Chapitre 01 ~ Le Sel de la Renaissance I

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Un nouveau départ.

Les premiers temps de ma venue à la colocation, dans cette petite ville en bord de mer, j'étais timide et je ne parlais pas beaucoup. Je te connaissais à peine mais j'avais accepté de vivre avec vous. Le jour où j'arrivai, je fus surpris de découvrir une vieille maison aux façades blanches avec un jardin entouré de pins. La route qui y menait n'était pas très passagère. Le rez-de-chaussée était réservé à la propriétaire, Aurélie, une trentenaire avec des goûts qui laissaient à désirer quant à la décoration orange et violet de son salon. L'étage avait été aménagé pour la colocation.

Je fus émerveillé de voir combien le tout était spacieux. Au centre, nous avions un salon composé de meubles récupérés à droite et à gauche. En face de l'entrée, il y avait une cuisine en bois ouverte par un bar en mosaïque. Les deux portes sur la gauche de l'entrée étaient les chambres des filles. La porte la plus proche de la cuisine menait à la salle de bain et les deux dernières étaient celles de nos chambres, à Elliot et moi.

Je découvris ma chambre immaculée, comme si personne n'y avait jamais mis les pieds. J'avais un lit à deux places tiré à quatre épingles, une vieille armoire en chêne, un bureau d'écolier avec un tabouret bancal et je voyais apparaître une ferme* dans le coin de la pièce. C'était du vieux bois très épais et ça donnait un petit style. Aurélie nous avait laissé la liberté de décorer les chambres à notre guise.

Je laissai les murs intacts et je me contentai de placer des petites fleurs sauvages et des livres sur la ferme. J'y suspendis même un attrape-rêve que tu m'offris. En face de ma porte, il y avait une fenêtre immense avec un petit balcon qui donnait sur le jardin, où se mêlait le jaune et le vert, puis sur les dunes et sur la mer agitée. L'air baignait la pièce dans une odeur salée que j'appréciais.

Le jour même de mon arrivée, je n'eus pas le temps de vider toutes mes valises parce qu'Aurélie me fit le tour du propriétaire avant de me faire monter dans sa voiture. J'étais tout seul avec elle et je ne savais pas quoi dire alors je me murai dans un silence. Je ne la connaissais pas assez pour pouvoir engager la conversation sans me penser impoli. Elle commença à me poser des questions et je lui répondis par un hochement de tête ou un grognement.

Elle m'amena jusqu'à un petit café mignon, en face de la mer, à l'écart du centre ville et de l'agitation touristique. La terrasse semblait fait de tout et de rien. L'intérieur était chaleureux et simple. Tout était dans l'atmosphère, familiale et douce. Ce n'était pas seulement un petit café, c'était aussi un restaurant pour les spécialités du coin. La propriétaire, Aurélie, me présenta au patron du coin, qui allait devenir le mien.

Il s'appelait François, avait une bonne tête de marin, ses yeux francs vous scannaient et son sourire vous aveuglait. Il puait le cigare et sa tête semblait toujours coiffée d'un béret avec le logo d'une ancre. Cliché. Sympa mais cliché. Sa femme, Denise, portait une marinière et un vieux jean. Elle avait le visage tanné et ses dents m'apparaissaient blanches. Elle ressemblait à un lion avec ses cheveux blonds grisonnants et frisés. Tout dans sa personne vibrait d'une aura forte.

Je me présentai et François me fit le tour du propriétaire. Il me présenta son personnel. Il y avait deux jeunes filles d'à peine vingt ans, toutes deux blondes. Maude et Marion. Elles étaient d'ici et semblaient connaître le patron depuis longtemps. Il y avait aussi une autre femme, plus âgée, Stéphanie, en cuisine ainsi que deux hommes d'une cinquantaine d'années, Luc et Sébastien. Il manquait un employé à ce jour, m'informa François. L'employé était en congé maladie suite à une blessure.

J'allais le remplacer pour un temps et ensuite, je prendrais un autre poste. Ce futur poste, c'était l'une des jeunes filles qui le tenait. Elle quittait la région bientôt et avait remis sa lettre de démission trois semaines plus tôt. Pour le moment, je devais me tenir derrière le comptoir et servir les boissons et les apéritifs. Le café serait fait par le patron. D'ordinaire, c'était son employé absent qui s'en occupait.

Bleu Silence ~ [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant