Cher Marc,
Je n'ai pas écrit ces derniers jours parce que je voulais profiter des moments avec Papa. Hier, il m'a dit qu'il allait faire sa demande de divorce auprès de ma mère. Il m'a demandé pardon. J'étais son déclic. Je me souviens qu'il m'a dit m'aimer, qu'il regrettait juste que notre relation n'ait pas été celle que j'aurais dû avoir avec un père aimant.
Je ne lui en voulais pas et je lui ai dit. Il a fondu en larmes et s'est excusé. Je lui ai demandé pourquoi j'ai été son déclic. Il m'a dit que toutes ces années, il était resté aux côtés de ma mère parce que son mariage avait été arrangé par leurs parents pour couvrir une histoire amoureuse qu'il avait eu avec un ami d'enfance. Quand ma mère est tombée enceinte, il s'est résigné à s'occuper du bébé même s'il désirait plus que tout se dresser contre mes grands-parents paternels.
Ma mère se berçait d'illusions. Elle trouvait que nous formions une belle famille, que nous allions être heureux pour toujours. Elle était tellement avide d'être une mère parfaite, une femme parfaite, qu'elle a mis en place ce quotidien infernal, de peur que papa ne retrouve son amant.
Papa m'a vu grandir. J'avais échappé à sa rage car je lui ressemblais plus que je ne ressemblais à ma mère. Et dans un sens, j'étais reconnaissant envers la génétique. J'ai appris que papa ne désirait pas d'autres enfants, même si ma mère le suppliait. Elle a dû admettre sa défaite. Elle est devenue extrêmement protectrice envers moi, comme si j'allais mourir du jour au lendemain... Elle avait peut-être vu mon avenir ?
Quoiqu'il en soit, papa avait gardé toutes ces années contact avec son amant. Et il voulait que je le rencontre. mais je ne devais rien dire à maman si elle venait me voir. Il avait ma parole.
Après tout, il n'était pas le seul à suffoquer dans cette famille. Je n'en pouvais plus et dans un sens, je me sentais soulagé de partir plus tôt. Je ne voulais pas voir la défaite de ma mère. Elle restait toujours ma mère, mais sa personnalité me dégoûtait.
Papa m'a même demandé si j'étais écoeuré qu'il puisse aimer un autre homme. J'ai réfléchi quoi répondre. J'aurais pu être horrifié ou choqué mais papa aimait cet homme depuis toujours. C'était juste lui, sa personne qu'il aimait. Et ce qui me semblait le plus important : qu'il aime sincèrement quelqu'un et qu'il soit heureux à ses côtés. C'est tout.Nolan.
Cher Marc,
Papa nous a enfin introduit l'un auprès de l'autre, Eric et moi. C'est un bel homme. Leur alchimie est surprenante. Éric était gêné de me rencontrer. Soit parce que j'étais malade et que je devais ressembler à une épave, soit parce qu'il rencontrait le fils de celui qu'il aimait. J'appris que papa lui parlait beaucoup de moi depuis que j'étais né. J'étais sa seule fierté. J'ai rétorqué que j'espérais que son amant en était une, sinon j'allais le renier. Ils ont ri tous les deux.
Au fil de la conversation, je leur ai demandé s'ils allaient se marier après le divorce de papa. Eric s'est raidi et ne savait pas où se mettre. Je l'ai rassuré en lui disant que je préférais voir papa heureux que l'ombre de lui-même. J'étais le seul à comprendre le sentiment d'oppression que nous ressentions dans notre famille. Papa m'a dit qu'ils n'allaient pas se marier mais qu'ils avaient décidé de vivre ensemble. Cela m'a fait plaisir.
Nolan.
Cher Marc,
Papa et Eric sont venus à l'hôpital m'annonçant que papa avait remis les papiers du divorce à maman qui avait piqué une crise. Elle était encore dans l'illusion que notre famille était parfaite. Ce à quoi elle ne s'attendait pas, lorsqu'elle débarqua dans ma chambre d'hôpital, était de découvrir papa avec son amant à mes côtés. Elle s'est mise à insulter Eric en disant qu'il était impur et souillait papa de sa perversité. Elle a supplié papa de s'écarter de cette "chose", comme elle l'a appelé. Papa n'a rien dit et a regardé droit devant lui. Eric baissait les yeux, subissant toutes ses injures. Je ne pouvais plus le supporter, Marc. J'en avais assez.
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Bleu Silence ~ [BxB]
Fiksi Remaja" Puis je me suis souvenu de ce que tu m'avais dit, un jour. Que les routes que tu croisais se séparaient au prochain carrefour et que nos directions étaient toutes différentes. Tu t'attachais aux gens mais avec le temps, tu parvenais à nous laisse...