Vendredi 28 mars 2016Les Tarterêts, Corbeil-Essonnes (91), 2 h 19
_ Alors ? Comment ça s'est passer ?
_ Chiant, j'ai eu un autre truc qui m'est tomber dessus entre temps.
Je culpabilise. C'est le seul sentiment qui me traverse en ce moment, la culpabilité, je ne peux rien ressentir d'autre en me retrouvant en face de Nabil sur le pas de ma porte. À la base je devais revenir directement au quartier après les fiançailles, sauf que Djamel m'a appelé, il voulait qu'on discute pour la première fois depuis des mois, et je ne me voyais pas lui couper les ailes alors qu'il allait enfin prendre son envol. Je me suis dit que ça n'allais pas durer longtemps, mais ça m'as échapper, on s'est retrouvés chez lui avec deux grecs, comme à l'époque avant que tout ne parte en couilles et il m'a raconté ce qui s'est passé dans sa vie, tout ce qu'il a traversé et tout ce qu'il a enduré, enfin du moins quelques événements majeurs qui l'ont conduit à sa perte et ce qui a réussi à enfin le remettre sur les rails. Une femme, ça ne pouvait être qu'une femme de toute façon, elle a soigné ses blessures et elle lui a redonner une seconde vie, le courage de m'appeler et d'essayer de reprendre contact avec sa famille. Je n'ai pas vu le temps passer, j'étais tellement soulagée et contente de pouvoir enfin l'écouter que tout le reste s'est dissiper et ce n'est qu'une fois que le temps venue pour moi de partir que je me suis rappelé de l'arrivée de Yanis.
_ Qu'est-ce tu fais là ? Ne me dis pas que tu m'as attendu toute la nuit ici ?
_ Pourquoi t'as pas répondu à nos appels ?
_ Ma batterie est morte, lui répondis-je en ouvrant la porte de mon appartement, j'étais avec Djamel. Je suis désolée d'avoir raté le dîner et tout, mais je ne pouvais pas faire autrement.
_ Et tu savais pas nous prévenir ? On t'a attendu, on s'est même inquiété. J'ai appelé Chacha, je pensais que t'étais peut être rentré à Villepinte vu l'heure, mais non, t'étais en train de faire, je ne sais quoi, je ne sais où.
_ Je rêve ou t'es en train de m'engueuler ? Me tournais-je vers lui pendant qu'il me suit dans le salon, je suis désolée d'accord, mais j'ai encore le droit d'aller et de faire ce que je veux, non ? Je n'ai pas besoin d'un chaperon dans ma vie.
_ On est une famille Rym. Tu traînes avec nous, et forcément les gens le vois et on a pas que des amis ici.
_ Tu ne veux pas plutôt me dire ce que tu fais ici à deux heures du matin au lieu de jouer au parrain ?
_ Les autres sont sur le terrain et Tarik est à la maison avec Yanis, m'explique-t-il en enlevant sa veste, pas la peine que je te dise de quelle humeur il était, heureusement qu'il y'a le petit frère avec nous pour lui remonter un peu le moral.
_ Il m'en veut à mort ?
_ C'est sûrement lui qui t'en veut le plus en tout cas, t'as merder Rym.
_ Et dire qu'on venait tout juste de se réconcilier, lui répondis-je en m'installant à côté de lui, je pouvais pas le lâcher Nabil, wallah, c'est ma famille aussi, et t'es le mieux placé pour savoir combien c'est important.
_ Je ne t'en veux pas de l'avoir vu ou quoi que se soit, juste tu nous donnes des nouvelles c'est tout. Histoire de ne pas inquiéter tout le monde, d'ailleurs t'as intérêt à prévenir ta pote.