Chapitre 2 TAÏS

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TAÏS


- oh... quel beau rêve... pour une fois que je voudrais et pourrais rester endormi, il faut que ce satané pigeon vienne me casser les couilles!

Le jeune homme émergeait péniblement et décida de rester un peu dans son lit, il cherchait à retrouver la femme dont il rêvait un peu plus tôt... une rousse, une très belle femme avec une magnifique crinière rousse... mais pas une chaudasse comme les femmes réelles qui lui tournaient autour depuis les deux dernières années, une jeune femme charmante, timide... toute douce...

Il savait que les rêves ont toujours une attache dans la réalité et aurait bien voulu savoir où son inconscient lui avait trouvé une partenaire aussi... adorable... Il passa en revu les femmes avec lesquelles il avait passé du temps dernièrement... mais rien d'autre qu'un plissement de nez dégoûté ne lui revint... tant pis...

Elle avait un prénom dans son rêve mais il ne se le rappelait pas... décidément Morphée n'était pas coopératif ce matin.

- allez crétin lève toi, se sermonna t il, rester à rêvasser sur une gentille nana, c'est du temps de perdu, aucune femme sensée ne peut s'intéresser à un clown qui trompe la mort deux fois par mois minimum.

Depuis quelques temps, il se sentait vraiment seul et en décalage avec son entourage, même Mike. Son pote devenait pesant, à vouloir qu'ils prennent toujours plus de risques, pour amasser toujours plus d'argent. Le caméra-man avait décidé de s'offrir une île dans le pacifique et semblait obnubilé par ce rêve.

- les gens sont rivés à leurs écrans dans l'espoir de me voir exploser en vol, ou m'écraser au sol, c'est juste malsain... heureusement que ça rapporte...

Un petit grattement interrompit ses pensées moroses.

- entre maman.

- petit dej au lit pour mon bébé.

- MAMAN!!!

- d'accord «pour mon grand gaillard»... chocolat chaud, pain au choco et... une banane pour les vitamines.

- merci, rigola t il, j'ai loupé mon bus pour le lycée, tu peux m'emmener?

La mère et le fils rirent ensemble puis un silence s'installa.

- tu n'as pas l'air... bien, Taïs.

- bof... ce que je fais dans la vie... et la vie que je mène, ça va bien tant que j'y réfléchis pas trop...

- comment ça?

- c'est assez...futile...

- tu n'y es pas obligé, je suis sure que tu es assez riche avec tout ce que cela te rapporte pour pouvoir prendre ta retraite sans même avoir à taper dans l'argent que papy et mamy t'ont mis de coté quand tu es né, comme tous tes cousins, cousines.

- c'est vrai... mais pour faire quoi? Grinça t il, traîner de soirée en soirée avec une connasse à chaque bras...

- ou prendre le temps de réfléchir à ce que tu voudrais faire... vraiment...

- ouais... réfléchir... tu veux ma mort c'est ça??? ironisa t il en se secouant.

- et puis, il n'y a sûrement pas que des 'connasses' dans ton entourage.

- non, c'est vrai, il y a ma super adorable cousine Mia, et si je ne me remue pas, je vais lui poser un lapin, elle m'a dit qu'elle avait deux heures pour manger ce midi.

Lola repartit avec le plateau vide et un gros malaise d'avoir senti son garçon si... déprimé? Non... mal dans sa peau.

Dix minutes plus tard, il enfourchait la moto paternelle avec plaisir et partait à vive allure pour prendre l'autoroute en direction d'Aix en Provence. Les petites routes sinueuses du Haut Var lui permirent de se faire plaisir.

Pouvoir y croireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant