Only For The Brave [L.S.]

Chapitre 13 Tome 2

Il était en train de se redresser pour se diriger vers la salle de bain lorsqu'il entendit des pas derrière lui. Il ne mit pas trois secondes avant de dégainer son arme et de se retourner, visant l'intrus.

Mais son sang se glaça dans ses veines quand il réalisa qui se tenait à deux mètres de lui.

C'était une petite fille. Une petite fille aux boucles blondes et aux yeux verts brouillés par les larmes.

Elle tenait un vase entre ses petites mains, comme si elle comptait s'en servir contre lui pour l'assommer. Mais dès qu'elle vit l'arme face à elle, elle lâcha le vase dans un fracas et se mit à fondre définitivement en larmes.

Elle n'avait pas plus de huit ans, l'âge de Lux, l'âge qu'auraient eu les jumelles si elles n'étaient pas mortes.

"Me tuez pas, répétait-elle en tremblant, les joues rouges baignées de larmes. Me tuez pas, me tuez pas, me tuez pas..."

Louis était dépassé. L'alarme stridente continuait à résonner dans la maison depuis maintenant cinq minutes, il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps mais il était incapable de faire du mal à cette enfant.

"Je ne te ferai rien si tu me dis où se trouvent vos médicaments.", promit Louis en baissant son arme.

"Je-Je suis malade, continua de sangloter la petite. Ma maman est partie déposer mon petit-frère à l'école mais- Mais j'ai de la fièvre alors j'ai voulu r-rester. Je v-veux pas m-mourir..."

Elle se mit à trembler encore plus et Louis serra un peu plus les dents. Elle était trop en état de choc pour réaliser qu'il était en train de lui parler et chaque seconde lui devenait précieuse. A bien y réfléchir, cette maison était bien trop grande pour qu'il ne s'amuse à ouvrir chacune des portes : il fallait qu'elle l'aide. Il savait qu'il allait se haïr pour ce qu'il allait faire mais il pointa à nouveau son arme sur elle et répéta d'une voix sèche :

"Où sont les médicaments ?"

La petite blonde eut un mouvement de recul en criant, s'emmêlant les pieds. Elle bascula vers l'arrière et tomba lourdement sur ses fesses. Mais malgré sa chute, Louis n'eut pas besoin de se répéter car elle s'empressa de lui répondre :

"D-Dans la salle de bain de mes parents !

_Elle est où ?", perdit-il patience, l'arme toujours pointée vers elle.

"En haut, la deuxième porte à droite.", gémit-elle en enfouissant ses mains dans son visage.

En voyant des spasmes secouer ses frêles épaules, il se souvint du regard horrifié de ses soeurs lorsqu'elles avaient vu les militaires envahir leur village. Jamais de sa vie il n'aurait cru que les rôles s'inverseraient. Il eut la nausée en se rendant compte de ce qu'il était en train de faire. Il n'était pas seulement en train de voler chez elle, il venait également de voler son enfance. Car à cause de lui, elle venait probablement de comprendre pour la première fois ce que c'était d'avoir peur pour sa vie.

Il souffla un « Je suis désolé. » avant de récupérer son sac au sol et de passer à côté d'elle pour monter quatre à quatre les escaliers. Il venait d'ouvrir la porte de la salle de bain lorsqu'il entendit le bruit d'une sirène s'ajouter à celui de l'alarme. Le bruit n'était pas encore très proche, mais il savait qu'il ne lui restait que moins de cinq minutes avant de se retrouver encerclé.

Il ouvrit le placard au-dessus du lavabo et tomba sur le stock de médicaments. Sans prendre le temps de lire le nom des produits, il fit tout tomber dans la poche principale de son sac et le referma avant de le remettre sur son dos. Il rebroussa chemin et s'apprêtait à descendre les escaliers avant de se figer une seconde. Il aperçut à travers la fenêtre du salon située en face de lui une voiture de police s'arrêter devant le portail de la maison. Trois policiers sortirent du véhicule ce qui fit Louis changer d'avis. Il remonta immédiatement les escaliers avant de se faire repérer et analysa l'espace d'un rapide coup d'œil.