Chapitre 8 : Charles Bukowski

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Mercredi 24 décembre 2015

Terrasse Kléber, Paris (75),
10 h 17

_ T'es sûr qu'il n'est pas trop tôt pour boire une bière ?

_ Célestine a inviter le gros con qui lui sert de petit ami à venir fêter Noël à la maison donc non, j'aurais dû commencer plus tôt même .

Si je devais trouver un défaut à Monsieur Moulié, mon mentor, ça serais bien râleur. Ça fait au moins sept ans que je le connais et il ne s'est jamais passé un jour sans qu'il se plaigne de sa femme, ses enfants et surtout de sa belle-famille. Je crois qu'au fond, il aime les détester, du haut de ses soixante ans mise à part le travail il n'a rien d'autre. C'était mon professeur principal à l'université, quand je l'ai vu pour la toute première fois, j'ai compris deux choses, d'une qu'il était sûrement un peut fou et de deux, c'est qu'il était certainement la personne la plus passionné par son travail que j'ai jamais rencontré. Au final je me suis jamais déchiré autant pour des examens , les études c'était pas vraiment mon kiff quand j'étais au lycée mais quand j'ai su ce que je voulais faire ,j'ai tout donner au bac pour avoir une excellente mention et j'ai fait pareil à l'université, je ne voulais pas qu'on me colle l'étiquette de la petite banlieusarde et même si c'est arrivé le fait de les avoir tous niquer et d'avoir finis parmi les majors de ma promotion c'était une plus belle victoire que celle d'avoir eu mes diplômes et l'un des seuls à m'avoir encouragé si je pus dire ça , c'est bien Monsieur Moulié, quand il m'a pris en stage dans son cabinet j'ai su à ce moment-là que je pourrais aller bosser où je voudrais plus tard. D'ailleurs c'est grâce à lui si j'ai pu travailler à l'hôpital, il m'a fait une lettre de recommandation tellement incroyable que même moi j'avais eu envie de m'embaucher.

_ Mais bon on n'est pas là pour parlé de mon foie, me dit-il en buvant une gorgé de sa boisson, j'ai parler avec quelques-uns du conseil et ils sont tous unanimes, c'est un allé sans retour pour toi et pourtant j'ai vraiment fait jouer toutes mes relations mais visiblement ça n'est pas suffisant.

_ Je n'y crois pas ... Je ne comprend toujours pas pourquoi ils ont en fait toute une histoire. Tout s'est bien passé, sans aucuns incidents et eux, ils me mettent à la porte sans même pensé à tous les gamins que je laisse derrière moi.

_ Ils avaient un casier Rym et t'avais aucune autorisation pour les faire entrer. Même si tu voulais les attaquer en justice, tu n'aurais aucune chance parce que la faute vient de toi.

_ Et donc je fais quoi maintenant ? Je laisse tomber ?

_ Tu n'as pas d'autres choix, me dit-il d'un air désolé, faut que tu passes à autres chose. Je sais que tu as noué des relations avec ces enfants, et je sais que tu étais aussi attaché à eux qu'eux l'étaient à toi, mais tu ne peux pas te mettre dans des situations comme ça à chaque fois.

_ Et tu aurais voulue que je fasse quoi ? Que je laisse Nadir mourir sans réaliser son rêve alors que j'en avais l'occasion.

_ Bien sûr que non, mais tu aurais au moins pu faire en sorte qu'ils ne battent pas à mort un agent de sécurité.

_ C'est pas vrai ! Ils sont encore sur ce dossier-là ! Mais ce ne sont pas eux qui ont fait ça, ils n'ont rien à avoir avec ça.

_ Peut-être pas, mais en tout cas eux, ils ont des témoins, des preuves et un blessé. Et toi ? T'as quoi ?

Rien. C'est ma parole contre celle d'une demie douzaine de mecs riches et influents, ça m'arrache la gueule de m'avouer ça, mais je ne peux rien faire. Le pire dans tout ça, c'est que non seulement j'ai perdu le meilleur travail que je n'aurais certainement jamais, mais j'ai aussi abandonné des gens qui comptaient sur moi et je ne sais pas ce qui est pire entre les deux.

Blanka - Ademo ( Suspendue )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant