quand j'ai croisé le regard ardent de mon mec que mes larmes ont jailli violemment de mes yeux.

Rien que d'y penser, mon cœur accélère et mes larmes coulent sur mes joues pour s'échouer sur le coussin du lit où je me trouve. Je soupire.

Quand je me rappelle des mots qu'il a utilisé pour me faire comprendre sa « peine », je ris jaune en pleurant.

— Batard va, soufflai-je.

Ce jour là il m'a traité de pute, de souillon mdrr, d'infidèle qui ne veut qu'attirer le regard de ses potes sur mon « gros corps de noire ». J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en l'insultant, le cœur meurtri.

M E R L I A . [II]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant