Louis se passa une main sur le visage pour essayer de balayer la fatigue, mais rien n'y faisait, ses paupières se fermaient inexorablement. D'autant plus que Lottie s'amusait à fredonner une chanson à côté de lui, ce qui, mine de rien l'apaisait encore plus.
Ils étaient tous les deux allongés sur un des canapés de la salle commune, le visage de l'un en face de l'autre et sa main emmêlée dans les cheveux blonds de sa sœur. Il était environ une heure du matin. Louis avait voulu aller dormir il y a plus d'une heure déjà, mais Lottie était venue le voir, toute penaude, en lui avouant qu'elle avait peur de ne pas pouvoir s'endormir si elle n'était pas dans la même pièce que lui.
Contrairement aux autres qui avaient au fur et à mesure arrêté de dormir dans l'infirmerie avec Louis et Harry, sa sœur était restée jusqu'au bout, autrement dit jusqu'à hier. Ce matin Lou avait annoncé à Harry que sa plaie avait parfaitement cicatrisé et qu'il n'y avait absolument plus de problèmes. Harry et Louis avaient donc décidé de retourner dormir dans leur chambre individuelle, ce qui avait énormément stressé Lottie.
Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas leur laisser d'intimité, mais elle était encore traumatisée à l'idée que Louis ne soit plus là à son réveil.
Ils étaient donc tous les deux allés parler dans la salle commune autour de minuit. Cela faisait maintenant plus d'une heure qu'ils étaient là, et même s'ils n'avaient plus grand-chose à se dire, l'un ne pouvait pas lâcher l'autre, et inversement. Et jusqu'à cet instant en tête à tête, Louis n'avait pas réalisé à quel point la présence de sa sœur avait un effet apaisant sur lui.
Pour être honnête, Louis aurait certainement un peu hésité avant de la rejoindre si Harry avait été dans le lit avec lui, mais comme le bouclé avait décidé d'aider Niall avec l'inventaire des armes, il n'avait pas protesté. Lorsqu'il fallait faire l'inventaire, cela leur prenait minimum deux heures, et c'était encore plus long lorsque le blond était d'humeur bavarde – et soyons honnête, il était toujours d'humeur bavarde.
"Tu crois qu'un jour on pourra vivre une vie normale ?", demanda Lottie au bout de quelques minutes.
"Je suppose que si le coup d'état réussit, oui... Pas toi ?
_Je... ne sais pas, avoua-t-elle. Une petite voix me dit que ce coup d'état sera un véritable fiasco, et que la plupart d'entre vous mourra... Et pour être honnête, si le fait de m'imaginer vivre à Manhattan me faisait rêver avant, maintenant j'ai juste l'impression que je ne pourrai plus jamais être heureuse ici...
_Ici... Aux Etats-Unis ?", lui demanda le jeune homme.
Elle acquiesça et se mit sur le dos, fixant le plafond de ses yeux bleus :
"J'ai l'impression que ma place n'est pas là, qu'elle ne l'a jamais été. En fait, je n'arrête pas de me dire... à quoi bon ? Pourquoi vouloir se battre pour retrouver la liberté dans un pays qui nous a déjà tout pris ?"
Son frère ne dit rien car ses mots trahiraient ce qu'il pensait déjà depuis plusieurs mois. Evidemment qu'une part de lui se posait en permanence la question. Mourir pour ses convictions oui, mais que se passe-t-il lorsque nous finissons par trouver ce combat inutile ? Est-ce que poursuivre ferait de lui une mauvaise personne ?
"Et si on s'enfuyait ?", suggéra Lottie dans un murmure à peine audible.
"Comment ça ?", s'étonna Louis en se redressant sur un coude pour rencontrer son regard.
_Et si on emmenait Jenna et Harry avec nous et qu'on passait la frontière ? On pourrait redémarrer une toute nouvelle vie ailleurs, tu ne penses pas ? Ça ne t'est jamais arrivé de fermer les yeux, et de t'imaginer dans un endroit paisible où tu ne risques pas de mourir à chaque seconde qui passe, et où tu peux voyager, et aller au cinéma, au restaurant ou encore faire du shopping ? Où tu peux te faire des amis sans avoir peur de trop t'y attacher par peur qu'ils ne se fassent tuer ? Être dans une maison avec des volets blancs qui-
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Only For The Brave [L.S.]
FanfictionL'an 2045 Les Etats-Unis étaient désormais dirigés par un système totalitaire depuis vingt ans. La guerre civile avait éclaté, faisant ainsi des ravages. Ils étaient 328 millions d'habitants en 2025, ils n'étaient dorénavant plus que 100 millions; C...